Alien Isolation (PS4, Xbox One, PC, PS3, Xbox 360)

 

Publié le Mardi 7 octobre 2014 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test d'Alien Isolation (PS4, Xbox One, PC, PS3, Xbox 360)

Des dents qui rayent le parquet

imageDans l’espace, personne ne vous entend crier, qu’ils disaient. Certes. Mais dans son salon, dans sa chambre ou dans son bureau, c’est une autre affaire. Il y a des amis, des voisins, des enfants, des épouses ou époux, qui ont le sommeil léger…
Reste à savoir si vous allez crier de peur, de plaisir ou de frustration… voire des trois à la fois ?

Alien Isolation est un jeu signé The Creative Assembly. Le studio est plus habitué aux jeux de stratégie, puisqu’on lui doit la saga des Total War, qu’à un jeu d’infiltration en vue subjective basé dans l’espace et sensé vous mettre les miquettes.
Sega, l’éditeur, a récemment défrayé la chronique chez les amoureux des Xénomorphes avec un Alien Colonial Marines complètement raté.

Bref, Alien Isolation a tout pour foirer et être une déception. Oui mais…

L’action prend place 15 ans après les faits narrés dans le premier film signé Ridely Scott. 15 ans après le début de la légende. A la dérive dans le Nostromo, Ripley est en sommeil artificiel, attendant d’être secourue. Sa fille, Amanda, est toujours à sa recherche. Quand elle apprend que la compagnie Weyland-Yutani pourrait avoir des informations essentielles sur sa position, elle décide de se rendre sur la station orbitale Sevastopol pour y glaner des indices. Manque de bol : la station est dévastée. Outre des survivants ayant éteint ce qui leur restait de raison et des androïdes agressifs, Amanda va devoir survivre à la présence… d’un Xénomorphe. Vous êtes la proie. L’Alien est le chasseur.

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screenQuelle bonne nouvelle : un jeu dans lequel il ne faut pas défourailler à tout va de l’alien stupide, et dans lequel vous incarnez un Marine avec un QI semblable à ses proies… ça change. Et dès le début de l’aventure, ça fait un bien fout.

Le but du jeu est simple : survivre. Et pour ça, on ne passe pas par quatre chemins. Il faut être prudent. Oubliez les « je fonce on verra bien ». Il va falloir progresser lentement. Prudemment. Être à l’affût du moindre bruit. Du moindre indice…
A ce titre, mettons d’ores et déjà une obligation pour jouer à Alien Isolation. Jouez-y avec un casque. Evitez les enceintes, même 5.1, même dans votre salon. L’idéal est de jouer lumières éteintes – ou baissées au strict minimum – et avec un bon casque. Idéal pour vraiment plonger dans l’ambiance, ne pas être dérangé par l’extérieur, et vous immerger totalement dans le jeu. C’est aussi le meilleur moyen pour bien flipper. Vous risqueriez en effet de légèrement passer à côté et de ne pas sursauter aussi souvent que vous le devriez si vous n’optez pas pour ces conditions sonores.

screenGrâce à votre radar, qui envoie son célèbre « bip bip » de plus en plus rapide au fur et à mesure que l’Alien se rapproche, vous allez plonger d’armoire en recoin, visiter les dessous des tables et autres positions dans lesquelles vous pourrez espérer survivre, et surtout, apprendre à retenir votre respiration. Dans le jeu comme dans la réalité, notez bien. Un bon entraînement pour l’apnée, que cet Alien Isolation. Parce que vous vous surprendrez à faire comme votre personnage lorsque la bestiole est à quelques pas de vous : retenir votre souffle, ne pas faire de bruit. C’est à ce moment-là aussi en général que votre épouse arrive en douce dans votre dos pour vous poser la main sur l’épaule et vous demander si vous comptez venir au lit un de ces jours. Vous hurlez de peur. Elle hurle de peur à son tour. Amanda hurle de peur dans le jeu. Puis de douleur parce qu’elle se fait embrocher, éviscérer, mâchouiller, démembrer (choisir selon la fin que le jeu décide de vous accorder) par l’Alien. Damned. Il faut recommencer au dernier checkpoint, alors.

