Publié le Mercredi 19 novembre 2014 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
Test de Far Cry 4 (PC, PS4, PS3, Xbox One, Xbox 360)
Same player shoot again ?
Deux années après un sympathique mais, pour ma part, loin d'être inoubliable Far Cry 3, Ubisoft nous livre un nouvel opus de la série, logiquement intitulé Far Cry 4.L'histoire vous entraîne loin d'un archipel paradisiaque assailli par une armée de fous furieux menés par un tyran pour vous plonger... euh... dans un pays... euh... paradisiaque assailli par une armée de fous furieux menés par un tyran.
Bon. D'accord, j'avoue. C'est la même chose, mais dans un décor différent. Vous voilà donc à Kyrat, un pays imaginaire situé dans les contreforts de l'Himalaya. Kyrat est donc sous le joug du fantasque mais impitoyable Pagan Min. Un type qui se balade en costume rose et arbore une longue mèche blonde ne peut résolument pas être méchant, pensez-vous. Fou, peut-être, mais pas méchant. Vous vous trompez. Il condamne, tue, massacre, sans autre forme de procès que son bon vouloir.
Au milieu de tout ça, vous débarquez urne en poche dans le but de répandre les cendres de votre maman fraîchement incinérée dans son pays d'origine. Vous, l'occidental converti qui n'a jamais foulé le sol de ses ancêtres. Et pour le coup, vous auriez peut-être dû éditer bien sagement chez vous au lieu d'arriver la gueule enfarinée dans ce bourbier malfamé. D'ailleurs, on s'étonnera qu'un Tour Operator ait accepté de vous vendre un billet. Tout comme le fait d'avoir réussi à passer une urne sous le manteau, vues les galères administratives que ça doit représenter. Mais bon.
Kyrat. Sa faune. Sa flore. Ses paysages. Graphiquement, le jeu oscille entre certaines vues assez magnifiques, lorsque de larges panoramas s’offrent à vous, et un moteur de jeu qui commence à accuser les années et se fait vieillissant. Résultat, des animations parfois souffreteuses et certaines textures particulièrement hideuses. Sans parler du clipping omniprésent, de l’aliasing très prononcé sur consoles (même PS4 et Xbox One), et de la restriction à 30 images par seconde. Malgré tout, l’ambiance générale, les décors, et l’impression globale est plutôt positive. Sans décalquer la rétine, le jeu est donc assez plaisant. On ressent surtout bien le côté « Himalaya ». Ou du moins, ne pouvant témoigner d’une région qui m’est inconnue, on a l’impression de ressentir cette partie du globe, ses habitants, son « ambiance » (toute guerre civile mise à part). On pourrait presque sentir l’odeur du thé de yak et du curry de yéti, tiens. Il y a un sorte de plaisant mélange d’Inde et d’Asie, pas désagréable, dans laquelle on s’engouffre avec plaisir.
Heureusement, d’ailleurs, que l’ambiance est au rendez-vous. Parce que le scénario, lui, n’est pas à la fête. Non mais sans rire. Les gars d’Ubisoft. Si par le plus grand des hasards vous me lisez, embauchez un scénariste une bonne fois pour toutes. Un vrai. Un talentueux. Entre Assassin’s Creed Unity et ce Far Cry 4, on a l’impression que le budget scénario a été largement revu à la baisse, crise oblige. Et c’est complètement dommageable pour l’aventure. Alors non pas qu’il soit mauvais, hein. Vous prendrez quoi qu’il arrive du plaisir à parcourir l’aventure. Mais il n’a rien de bien transcendant. Il n’est pas, en fait, à la hauteur de ce que l’on est en droit d’attendre pour un jeu de cette envergure. Même le prometteur tyran Pagan Min, flamboyant dans la scène d’introduction, se retrouve n’être en réalité qu’un piètre adversaire, dont la stature n’est pas à la hauteur de la tâche.
