Publié le Mardi 18 novembre 2014 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test de GTA V (PS4, Xbox One)

Indispensables nouvelles versions ?

Un an après l’énorme carton sur PS3 et Xbox 360, Rockstar sort aujourd’hui son GTA V sur PS4 et Xbox One, dans des versions améliorées, retravaillées, et complétées. Plus de 30 millions de jeux vendus sur les consoles anciennes générations plus tard, ce Grand Theft Auto V a-t-il encore de quoi séduire, et peut-il espérer se hisser au même niveau que les productions actuelles ? Mieux encore : les ajouts justifient-ils qu’on se penche à nouveau sur le jeu ou ne sont-ils que de simples gadgets poudre aux yeux ?

On vous rappelle le pitch. Vous n’allez plus suivre un, mais trois criminels. Michael, un quadra rangé, ancien braqueur, qui n’arrive toutefois pas à trouver sa place dans la société, dans la vie, au milieu de sa famille qu’il considère de plus en plus comme une simple façade. Franklin, le gangster black, qui vit de cambriolages et petits trafics. Enfin, Trevor, une sorte de redneck ultra-violent, le paysan qui vous éviscèrerait d’un coup de fourchette juste parce que vous avez regardé sa vache de travers.
Les trois personnages, hauts en couleur, vont donc vivre une folle et interdite aventure, au milieu des balles, des roquettes, du sang et de l’huile de moteur.


Le décor : La ville de San Andreas. Des missions en pagaille, une carte ouverte, des braquages à réaliser, des voitures à voler, des ennemis à châtier, et tout un tas de choses à faire dans cette ville pleine de vices et d’opportunités. Vous prenez n’importe quel véhicule, de la voiture au camion en passant par l’avion, le bateau, l’hélico… voire même le vélo, puisque vous pouvez même participer à des épreuves de Triathlon. Vous enchaînez les missions comme autant de récréations, explosant et flinguant à tout va… Chaque personnage a son caractère, et vaque même, hors missions, à ses petites affaires, sachant que vous pourrez diriger l’un ou l’autre, passer de l’un à l’autre, comme bon vous plaira.

Bref, c’est GTA. Puissance 3. Une série mythique mais dont la qualité n’est plus à démontrer. Rockstar, le développeur, offre un jeu sérieux, bien léché, d’une durée de vie conséquente, et dont la violence (doit-on vous rappeler que le jeu est fortement déconseillé aux moins de 18 ans, bordel ?) n’a d’égal que la maestria.

Quid des versions PS4 et Xbox One, donc ? Et bien déjà, elles sont plus jolies. Si l’effort aurait pu être bien plus conséquent, et donc plus impressionnant, au niveau de la gestion des lumières, qu’on trouvera un brin simplistes et décevantes, force est de constater que graphiquement parlant, le jeu a gagné en beauté, en finesse, en détail. Même les personnages, dont le physique est plus réaliste, les textures plus détaillées, offrent des expressions plus naturelles et plus réussies. Les paysages également. La végétation est bien plus saisissante et pleine de vie. Tout comme la ville, notez bien. Pleine de vie également, puisque le nombre de passants a été augmenté.
Bref, sans faire totalement oublier que le jeu se base sur un moteur destiné à l’ancienne génération de consoles, ce GTA V PS4 et Xbox One assure largement ce qu’il faut. C’est de toute manière un beau jeu sur Xbox 360 et PS3, il n’y avait donc pas de raison que Rockstar nous plante de côté-là. Certains décors, notamment extérieurs, valent même leur pesant de cacahuètes, pour peu qu’on prenne le temps de les admirer.

Le jeu est également plus fluide, notamment quand de nombreux personnages sont à l’écran. Idem pour la distance d’affichage, revue à la hausse. Cela n’est toutefois pas exempt de tout reproche. Nous avons, sur PS4, été victimes de quelques ralentissements, voire même de freezes (blocages temporaires de l’écran. Rien de bien rédhibitoire non plus, mais franchement, ça fait tâche.


Autre amélioration de ces versions PS4 et Xbox One, la vue FPS. Assez fun, elle offre réellement un autre point de vue sur le jeu. Mieux encore : un vrai nouveau gameplay. Personnellement, toutefois, elle m’a déçu. Vraiment. Et du coup, m’a semblé n’être qu’un simple gadget. Un simple coup marketing. En fait, elle est surtout utilisable lors de vos déplacements en ville, à pieds, ou lors de la conduite. D’où aussi la modélisation (bof) des intérieurs des véhicules. Personnellement, préférant le pilotage en vue extérieure, je n’ai pas été sensible à cet argument. Mais peut-être le serez-vous, vous. Plus gênant, par contre, l’utilisation de cette vue FPS en combat. Les phases de shoot sont assez mal gérées, Rockstar montrant son manque d’expérience dans le genre avec quelques petits soucis techniques, comme une arme qui se recentre automatiquement, et l’obligation, finalement, d’opter pour la visée automatique pour espérer survivre aux affrontements et shooter correctement les ennemis. Autant dire que finalement, on revient vite à une vue extérieure.

Quant au contenu supplémentaire, on passera sur les nouveaux morceaux de musique, accessoires, pour parler d’un dirigeable que l’on peut appeler et piloter (c’est simple comme un coup de fil) mais dont la lenteur nous fera également préférer rapidement la voiture ou le vol d’un hélico… De nouveaux véhicules et de nouvelles armes, dont la sympathique hachette, sont également inclus, ce qui représente un petit bonus sympathique. Tout comme quelques missions bonus. Rien non plus de délirant, à faire pâlir de jalousie ceux qui possèdent déjà la version PS3 ou Xbox 360, notez bien. Rien non plus qui ne pourrait leur être filé dans un futur patch ou une future mise à jour.

Au final, soyons clairs : si vous avez déjà la version PS3 ou la version Xbox 360, rien ne justifie l’achat de ces nouvelles versions. Les ajouts ne sont finalement qu’accessoires, le mode FPS est un simple gadget imparfait, et l’amélioration graphique, tout aussi réussie soit-elle, ne saurait à elle seule mériter qu’on rachète le jeu. Cela n’enlève rien à la qualité de ce GTA V, pris dans son ensemble. Si vous êtes passé à côté, si vous voulez découvrir la série, il s’agit d’un excellent jeu, complet, très varié, original, doté d’une multitude de choses à faire dans une ville immense et ses environs. Bref, GTA V reste GTA V. Un monument.