Mirror's Edge Catalyst (PC, Xbox One, PS4)

 

Publié le Mercredi 8 juin 2016 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test de Mirror's Edge Catalyst (PC, Xbox One, PS4)

Faith ? No more...

imageSorti à la fin 2008, Mirror’s Edge a connu des hauts et des bas. Des bas, plutôt, et des hauts. Dans cet ordre. Des hauts et débats aussi… A vrai dire, le premier épisode était plutôt novateur. Pensez donc : une héroïne qui fait du parkour, une vue subjective sans tuer personne… Mirror’s edge brillait surtout pour son univers et son scénario, originaux et plutôt bien exploités. Malheureusement, une certaine linéarité, une durée de vie faiblarde et tout un tas de petits défauts ont fait que le jeu a été une vraie déception pour DICE, le studio à son origine.

Pourtant, au fil des ans, Mirror’s Edge a réussi à trouver son public et une certaine base de fans qui ont commencé à réclamer à corps et à cris une suite plus ambitieuse. Il faut dire que l’univers s’y prêtait vraiment.

Il aura fallu attendre pratiquement 8 ans pour qu’elle sorte enfin. Mirror’s Edge Catalyst est une nouvelle fois signé DICE. Et on espère que ces années ont été mises à profit pour peaufiner leur bébé et lui adjoindre tout ce que les fans espèrent sur ce titre, tout en corrigeant tous ses défauts…

J’avoue toutefois, d’un point de vue tout personnel, que la trame de départ m’a déçu. Découvrir le passé de l’héroïne Faith, dans une préquelle… voilà qui sonne comme une facilité, un aveu de faiblesse, voire un vrai manque d’imagination scénaristique. Le scénario est d’ailleurs assez bateau, voire rempli de clichés et de facilités : La demoiselle est donc à Glass City, ville immaculée où les « déviants » n’ont pas leur place. Et par déviant, on entend tous ceux qui ne pensent pas comme Krueger, le dirigeant de la cité. Faith sort de prison et va renouer avec ses petits camarades de jeu, que l’on appelle les « messagers », puisqu’ils parcourent la ville sur les toits principalement pour livrer des documents, et va ensuite repartir en croisade contre dirigeant totalitaire. En jouant au chat et à la souris avec ses armées.


screenA noter que si les personnages sont bien plus détaillés et que le scénario s’attarde à leur donner de la profondeur et une vraie histoire dans ce Mirror’s Edge Catalyst, le doublage français, relativement merdique en raison d’une traduction très certainement refilée à un gars de Sexion d’Assaut, vient massacrer tous les efforts d’une v.o. plutôt bien fichue. Pensez à jouer en anglais, donc.

Mirror’s Edge Catalyst est une nouvelle fois un jeu de parkour : on court. On court. Sans cesse. On saute certains obstacles, on glisse sous d’autres, on court sur les murs, on roule-boule… vous avez la panoplie de la parfaite petite championne de parkour : de bonnes godasses, des gants, et surtout une condition physique irréprochable. Pas de doute, Faith carbure aux oligo-éléments et n’a jamais bu une binouze de sa vie. Ni même un Coca. Pas même light.
Au milieu de tout ça, on trouve des gardes, à fuir ou à dézinguer au corps à corps. Un corps à corps pas forcément bien fichu dans les combats à l’arrêt, en raison d’une IA calamiteuse, cela dit. Mais jouissifs quand les mouvements sont effectués en pleine course.

screenLe jeu est désormais un monde ouvert. Ou pseudo-ouvert… puisque la ville est séparée en quartiers accessibles de l’un à l’autre par des couloirs, ascenseurs, et autres « cache-misères » permettant d’éviter des temps de chargement interminables. Et bien entendu, il s’agit de toits. Essentiellement de toits. Ajoutez quelques intérieurs, assez rares tout de même et diverses petits zones qui viendront d’ajouter au fil de l’aventure, suivant le déroulement du scénario.

Vous trouverez de nombreuses missions secondaires telles que des courses, de l’escalade, des colis à livrer en temps record, sans oublier des tours-relais à faire exploser pour « libérer une zone », un peu à la Assassin’s Creed. Pas de quoi pavoiser non plus, vu leur répétitivité.

screenscreenscreen

screenCôté nouveauté, vous pourrez glaner de l’expérience et débloquer de nouvelles compétences, au fur et à mesure de votre progression. Pas forcément bien foutu, d’ailleurs, puisque lesdites compétences sont tout de même des mouvements basiques, du genre se retourner d’un seul coup, faire une roulade à la réception… bref des choses évidentes, les bases même du parkour, qui ici sont bêtement présentées comme des récompenses… Heureusement, certains nouveaux mouvements plutôt réussis, comme la possibilité de s’accrocher à une barre pour « rebondir » à 90° et offrent une vraie nouveauté dans le gameplay.

