Publié le Dimanche 22 mai 2011 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
La chanson des vieux amants
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Les sujets pour l’édito de cette semaine ne manquent pas. J’aurais pu vous parler, par exemple, du retour du PSN et de l’arrivée mardi, sans doute, du PlayStation Store avec son programme « Welcome Back » qui permettra aux joueurs de télécharger deux jeux gratuitement.
Mais nous nous sommes suffisamment fait l’écho des déboires du réseau de la PS3 et de la PSP.
J’aurais pu revenir sur l’affaire qui a passionné les français cette semaine, qui alimente toutes les conversations, qui remplit toutes les colonnes des journaux, tous les sujets télévisés… J’aurais pu me permettre quelques envolées lyriques sur les passions exotiques de Dominique Strauss-Kahn, son amour pour les plumeaux, ses érections devant le travail soigné d’un mouton de poussière ramassé, sa frénésie sexuelle incontrôlable à la vue d’une bouteille de lave-glace… Mais il suffit d’un clic, d’un coup d’œil sur un kiosque à journaux ou, tout simplement, d’allumer son écran, pour en être informé (et désinformé) ad nauseam. Finalement, même sans être pape, on pourra lui détourner la formule « Duos habet et bene pendentes ! »…
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Non, aujourd’hui, je vous parlerai d’amour. Oui, bon, ben je sais. Là, du coup, j’ai perdu les 9/10
ème de mon lectorat pour qui c’est un mot vulgaire, obscur, l’expression fantasmé d’un cœur comblé, état pour eux totalement utopique puisqu’ils n’ont, d’amour, que celui virtuel des femmes du vendredi qui illustrent nos top de ventes de jeux et consoles au Japon. Leur sexualité jetable, quelle que soit la marque et l’épaisseur, simple, double ou triple, des corps sur lesquels ils se soulagent, transforme le mot « amour » en une langue gutturale inconnue, parlée par quelques races aliens incomprises mais qu’ils espèrent secrètement, priant le Dieu des Elfes Antiques, de connaître un jour.
Pourtant, l’amour est le seul sujet qui, cette semaine, m’obsède. Mais je vous rassure, il s’agit d’une obsession saine et contrôlée, légère et sincère. Je ne vais pas culbuter la première venue penchée sur sa serpillère.
Non. D’ici 4 jours, je fêterai tout simplement mes 10 ans de mariage. Ouf. 10 ans. Bon sang. C’est en se retournant sur le passé que l’on sent peser les années. A se dire que nos folles années irréfléchies et insouciantes sont désormais bien loin.
Nous avons su, bien heureusement, garder une part de cette folie, de cette insouciance, de cette légèreté de l’être et du couple, pour s’envoler parfois vers des horizons inattendus. Et même après deux enfants que nous regardons et aidons à grandir ensemble, nous avons toujours au coin des lèvres une espièglerie qui, parfois, ne demande qu’à se réveiller.
Bien sûr, nous eûmes des orages. Mille fois tu pris ton bagage. Mille fois je pris mon envol. Et chaque meuble se souvient des éclats de vieilles tempêtes, plus rien ne ressemblait à rien, tu avais perdu le goût de l’eau et moi, celui de la conquête. Moi, je sais tous les sortilèges, tu sais tous mes envoûtements. Tu m’as gardé de pièges en pièges, je t’ai perdue de temps en temps. Et finalement, finalement, il nous fallut bien du talent pour être vieux sans être adultes.
Mon amour, mon doux, mon tendre, mon merveilleux amour, de l’aube claire jusqu’à la fin du jour, je t’aime encore, tu sais, je t’aime.
Pardonne-moi d’avoir emprunté les mots d’un autre. Mais je sais que c’est l’un de tes auteurs préférés et, ma foi, pourquoi ne pas me les approprier puisqu’ils ont déjà été si bien écrits ?
Voilà, je souhaitais juste, aujourd’hui, remercier celle qui, grâce à sa patience, à son soutien et bien entendu, à son amour, permet aussi jour après jour à GamAlive d’exister. Parce que sans elle, soyez assurés que l’aventure se serait terminée il y a bien longtemps.
Pour ça, et pour toutes les autres choses du quotidien, du passé, du présent et de l’avenir, je tiens à lui rendre hommage.
10 ans de mariage. Un simple début, finalement.