Publié le Dimanche 26 juillet 2009 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du Dimanche

Faut-il tuer tous ces faux-culs d'écolos ?

La mode écolo m'emmerde.

Oui, je sais, balancer un truc comme ça, de nos jours, c'est un peu risquer de se prendre une balle perdue en allant chercher le pain. Mais la mode écolo m'emmerde quand même.
Ça me gonfle d'être regardé de travers sous prétexte que je prends des bains et non pas des douches.
Ça me gonfle de devoir trier mes poubelles quand je sais qu'en plus, ça me coûte du pognon. Parfaitement. D'une époque où je bosssouillais pour un journal de ville, j'avais fait un dossier sur le recyclage et avait eu droit aux confidences de l'élue locale : Oui, ça coûte bien plus cher de recycler et forcément, ça pèse sur les charges, mais faut pas le dire aux habitants, faut leur faire comprendre que c'est bien pour la planète.
Ça me gonfle de m'entendre dire que les transports en commun, c'est mieux. Dans le métro surchauffé, sans place et qui pue, ou dans le RER jamais à l'heure et souvent en grève, je ne suis pas aussi heureux que dans ma bagnole, avec ma musique, avec mes odeurs, avec ma clim'. Et la couche d'ozone, pour le coup, elle n'a qu'à prendre soin d'elle-même toute seule.
Ça gonfle d'être obligé d'acheter des sacs payants aux caisses des supermarchés parce que j'ai oublié d'apporter les miens, tout ça parce que des crétins n'ont pas été capables de trouver un moyen de ne pas en coller partout dans la nature ni d'éviter d'étouffer les tortues avec.
Ça gonfle de m'entendre dire que laisser mon PC allumé 24/24 et mes appareils en veille, c'est paaaaas bien et ça oblige à construire des centrales nucléaires partout.

Oui, je sais.
Je rassure ceux qui vont jusqu'à se peindre la stouquette en vert. Je prends le bain avec ma femme et mes deux filles, du coup, au final, ça prend moins d'eau que 4 douches. Je trie mes poubelles. De mauvaise grâce, mais je le fais quand même. Et bien. En respectant scrupuleusement les instructions. Je prends le métro. Surchauffé. Je prends parfois le RER. Toujours à la bourre ou en grève. J'achète des sacs payants. Forcément, il n'y a plus que ça. Et j'oublie à chaque fois de les réutiliser ce qui fait que je dois en avoir au bas mot une bonne cinquantaine.
Je suis comme vous. Je me suis mis, parce que je n'avais pas vraiment le choix, à la mode écolo.
Je fais ma part de taff. Peut-être pas autant que les autres, peut-être pas aussi bien que les autres, mais je fais ma part de taff. 

Mais ça me gonfle. Et de plus en plus.
Parce qu'à côté de ça, j'aimerais bien qu'on m'explique pourquoi moi, être écolo, ça me coûte du pognon alors qu'en face, les entreprises continuent de polluer sans se prendre la tête. Mon usine recrache des vapeurs toxiques ? Pas graaaave, on achète un "permis de polluer". On paye un brin plus que les voisins mais ce sera toujours moins cher que de modifier mon usine, et personne n'y trouve à redire. 
Sans parler que sur le trottoir opposé, les entreprises continuent de laisser leurs bureaux allumés toute la nuit à grands renforts de néons quand moi, on me demande de payer un max pour acheter des ampoules basse conso. On me demande de prendre le métro quand les bus crachent une fumée noirâtre immonde à tuer un bébé phoque en cinq secondes si on lui met le nez sous le pot d'échappement. Et je ne parle pas des 15 tonnes qui ne se privent pas de la cracher, cette fumée, à 130km/h sur l'autoroute malgré le beau macaron "60 km/h" max qu'ils ont collé au cul alors que moi, attention, pour cause de pollution, je dois laisser ma bagnole au garage parce qu'elle a une plaque qui commence par un numéro pair. Et j'aimerais qu'on m'explique aussi pourquoi on refuse de valider certaines énergies dites propres (colza, notamment), juste pour préserver les grands groupes pétroliers et la masse de pognon que rapporte en taxes l'essence. Qu'on m'explique encore les suremballages, les concombres sous plastique, les barquettes par centaines, les "pochettes fraîcheur" et j'en passe et j'en oublie.
Et c'est peut-être moi qui ai inventé le mode veille sur les appareils électriques, hein ?
Pourquoi demande-t-on au particulier qui tire déjà la langue depuis qu'il s'est mangé l'inflation de l'euro en pleine face, de cracher encore et toujours au bassinet pour "être un bon citoyen écolo" alors que justement, on devrait taxer un max ces pollueurs pour non pas payer des députés qui n'en branlent pas une et ne vont dans l'hémicycle qu'une fois par mois pour voter des lois liberticides sur des sujets qu'ils ne comprennent pas mais attention, c'est le parti qui a collé la loi alors faut voter pour, mais pour prendre en charge une partie de ces énergies non polluantes ? Ou du moins, "moins polluantes".

Et puis, moi, j'aime bien les parkings. J'aime bien les manteaux en belette. J'aime bien les chaussons en bébé phoque. J'aime bien les steaks tartares. J'aime bien l'énergie nucléaire.

J'aime bien aussi Londres. J'y suis allé, pour des raisons strictement personnelles, mercredi dernier. Et l'une des choses les plus formidables à Londres, outre le fait que, comme partout ailleurs Paris, les commerçants y sont sympathiques et chaleureux, c'est que dans tous les magasins, on entend en fond sonore de la Pop. Agréable, entraînante. Moi, dans les boutiques de Londres, je danse entre les rayons. Je remue du croupion en sifflotant. Et franchement, ça me change de la soupe insipide, du rap agressif, de la Dance insupportable, qui passent en boucle dans nos boutiques françaises. La France est le second pays au monde (après les USA, bien entendu), où le rap se vend le plus. Quelqu'un sait si l'on peut demander, juste par affinité, la nationalité british, à 35 piges passées ?

A part ça, je vais bien, merci. Je suis de bonne humeur. Si, si, je vous jure. Je me barre la semaine prochaine en vacances, laissant le site aux mains frêles et inexpertes de Vincent, Geoffroy et Cécilia. Je garderais un oeil quotidien sur ce qui se fait, je vous rassure. Mais je compte bien profiter de la plage, du soleil, de la mer, des enfants qui braillent, des bouées à gonfler, des plateaux de fruits de mer, des glaces, des pâtés de sable, de ma haine des tongs, de la Biafine, et, surtout, de me laver la tête. Bon sang, j'attends ça avec une rare impatience et une rare frénésie. Ma valise est déjà en partie faite. Toutes ces petites merdouilles inutiles mais que l'on tient absolument à amener en vacances se regroupent dans un coin de mon salon, et j'ai pété mes lunettes de soleil. J'ai un million de choses à faire avant de partir, et bien entendu, pas la moitié du temps pour les faire.

Ce que je vous ferai, toutefois, avant de partir...
La preview de Halo 3 : ODST. Dès demain, si tout va bien et si Geoffroy et Vincent veulent bien m'écrire des news en nombre.
Le test de Prototype (vous y croyez encore) ?
Le test de The Conduit.

Et qui sait, si Dieu est avec moi en cette semaine, la preview de Risen.

Mais si, il faut y croire.

En attendant, j'ai l'andouillette qui crame.

Euh...

Je parle de BBQ, là...