Publié le Samedi 21 mai 2011 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
Opération Abbottabad
QG de la G-Team, un matin du mois d’avril…
Cedric : Qu’est-ce que tu fais ?
Maxime : Rien, rien…
Cedric : Tu te commandes un truc sur Amazon ?
Maxime : Ouais, enfin j’essaie.
Cedric : Ben c’est pas si dur que ça… en deux clics, c’est bon.
Maxime : Ouais mais… c’est délicat… tu vois, je veux commander un ouvrage… comment dire… personnel.
Cedric : Un truc cochon ?
Maxime : …
Cedric : Oh le gros cachottier ! C’est quoi comme bouquin ? Le « Kâma-Sûtra » ? « Comment réussir votre coming-out » pour l’offrir à Vincent ? « La double pen sans douleur » ? « La masturbation sans honte » ?
Maxime : Mais non je te dis, rien à voir avec le sexe…
Cedric : Fais voir le nom ?
Maxime : Non, ne regarde pas.
Cedric : Mais si, pousse-toi… Euh… c’est pour ta mère ?
Maxime : Non, tu sais bien qu’elle est morte.
Cedric : Ta grand-mère ?
Maxime : Non, tu sais bien qu’elle est morte aussi.
Cedric : Ta tante ?
Maxime : Mais non, elle est morte après avoir mangé ma mère et ma grand-mère.
Cedric : C’est pour toi ?
Maxime : Oui et alors ? J’ai le droit d’aimer non ? C’est ma vie, c’est personnel, c’est mon problème.
Cedric : Oui mais quand même… commander « le tricot pour les nuls »…
Maxime : J’arrive pas le point de croix. C’est tout. Alors j’ai besoin d’aide.
Cedric : Bon. Et qu’est-ce qui te pose souci ?
Maxime : Ben j’ai voulu commander de manière sécurisée et j’ai développé un petit programme perso pour ça. Un truc simple de mon cru que j’ai bidouillé comme ça, en cinq minutes. Ça permet de commander des choses anonymement et de les recevoir dans une boite postale en Malaisie. De là, c’est renvoyé en Afrique du Sud, puis au Chili et ça passe par la Chine, l’Equateur et le Japon. Quand ça arrive en France, c’est livré discrètement et anonymement.
Cedric : Et six mois après.
Maxime : Ah mais quand on veut la sécurité, faut savoir faire des concessions.
Cedric : Bon, et c’est quoi ton problème ?
Maxime : Ben mon programme merdouille. Je le lance sur les serveurs d’Amazon et ça me rebalance dans une base de données de noms, mots de passe et cartes bancaires. Doivent avoir un bug parce que mon programme perso, il est forcément sûr.
Cedric : C’est quoi le nom de la base de données ?
Maxime : SONYPSNALLNAMES. Tu crois que c’est un nom de code ?
Cedric : Aucune idée. Si ça se trouve, t’as pénétré dans le fichier du pentagone.
Maxime : M’en fous, j’ai une session anonyme. Anonymous en british. Attends, je vais leur laisser un message. W-E-A-R-E-L-E-G-I-O-N-…
Cedric : C’est bon, arrête tes conneries.
Maxime : Mais t’as fermé ! J’avais pas terminé ! Je voulais écrire « We are Légionnaires » en hommage à mon héros !
Cedric : Ton héros ? Le Roi Louis-Philippe, qui a créé la Légion ? Le Maréchal Soult son ministre de la guere ?
Maxime : Non ! Van Damme ! Légionnaire, c’est son meilleur film !
On me dit que nos vies ne valent pas grand-chose, Elles passent en un instant comme fanent les roses, On me dit que le temps qui glisse est un salaud, Que de nos chagrins il s'en fait des manteaux. Pourtant quelqu'un m'a dit que tu m'aimais encore, C'est quelqu'un qui m'a dit que tu m'aimais encore, Serais ce possible alors ?
Maxime : Euh… c’est quoi cette merde ?
