Publié le Mercredi 12 octobre 2011 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
Un double Payne
C’est dans les locaux flambants neufs de Rockstar, entre deux employés qui montaient des meubles et des salles encombrées de cartons, que nous avons pu découvrir le prochain Max Payne.
Retour en arrière. Nous sommes en juillet 2001 et les tours sont toujours debout. Mais le monde va être ébranlé par un séisme de magnitude… euh… beaucoup.
Remedy Entertainment sort une bombe vidéoludique baptisée Max Payne.
Max est un intègre flic de New York. Il vit une petite maison de banlieue avec sa femme et son bébé. Mais un jour, sa vie bascule : en rentrant chez lui, il trouve sa famille assassinée. Dépressif, suicidaire, il accepte d’infiltrer un gang mafieux…
Et tout est là. Une ambiance glauque et sombre. Max Payne, un héros désespéré dans un monde de noirceur insondable. Entre deux réflexions philosophiques qu’il énonce d’une voix légèrement monocorde, chaque mission est ponctuée par des pages de Comics qui font avancer l’histoire.
Le jeu est une merveille qui, surtout, importe le concept de Bullet Time au jeu vidéo, brillamment piqué au cinéma Hollywoodien (Matrix en tête) et de Hong-Kong.
Le Bullet Time : En pressant une touche, le joueur met le jeu au ralenti et peut ainsi plonger, rouler-bouler ou sauter non seulement pour éviter les balles, mais surtout pour aligner tranquillement ses ennemis et faire feu.
Max Payne 2 sortira en 2003. Encore plus sombre. Encore plus marqué par le désespoir, et porté par une bande-son d’exception.
Huit ans plus tard, Rockstar décide de faire revivre cette série culte. Max Payne 3 est sur les rails et devrait voir le jour en mars 2012.
Huit ans plus tard. C’est d’ailleurs là où nous retrouvons Max. Il vit un appartement glauque où trainent par terre des fringues sales et des bouteilles de whisky vides. Toujours la même tête, quelques rides en plus, toujours le même pardessus, Max traine ses guêtres dans New York, sans passion ni plaisir. Un jour, son ami Raul Passos abat le fils d’un mafieux, Anthony DeMarco. Après quelques échanges de coups de feu, Max décide de quitter la grosse pomme, bien trop pleine de vers à son goût, pour rejoindre Sao Paulo. Il quitte la LAPD pour devenir garde du corps d’un important homme d’affaires, Rodigo Branco, et de sa famille, dont ses deux frères, Victor, politicien, et Marcelo, un simple play-boy.
Mais quand la femme de Rodrigo, Fabiana, est enlevée par un gang alors qu’elle est sous la protection de Max, ce dernier en fait une affaire toute personnelle et plonge la tête la première dans la bataille pour la sauver. Il ne sait pas qu’il vient, en fait, de s’immerger dans un complot bien plus important qu’il ne pouvait le croire…
Nous avons eu droit de découvrir deux niveaux de Max Payne 3. Le premier est celui qui se déroule dans l’appartement New-Yorkais de Max. Alors qu’il discute avec Raul, Anthony DeMarco débarque avec ses sbires et met l’immeuble à feu et à sang. Et c’est parti pour un gunfight toujours aussi sanglant, toujours aussi rythmé par les interventions extérieures ou les Bullet Times.
La seconde mission se déroulait à Sao Paulo, au dépôt de bus. Max, physiquement transformé (barbe, crâne rasé, débardeur) est accompagné de Giovanna, la petite amie de Raul Passos. Il est alors attaqué par une organisation paramilitaire, surnommé la Cracha Preto (le « crachat noir » en portugais).
Premier constat : c’est beau. Graphiquement, Max Payne 3 assure… un Max (moteur Rage). Une multitude de détails composent les décors. Il y a d’innombrables objets dans chaque pièce, dans chaque couloir, dans chaque rue, par terre, sur les meubles… Très joli, il bénéficie en plus d’une animation de qualité. Des heures de motion capture, des comportements réalistes, une physique des corps vraiment bonne (les ennemis touchés tombent sans devenir de ridicules poupées de chiffon sans poids, mais ont un comportement des plus réalistes), Max plonge, saute, toujours en ayant des attitudes évidentes (La position du corps par rapport au viseur est toujours réaliste, il met le bras en avant pour amortir sa chute quand il plonge…). Bref, du tout bon.
Maintenant… les deux missions aperçues étaient loin, très loin (surtout la seconde) de replonger le joueur dans l’atmosphère à la Max Payne que nous connaissons. Où sont les ambiances glauques ? Le désespoir de Max ? Les nuits sombres et glaciales ?
D’autre part, les coupures façon Comics ont été remplacées par des écrans coupés en plusieurs morceaux, style 24h Chrono, mais avec des vidéos, et non pas des images fixes. Mais toujours avec un monologue.
A part ça, on citera le fait que Max peut ramasser tout un tas d’armes (et de munitions), portera 3 armes maxi, en utiliser deux en même temps (deux flingues ou de même genre uniquement), utilisera des antidouleurs pour se soigner (on retrouve la silhouette qui se remplit de rouge sang et qui fait office de barre de vie)…
La dernière balle tirée sur le dernier ennemi présent dans la zone donnera lieu à un ralenti. D’ailleurs, les mouvements de caméra sont nombreux et empruntés au cinéma. Enfin, il faut noter que les décors sont globalement destructibles. On fait péter des stations essence, des bus, des fenêtres…
Au final, que penser de cette première approche de Max Payne 3 ? On hésite entre excitation et (légère) déception. Déception parce que malgré tout, Max Payne, c’est cette histoire glauque et cette ambiance plombée. Là, il semblerait que ce soit abandonné.
Malgré tout, le jeu a l’air vraiment bon. Bien foutu, toujours avec de bons gros gunfights à coups de Bullet Time. Parce que Max a un petit look à la John McLane pas désagréable au final. Parce que le jeu est plutôt alléchant. Parce qu’une petite heure passée à voir ces deux missions donnaient vraiment envie de poursuivre l’aventure. Parce que c’est vraiment bien foutu.
On nous a promis rapidement de nouvelles choses sur Max Payne 3. Du multi et une prise en mains conséquente. On a hâte pour se faire un avis plus marqué. Mais il semblerait que ce que l’on a perdu d’un côté, on l’a gagné de l’autre. Un mal pour un bien, peut-être. Un mal pour un excellent jeu, sûrement.