Publié le Jeudi 11 février 2016 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test d'Unravel (PC, PS4, Xbox One)

Un jeu à perdre la laine

L’ovni du mois s’appelle Unravel. C’est un petit jeu de plateforme qui met l’accent sur la mélancolie, la poésie, le spleen. Ne vous attendez pas à une tuerie façon blockbuster. Même s’il est édité par Electronic Arts, Unravel est un petit jeu développé à la façon d’un studio indépendant, par Coldwood Studios, une bande de rêveurs basés au pied des larges et sauvages forêts suédoises.

L’histoire a de quoi émouvoir : une vieille dame, seule dans sa maison perdue au beau milieu de la campagne nordique, tricote. Quand une petite pelote de laine rouge tombe du panier et roule sous la table, elle prend vie sous les traits de Yarny, un bonhomme de laine. Yarni va explorer la maison et se plonger dans les photographies accrochées un peu partout, pour traverser les souvenirs de la vieille dame.

Une dizaine de niveaux vous attendent ainsi. Et quels niveaux ! Ils vont vous faire découvrir la beauté des paysages nordique, Yarny évoluant dans la nature, bravant ses dangers et en explorant la magnificence. Les décors, sublimes, vous transportent et vous saisissent, alternant entre spleen et idéal, entre joie et nostalgie. Le tout servi par une musique tout aussi enivrante. C’est beau pour les yeux et pour l’âme.


Yarny avance, créant de son corps de laine un pont ou une corde pour traverser un obstacle ou se suspendre. Perdant de sa substance au fil de sa progression, il devra chercher quelques fils rouges qui lui permettront de survivre en les intégrant à son être.
Il doit faire face aux vagues, au vent, à quelques insectes et animaux, et à tout un tas de petites choses insignifiantes pour nous mais qui vous un bonhomme de laine sont des éléments primordiaux. Le jeu est assez simple à prendre en mains, d’ailleurs. Si aucun système de visée ne vient gâcher la poésie, il n’en reste pas moins intuitif et facile d’accès. C’est d’ailleurs sans doute cette facilité, et une certaine répétitivité au fil du temps, qui gâcheront le rêve aux plus férus des joueurs. Mais ce n’est pas à eux qu’Unravel s’adresse. Unravel, c’est un appel au voyage, du corps et de l’âme, pour un public largement familial. C’est un jeu pour rêveurs, pour les amoureux de la poésie, du calme, de la tranquillité et de la beauté. Le challenge est faible, mais le chemin est envoûtant.

Il n’y a pas grand-chose à dire de plus sur ce petit jeu. Car petit jeu il reste, avec ses 5 à 6 heures de durée de vie environ. Beaucoup seront déçus par sa facilité, et son ambiance qu’ils qualifieront de mièvre, voire de superficielle. Certains regretteront que la gestion de son corps de laine ne soit pas plus exploitée. Mais ce serait alors passer à côté du but premier du jeu : offrir à tous, et non pas uniquement aux purs gamers, un voyage poétique. Une histoire tendre et émouvante, non pas basée sur la difficulté d’un gameplay mais sur le rêve et la beauté. Il faut simplement avoir un cœur d’artichaut pour succomber.