Cedric : Rien. C’est la sonnerie du téléphone rouge. C’est « Lui » qui nous appelle. Mais j’ai pas réussi à changer la sonnerie. C’est bloqué, je crois.
Cedric : Allo ?
Lui : A l’huile.
Cedric : …
Lui : Ha ha ha. Vous noterez, Monsieur Gasperini, que j’ai de l’humour, hein. On dit que je n’ai pas d’humour mais ce n’est pas vrai, n’est-ce pas Monsieur Gasperini, pourquoi ? Je vais vous le dire, j’adore faire des blagues et des jeux de mots et…
Cedric : Oui, c’est bien, on vous achètera des Carambars pour que vous ne tombiez pas à cours. Sinon, un problème Monsieur le Président ?
Lui : Chut, pas de nom je vous ai dit. Il faut que vous partiez de ce pas à Lahore.
Cedric : C’est où, ça ? Espagne ? Italie ? Angleterre ?
Lui : Pakistan.
Cedric : Ah. Ça va pas être possible.
Lui : Comment ça ?
Cedric : ça va faire trop long en voiture. Et ça va coûter bonbon en essence.
Lui : J’ai fait affréter un avion pour vous.
Cedric : Ah ça va pas être possible, ça. L’avion, je ne suis pas copain avec. On ira en bateau, ça va en bateau ?
Lui : Non, y’a pas la mer. Pas le choix. Sur place, vous prendrez contact avec notre informateur infiltré dans la rébellion Afghane. Il s’appelle ilpitibouli. On pense qu’il a des renseignements sur les otages français, là, les deux reporters. Vous partez dans deux heures. Bonne chance.
Cedric : Non, faut pas souhaiter bonne chance, ça porte malheur…
Souk de Lahore, un matin du mois de mai
Ilpitibouli : Alors c’est vous l’équipe de choc ?
Cedric : Tout à fait.
Ilpitibouli : Mmm…
Cedric : Si ça se dit, c’est que ça doit être vrai.
Ilpitibouli : Mmm…
Vincent : Imaginez quand on aura rempli une seule mission, combien on va être populaire.
Ilpitibouli : Mmm…
Cedric : Il parait que vous avez des informations pour nous.
Ilpitibouli : Oui, tout ce que vous voulez.
Pierre Portal : Tout ?
Ilpitibouli : Oui, posez-moi n’importe quelle question.
Maxime : Où trouver une nouvelle copine pas cher par exemple ?
Ilpitibouli : Oui. Prenez la troisième à gauche, bâtiment blanc, demandez Samira.
Tristan : Où trouver une nouvelle copine un peu plus chère aussi ?
Ilpitibouli : Oui. Prenez la troisième à gauche, bâtiment jaune, demandez Yasmina.
Vincent : Où trouver une nouvelle copine un peu moins grosse ?
Ilpitibouli : Ilpitibouli : Oui. Prenez la troisième à gauche, bâtiment vert, demandez Roberta.
Pïerre Portal : Où trouver une copine, n’importe laquelle, c’est pour une première fois… ?
Ilpitibouli : Oui. Prenez la troisième à gauche, bâtiment bleu, demandez Jean-Claude.
Cedric : Et pourquoi pas où trouver Ben Laden, pendant qu’on y est ?
Ilpitibouli : Oui. Il est dans la grosse résidence blanche, à Abbottabad.
Cedric : …
Ilpitibouli : Si, si, c’est vrai, je vous y emmène si vous voulez.
Chez « lui », quelques jours plus tard.
Lui : Et alors, il vous a emmené ?
Cedric : Oui.
Lui : Et vous l’avez trouvé ?
Cedric : Oui.
Lui : Racontez-moi.
Cedric : En fait, on a réquisitionné deux hélicos américains furtifs dans une base américaine.
Lui : Réquisitionné ?
Cedric : Oui, Maxime a livré un couscous dans lequel il avait mis un puissant sédatif.