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screenAu fil de l’aventure, vous récupérerez quelques rares objets et armes : flingue, fusil à pompe, pistolet à clous, grenades aveuglantes, bombes IEM, fumigènes, ou encore à la fin du jeu, un lance-flammes. Ce dernier sera utile contre l’Alien, qui ne manquera pas alors de faire un petit tour avant de revenir vous embrocher, mais la plupart des autres vous permettront de combattre les humains et androïdes qui, eux aussi, en veulent à votre peau. L’autre bonne nouvelle, c’est qu’il vous faudra récupérer des matériaux pour construire armes et medikits. Histoire d’ajouter un peu plus à la nécessité de tout fouiller, mais aussi à la rareté de l’équipement. Car il faudra choisir entre rester dans une pièce longtemps et risquer de se faire débusquer par les ennemis, mais du coup avoir plus d’équipement, ou éviter certaines zones au risque de manquer de matériel rapidement…

L’IA de l’Alien est assez déconcertante. Parfois aveugle alors que vous êtes à quelques pas d’elle, juste planquée derrière une caisse, parfois extra-lucide quand elle ouvre une armoire pour vous choper alors que vous y êtes rentrée bien avant qu’elle n’arrive, tandis que l’armoire suivante, en retenant votre respiration, elle va passer son chemin sans souci. Le fait est que, finalement, ces errements de l’IA font qu’on ne sait jamais vraiment comment l’Alien va réagir. Ce qui n’est pas plus mal, en fin de compte.

screenLe jeu use pas mal d’artifices pour vous faire peur, entre l’obscurité, que seule une lampe à la durée de vie ridiculement courte (mais on trouve souvent des recharges ce qui finalement biaise un peu l’effet) peut vaincre, et les moments de jeu du chat et de la souris avec l’Alien. Sans oublier les portes qu’il faut ouvrir via des mini-jeux ou via une torche à plasma : le bruit, l’Alien qui se rapproche… tout est fait pour vous stresser au maximum. Finalement, durant les 19 niveaux que comporte le jeu, on aura quand même droit à quelques passages d’action. Et beaucoup de référence au film de Ridley Scott. Enormément de références.

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screenGlobalement, Alien Isolation est donc une réussite. On flippe, parfois. Ce n’est pas non plus le trouillomètre à zéro et la pile de caleçons souillés, mais si vous optez pour des parties de nuit, dans la pénombre et donc avec un casque sur les oreilles, je vous parie que vous allez sursauter plus d’une fois.

Tout n’est pourtant pas rose. Des sauvegardes hasardeuses qui vous poussent parfois à vous retaper de longues portions de jeu, voire – et ça c’est insupportable – des cinématiques. Un graphisme inégal selon les niveaux et les objets. Certains décors sont vraiment réussis. D’autres nettement moins. Des niveaux tout aussi inégaux en termes d’intérêt. Certains sont assez pénibles et cassent le rythme, voire l’ambiance. Et au final, des mécaniques qui s’essoufflent sur la durée. Car Alien Isolation a une très bonne durée de vie. Vous en aurez pour votre argent.

screenAu final, Alien Isolation est loin d’être parfait, certes, et aurait peut-être gagné en profondeur avec une créature plus discrète, moins présente, des ficelles un peu moins grosses et un ensemble un peu plus cohérent au niveau progression et scénario. Mais on ne lui en tiendra pas rigueur. Loin de là. Parce que malgré tout, ça reste un très bon jeu. Parce qu’on retrouve enfin un jeu dont l’univers Alien n’a pas à rougir. Parce qu’il est agréable à jouer. Long. Bon. Parce qu’il a beaucoup plus de qualités que de défauts. Parce qu’on est vraiment plongé dans l’ambiance du premier film. Parce qu’il est intelligemment pensé, intelligemment réalisé, et que son ambiance, notamment sonore, est de haute volée. On espère donc une suite qui corrigera tous ces petits défauts.

 

 
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Alien Isolation (PS4, Xbox One, PC, PS3, Xbox 360)

Plateformes : PC - Xbox 360 - PS3 - Xbox One - PS4

Editeur : Sega

Développeur : The Creative Assembly

PEGI : 18+

Prix : 70 €

Alien Isolation (PS4, Xbox One, PC, PS3, Xbox 360)

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