Publié le Mardi 29 octobre 2024 à 11:30:00 par Inès Pouille

 

(PREVIEW) Les Fourmis

Coup de pied dans la fourmillière

La PGW a été l’occasion pour moi de tester un petit jeu que j’attends de pied ferme.
Ayant lu et adoré la Trilogie de la saga de Les Fourmis de Bernard Werber, voir paraître un jeu vidéo retraçant les aventures d’une fourmi ouvrière qui se voit confier de grandes responsabilités par sa reine me donne bien envie d’y jouer.
Après, de manière générale, vous commencez à me connaître sans doute : dès qu’il y a des bestioles, j’accoure.
Empire of the Ants se présente comme un RTS, pour real-time strategy. Il faut dire que selon les développeurs rencontrés sur place, l’auteur du livre est lui-même très friand de ce type de jeu, en citant Humankind et les jeux Civilization comme exemples.

Cela signifie donc que votre rôle en tant qu’ouvrière “élue” par sa reine, vous pouvez commander à toutes les autres fourmis du nid, ou comme appelée en jeu “la cité”.
Selon les besoins de votre empire, vous pouvez envoyer une légion d’ouvrières récolter des ressources, de la nourriture, ou bien disposer stratégiquement des soldates artilleuses, capables de projeter de l’acide formique sur les intrus, ou encore envoyer des soldates aux énormes mandibules terrasser des légions ennemies.
Si un manque de feedbacks marqué semble compromettre l’apprentissage du tutoriel à des joueurs étrangers à ce type de jeu, il est encore relativement simple d’apprendre les différentes commandes et mécaniques. Les contrôles, fluides et relativement organiques, complimentent à merveille le point de vue de l’infiniment petit d’une fourmi pour qui une brindille est un tronc, un galet un rocher, une flaque un lac, ect.
Cette notion d’échelle est d’ailleurs très bien exploitée, car pour attirer le joueur en hauteur et apprécier ces vistas, le jeu vous incitera régulièrement à prendre de la hauteur pour diriger vos fourmis et avoir une image claire des environs et de ses paramètres (faune, flore, météo), créant ainsi une immersion remarquable. Ajoutez à cela une direction artistique photoréaliste et très bien exécutée pour obtenir une expérience très dépaysante et captivante.
On espère toutefois que la gestion des unités sera de plus en plus complexe au fur et à mesure, le cas échéant pouvant amener le jeu à devenir lassant très vite au bout d’une dizaine d’heures.


Comme mentionné un peu plus haut, on regrettera cependant quelques bugs interactifs et un manque de feedbacks sur nos actions, des détails qu’on pourrait survoler, si le jeu ne sortait pas officiellement dans deux semaines à peine. Il n’est pas déraisonnable de craindre plus de problèmes de ce type dans la version finale du jeu.
Quelques choix de game design laissent également sceptiques : on aurait aimé pouvoir explorer les galeries de notre propre nid, dans un méandre de tunnels, mais ce n’est pas le cas. Lorqu’on pénètre dans le nid, on se retrouve d’office, après un fondu au noir, devant notre reine. Chose étrange, d’ailleurs, notre fourmi reste contrôlable dans ce qui ressemble à première vue à un plan fixe : sauf que non, et même en plein dialogue, vous pouvez la faire sortir du champ, ce qui vous renverra à l’entrée du nid. Une surprise assez désagréable.


Pour revenir sur cette histoire de nid explorable, je pense que la peur que le joueur se perde là-dedans en est peut-être à l’origine, mais ce serait facilement corrigeable : en milieu ouvert, on peut déjà se repérer grâce aux différentes routes empruntées par les fourmis (celles portant de la nourriture revenant au nid, celles n’ayant rien sur elles partant en exploration). Il serait donc facilement d’indiquer au joueur comment se rendre, par exemple, au garde-manger (en suivant les ouvrières qui portent à manger), à la nurserie (celles qui ramènent le couvain là-bas), ou vers la reine (fourmis qui ne portent rien, et viennent transmettre des informations).
Ainsi, Empire of the Ants s’annonce comme un bon jeu avec cependant quelques opportunités manquées, et qui doit encore prouver son intérêt sur le long terme pour justifier son prix lors de sa sortie, le 7 novembre prochain.