Publié le Mardi 12 avril 2016 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Le Livre de la Jungle, la critique du film

Je voudrais être un ours comme toi...

Livre de Rudyard Kipling publié en 1894, Le Livre de la jungle, un recueil de nouvelles destinées aux petits comme aux grands, a connu son apogée avec son adaptation en dessin animé par Disney en 1967. Il a, et continue de bercer plusieurs générations à grands renforts de bonne humeur, d’optimisme et d’il en faut peu pour être heureux.

Demain sort sur les écrans une nouvelle adaptation. Une nouvelle fois signée Disney. Mais cette fois-ci, c’est un film, avec un vrai acteur dans le rôle du jeune Mowgli. Et le reste n’est qu’effets spéciaux…

L’histoire n’a toutefois pas changé. Mowgli est un jeune garçon, humain donc, qui a été recueilli par Bagheera la panthère et élevé par les loups. Alors qu’un été, la saison sèche est plus terrible que jamais, les animaux décident d’une trêve le temps de tous s’abreuver au même point d’eau, le dernier restant. C’est là que le terrible Shere Khan, tigre autrefois défiguré par un humain, croise Mowgli. Il jure alors de le tuer pour se venger.
Quand la saison des pluies revient, Mowgli doit alors quitter les siens pour retrouver le monde des humains, les seuls capables de le protéger. Accompagné par Bagheera, il se lance dans un long périple et va croiser la route de nombreux autres animaux : Kaa le séduisant python, Baloo l’ours paresseux ou encore Roi Louie, l’énorme orang-outan qui voudrait être un homme…


Réalisé par Jon Favreau, à qui l’on doit notamment Iron Man, Iron Man 2 ou le très sympathique #Chef, Le Livre de la Jungle n’a qu’un seul acteur à l’écran : le jeune Neel Sethi dans le rôle de Mowgli. Pas toujours convaincant dans son jeu, il assure toutefois ce qu’il faut pour servir l’histoire. Globalement, donc, ça passe. Il est surtout parfaitement servi par une brochette d’acteurs qui doublent les animaux : Lambert Wilson est un Baloo impeccable, Leïla Bekthi joue Kaa, et oui, le serpent est devenu une serpent… Eddy Mitchell est le Roi Louie… en v.o. la distribution est tout aussi excellente : Ben Kinglsey est Bagheera, Bill Murray Baloo, Idris Elba est Shere Khan, Scarlett Johansson est Kaa et Christopher Walken est le Roi Louie. Faites votre choix…

A être tout à fait honnête, les cinq premières minutes du film laissent craindre le pire : Mowgli court avec ses amis louveteaux, et les effets spéciaux sautent aux yeux. On sait qu’il n’y a qu’un acteur, que tout le reste n’est qu’animaux sortis tout droit des ordinateurs du studio, et on se dit que trop d’effets vont tuer le film…
Puis en fait, non. Cette erreur de parcours au tout début du film ne se représente pas (ou à peine lors du combat final). Tout le reste n’est que pur bonheur. Ron Favreau et son équipe ont réussi un véritable tour de force : nous faire plonger sans retenue dans l’histoire.
Oui, un ours qui fait ami-ami avec un garçon élevé par des loups et une panthère, qui rencontrent un serpent et des singes, tout ce beau monde parlant naturellement ensemble la langue des humains… dit comme ça, c’est ridicule. Ridicule et bien entendu, strictement impossible.
Mais c’est tellement bien fait… on y croit. On y croit dès le début et tout le long du film, on est transporté par cette merveilleuse histoire. Mowgli existe bel et bien. Et il a vraiment des amis animaux qui parlent.


Formidablement réalisé, bien filmé, interprété magistralement par les doubleurs, le film nous entraîne dans une vision un brin moins naïve et surtout, moins destinée aux enfants (si votre enfant de moins de 6 ans est sensible, mieux vaut s’abstenir, quelques scènes pouvant les choquer).
C’est sublime, il n’y a aucun faux pas, et quand retentissent les deux chansons cultes « Il en faut peu pour être heureux » et « Être un homme comme toi », on a juste envie de se lever de son siège, de danser et de chanter.

Bref, Le Livre de la Jungle est sublime. Il réussit à nous faire oublier que tout n’est qu’effets spéciaux et nous livre une histoire touchante, que l’on connait tous mais que l’on prend plaisir à redécouvrir. Une pure merveille.