Plaisant à la base, puisqu’il offre tout de même de faire le cake sur un toit en se riant des dangers et des décors, Mirror’s Edge Catalyst montre tout de même très rapidement ses limites en termes de gameplay. A savoir ses itinéraires balisés… mais mal balisés. Avec ses incohérences innombrables. Chemins qui ne mènent nulle part, chutes vertigineuses, culs-de-sac pourtant bien accessibles à la base, morts mal fichues (mauvais mouvement immédiatement sanctionné ou sauts de trois mètres à un endroit non prévu à cet effet alors qu’un saut de dix mètres est validé à d’autres endroits)… le level design du jeu est finalement mal foutu. Mal pensé. Enfin non, pas mal pensé… mais mal fini. Mal délimité. Il aurait très certainement fallu filer le jeu en test à des types qui, comme moi, aiment bien prendre des chemins détournés pour se rendre compte du problème. Un problème qui n’arrive pas seulement une ou deux fois, mais d’innombrables fois durant le jeu.

screenEt ce n’est pas le grappin, souvent imprécis ou buggé, souvent inutilisable, qui rajoutera une touche d’exotisme dans les courses… Sachant que certains endroits ne sont accessibles qu’avec ce grappin, il faudra prendre son temps, bien se positionner pour voir la petite icone apparaître, et ainsi l’utiliser. Autant dire que le rythme sensé être rapide et instinctif en prend un sacré coup…

Finalement, on en viendrait presque à favoriser le GPS qui vous trace un parcours moche à l’écran, mais vous permettra au moins de suivre l’itinéraire recommandé. Sans avoir à faire demi-tour dès que possible.


screenAlors si tout n’est pas non plus catastrophique dans cet épisode, Mirror’s Edge Catalyst est quand même clairement décevant. Parce qu’on en attendait beaucoup et qu’en huit ans, de nombreux jeux, Assassin’s Creed en tête, ont permis de montrer que la verticalité pouvait ne pas être un problème. Et Dying Light, dans une moindre mesure, a apporté quelques notions de parkour particulièrement intéressantes. Alors que Mirror’s Edge Catalyst se contente de reprendre le système du premier opus, d’y ajouter deux ou trois trucs, et encore, pas forcément de manière réussie… on reste vraiment sur notre faim et on ne peut que se désespérer devant la frilosité des développeurs.
Certes. On a quand même quelques bons moments. Parce que certaines courses offrent un rythme et une fluidité vraiment grisante. Parce qu’enchaîner les mouvements avec grâce et fluidité peut s’avérer réellement jouissif. Et parce que la durée de vie du jeu (même si la trame principale tourne encore une fois autour des 6-7 heures de jeu) est plus importante, grâce aux missions secondaires.

screenAu final, Mirror’s Edge Catalyst n’est donc pas le jeu espéré. Trop répétitif, trop décevant, un level design mal fichu, scénario prévisible et cliché… trop de défauts pour convaincre. Paresse ? Ou réel problème chez DICE à nous proposer autre chose qu’un beau jeu, ce qui laisse augurer du pire pour Battlefield 1 ? La question reste entière.
Malgré tout, reste un joli jeu, donc, qui occupera quelques heures, offrira quelques moments agréables, quelques courses sur les toits qui mettent la patate, bref, quelques heures agréables. Mais loin d’être inoubliables. Il se pourrait bien, pour conclure, que l’aventure Mirror’s Edge s’arrête définitivement ici. Et au final, on se dit que ce n’est pas forcément un mal.

 

 
image

 

 

 

 

Test précédent - Home - Test suivant

 

Mirror's Edge Catalyst (PC, Xbox One, PS4)

Plateformes : PC - Xbox One - PS4

Editeur : Electronic Arts

Développeur : DICE

PEGI : 16+

Prix : 60 €

Aller sur le site officiel

Mirror's Edge Catalyst (PC, Xbox One, PS4)

LA NOTE

LA NOTE DES LECTEURS

note 6/10

 

 

Images du jeu Mirror's Edge Catalyst (PC, Xbox One, PS4) :

Derniers Commentaires

0