Lui : Et ils ont tous sombré dans un profond sommeil…
Cedric : Non, en fait, Max s’est trompé de flacon, il a mis un puissant laxatif. Du coup, personne ne dormait, mais par contre, je ne vous raconte pas l’odeur…
Lui : Mais pourquoi deux hélicos ?
Cedric : C’est Tristan. Il voulait absolument piloter. Mais bon… C’est Tristan, alors personne n’a voulu monter avec. On a bien fait, cela dit, parce qu’en arrivant sur site, il s’est mis à hurler « Géronimo » et a essayé de faire un looping. Du coup, il s’est écrasé dans le jardin.
Lui : et vous avez donné l’assaut.
Cedric : Oui.
Lui : Sans savoir s’il était bien là.
Cedric : Oui parce qu’ils ont cru à une attaque, rapport à l’hélico. En plus, en sortant, Tristan c’est exclamé « Alala, Pétard ! » et les gardes ont pris ça pour un « Allah Akbar » lancé par un assaillant. Alors ils ont ouvert le feu. Nous avons donc riposté avec les moyens adéquats.
Lui : Lesquels ?
Cedric : Lance-roquette. 37 de tirées. 35 dans la cuisine. 2 au but. C'est Vincent qui tirait.
Lui : Et vous avez tué Oussama Ben Laden.
Cedric : Oui. Enfin non. Pas de suite.
Lui : Comment ça ?
Cedric : Pour commencer, une fois sorti de l'hélico, Vincent a foncé dans le tas et tiré sur tout ce qui bougeait.
Lui : C’est lui qui a tué les gardes du corps ?
Cedric : Non, il a tiré autour. Il n’en a eu aucun. Il a juste eu une femme qui amenait du thé à la menthe. Il l’a touché à la jambe. Mais ce n’est pas grave, on dira qu’elle servait de bouclier humain ou un truc du genre.
Lui : Qui a tué les gardes alors ?
Cedric : Maxime.
Lui : Ah, enfin un bon soldat.
Cedric : Non, il visait Vincent. Il veut prendre la place de Vincent, il est futé comme garçon. Mais pas bon tireur, donc il a eu les gardes.
Lui : Et Ben Laden ?
Cedric : Non. En fait, Ben Laden s’est rendu. Il a accepté de coopérer et de nous livrer le nom de tous ses contacts.
Lui : Il est encore en vie ?
Cedric : Non. Vincent tenait son arme et le coup est parti tout seul. Pleine tête. Headshot.
Lui : Catastrophe…
Cedric : Bah, du coup, on a appelé les américains pour qu’ils prennent ça à leur compte. Ils ont accepté. Ça l’aurait foutu mal que l’ennemi public numéro un américain soit shooté par des français qui plus est utilisant des hélicos US…
Lui : Bien. C’est tout ?
Cedric : Oui. Enfin à part l’incident sur le navire, oui.
Lui : Le navire ?
Cedric : Oui, on a été invité sur un navire de guerre US pour fêter ça. On a un peu picolé, du coup, pour faire le con, j’ai collé le corps d’Oussama dans le tube lance-torpilles et j’ai tiré…
Lui : …
Cedric : Non mais c’est bon, c’est arrangé, on a dit qu’on l’avait immergé avec tous les honneurs dû à son rang, enfin sa religion quoi…
Lui : Les honneurs ?
Cedric : Oui… enfin on lui avait mis un cotillon dans la bouche et un chapeau de fête, quoi. J’ai les photos si vous voulez, regardez…
Lui : Et les otages français ?
Cedric : Ben du coup, on a oublié de demander, voyez…
Lui : Ce sera tout. Sortez.
Cedric : Bien. Si vous avez d’autres missions, hein, n’hésitez pas. On se tient à dispo. Au revoir. Et claquez la bise à Carlito.
Lui : Ta.
Cedric : Oui, Carlita, pardon.
La semaine prochaine, la G-Team est envoyée dans un collège pour éradiquer le problème de violence.
...
Ou pas.