Publié le Jeudi 21 mai 2015 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test de Farming Simulator 15 (PC, Xbox One, PS4, Xbox 360, PS3)

J'aime l'de bouse

La France et les français ont toujours été attachés à leur côté rural. Leurs racines. La Terre. Bon. Ça ne les empêche pas de délaisser les produits du terroir au profit des plats préparés pleins de flotte, de sel, de produits chimiques et d’ingrédients qui n’ont jamais vu le soleil (viandes ou légumes), mais peu importe. Demandez à un français : la Terre, c’est important. Même si ça pue la bouse de vache.

C’est peut-être ce qui explique le succès de la saga Farming Simulator. Parce que quoi qu’on en dise, Farming Simulator est, chaque année, le jeu le plus vendu, ou du moins l’un des plus vendus sur PC et consoles dans l’hexagone.

Le bouseux fait recette. Et par bouseux, bien entendu, on entend tout ce qu’il y a autour de l’Île-de-France. Forcément. Quitte à se fâcher, autant se fâcher avec tout le monde. Bref, L’Amour est dans le pré a encore un bel avenir devant lui. Reste à savoir si l’avenir de Farming Simulator est devant ou derrière lui, avec ce nouvel opus, justement baptisé Farming Simulator 15.

Premier épisode de la saga à sortir sur consoles nouvelle génération, Farming Simulator 15 est donc disponible sur PS4 et Xbox One (et sur Xbox 360 et PS3). Et rassurez-vous : le jeu est identique à la version PC (pas de mode multijoueur par contre sur Xbox 360 et PS3).


Vous devez tout d’abord choisir la difficulté du jeu. Trois sont disponibles. Selon le niveau, vous aurez un pécule plus ou moins important au début de la partie. Moins de problèmes et ennuis divers, comme la météo. Ou encore, vendrez plus cher vos productions.
Le jeu vous propose deux cartes différences : Westbridge, aux USA, ou Bjornholm, en Scandinavie. Si cette dernière est présentée en tête de liste, les novices auront peut-être plus intérêt à préférer Westbridge. Cette ferme propose un seul champ, contrairement à Bjornholm, plus vaste, et offrant 3 champs cultivables pour débuter.

Le but du jeu est simple : vous allez cultiver votre champ. Du labour à la récolte, en passant par la semence, l’arrosage quand la pluviométrie est au plus bas, les engrais pour produire encore plus… chaque étape nécessite un outillage dédié et s’effectue selon un cahier des charges bien précis. Pour la récolte du blé, par exemple, la moissonneuse devra être vidée dans une remorque, elle-même conduite, tirée par un tracteur, vers un centre de vente selon le poids récupéré… Vous avez déjà là, trois machines différentes. Ajoutez l’outil de labour, d’arrosage, de semence… et j’en passe. Et tous ne sont pas forcément tirés par le même tracteur.

Mais les champs, ce n’est pas tout. Il faudra également s’occuper des vaches laitières, que vous devrez nourrir, ou encore récolter les œufs de vos poules… Sans oublier l’arrivée de la sylviculture, à savoir la coupe et vente du bois. Là encore, tout un tas de machines rurales seront nécessaires.

Au fil du temps et de l’argent récolté, vous pourrez acheter de nouvelles machines, pour un meilleur rendement. On rassure les naturistes… euh… les naturalistes… euh… enfin, les gens qui aiment la nature… Le jeu se veut un minimum éthique. Autant dire que vous n’aurez pas des tonnes de pesticides pour améliorer votre rendement, de l’élevage en batterie et une grande vague de déforestation. Farming Simulator est avant tout une série pour vous faire aimer la bouse, pas pour vous faire aimer l’argent. On ne peut même pas fracasser les voitures qui passent sur la route avec son tracteur. C’est dire si le jeu est « politiquement correct ».


Bref, le jeu est une véritable ode au monde rural, au métier de paysan, de cultivateur, d’éleveur… Car ce sont tous les travaux des champs que vous allez devoir effectuer. Patiemment. Très patiemment. Très très patiemment (non, j’avoue, personnellement, passer 10 minutes à tourner dans un champ à la con pour récolter du blé, ça m’emmerde grave).

On pourra toutefois lui reprocher plusieurs points. Comme sur la version PC, la physique des véhicules est à revoir. On a l’impression que les tracteurs et autres grosses machines sont hyper légères. Il manque clairement une impression de lourdeur et de puissance à la fois.
Niveau graphisme, le jeu a fait clairement un bond en avant. Plus détaillés, plus fins… le jeu est nettement plus joli. Toute mesure gardée, bien entendu : on est loin, très loin, des canons de beauté actuels livrés par les blockbusters. Très très loin… Mais il y a du mieux. Nettement. Même si on notera pas mal de clipping (objets qui apparaissent d’un seul coup) et certaines textures franchement sommaires (le foin, notamment).
En tout cas, les véhicules sont parfaitement modélisés et si vous aimez les tracteurs, vous serez aux anges.
Notons également un vrai problème de gestion de la caméra sur consoles. Avec le stick droit qui bouge la caméra. C’est bien pratique pour positionner son engin bien dans l’alignement d’un champ… mais ce changement de vue influe également sur… la direction. C’est ballot. La vue extérieure devient même carrément pénible et peu pratique pour les travaux des champs et la conduite. Autant, donc, lui préférer la vue intérieure, nettement plus précise.

Bon. Au final, il faut être honnête. Farming Simulator 15 est un très bon opus. Le meilleur de la saga, sans doute. Et même si on aurait aimé plus de soin sur les points susmentionnés, ou encore plus d’explications sur certaines machines, certaines tâches, certains points de gestion, cela reste une réussite. Si vous voulez découvrir le métier des champs, c’est même un indispensable. Si vous aimez ça, vous allez prendre plaisir à vous occuper de votre ferme, bien gérer vos champs, vos récoltes, vos animaux, observer la météo pour savoir quand récolter, quand semer, quand arroser… bref, revenir à vos racines. Mieux encore : un mode multijoueur permet de gérer une ferme à plusieurs. Partage des tâches, plaisir décuplé ? Clairement, en fait. C’est assez amusant, finalement, de faire ça entre potes. A organiser au passage une course de tracteurs improvisée dans les champs aussi. Bref, ce mode multijoueur est plutôt fun et réussi.
Quoi qu’il en soit, bien entendu, Farming Simulator est à réserver exclusivement aux aficionados du genre.