Le scénario principal vous demande de sauver le bon peuple opprimé de Kyrat, en suivant la voie de la sagesse et de la tradition, représentée par Amita, ou celle de la force et de l’action, et tant pis si l’argent de la drogue sert à la financer, représentée par Sabal. Deux personnages qui vous donneront des missions à remplir et dont, au final, on a tendance à se foutre éperdument. En effet, c’est un peu le mal de ce Far Cry 4 : nous plonger dans une guerre qui ne nous intéresse ou ne nous concerne en rien, finalement. Un grand « rien à foutre » qui aurait pu signer l’arrêt du jeu, ou tout du moins un véritable ennui pour le joueur, mais qui finalement est peut-être son meilleur atout.
Je m’explique. De par son scénario faiblard et sa construction un poil chiantissime, sans parler des bugs en pagaille et d’une action redondante, Far Cry 3 m’avait copieusement gonflé, même si je reconnaissais ses multiples qualités et y voyait la promesse d’une nouvelle base intéressante pour la série. Si cette nouvelle base a simplement été copiée/collée pour ce Far Cry 4 et qu’elle représente donc autant d’espoirs déçus, paradoxalement parlant, je m’y suis plus amusé. Simplement parce que, souvent gonflé par un scénario peu captivant, j’ai finalement passé plus de temps à faire le con dans le jeu, essayer des trucs, visiter, jouer au « Rambo fait du tourisme et distribue les suppositoires au passage ». Résultat, on découvre finalement plus de quêtes secondaires. Et il y en a une palanquée. Redondantes, certes, et souvent similaires à celles de Far Cry 3, mais que l’on peut magnifier grâce à pas mal d’équipements bien pensés. Parce qu’un vol en wingsuit ou se balader en gyrocoptère au-dessus du sol, c’est fun. Faire de l’escalade aussi. On s’adonne plus à la chasse aux animaux. Chasser le tigre ou le rhinocéros, c’est fun, finalement. Et surtout, on se balade à dos d’éléphant et ça, c’est cool. On peut tout péter à dos d’éléphant. C’est super résistant, ça piétine les ennemis. Ça bousille les bagnoles. Rien de tel qu’un éléphant pour dominer la Nature et démonter ses adversaires. La chasse étant même moins obligatoires (les équipements que vous concevrez avec la peau sont plus simples et moins nécessaires), elle s’avère finalement plus libre, plus sympathique, plus diaboliquement jouissive. Parce que balancer une roquette dans le cul d’un rhinocéros en gueulant « Un suppo pour Brigitte ! », c’est quand même la classe internationale.
Bref. Si le solo se compose surtout et toujours de la même manière : libérer (délivrer je ne mentirai plus jamais) les bases pour libérer la région, grimper sur le sommet des antennes-relais pour dévoiler le contenu d’une région et ses missions, sans oublier un petit passage dans l’univers rêvé de Shangri-La pas forcément transcendant le jeu ajoute quelques composantes plutôt réussies. Parmi elles, un coop à deux joueurs. Vous pouvez même passer une clef à un pote sans qu’il ait à acheter le jeu, pour qu’il vienne vous rejoindre sur votre partie. Tout Kyrat vous est alors offert, même si vous ne pourrez pas effectuer les missions de la trame principale. Par contre, les courses de bagnoles et autres vous sont accessibles. Autre possibilité, le multi compétitif. 5 contre 5. Une équipe de soldats, une équipe de guerriers de Shangri-la, qui ont la possibilité de se rendre invisibles et peuvent tuer d’un seul coup avec leur arc… Déséquilibré ? Oui. Mais c’est voulu et plutôt sympa, au final. 3 modes de jeu et un éditeur de cartes bien foutu complètent ce multi.
Au final, donc, Far Cry 4 est une déception et un plaisir. Une déception parce que doté d’un scénario franchement faiblard et d’un vrai pompage du précédent épisode. Un plaisir parce que malgré tout, il s’agit d’un jeu riche, doté d’une grosse durée de vie, d’un gameplay rodé et d’une ambiance agréable. A vous de voir, donc, si cela est suffisant pour vous donner envie d’aller passer vos vacances de fin d’année à Kyrat.
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Images du jeu Far Cry 4 (PC, PS4, PS3, Xbox One, Xbox 360) :
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