Publié le Dimanche 20 juillet 2014 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

L'Edito du dimanche

Vacances !

Mine de rien, avec tout ça, nous sommes déjà le 20 juillet. Se profilent à l’horizon la Gamescom, dès le 12 août, la rentrée des classes, dès le 2 septembre, et éventuellement, des vacances. Ah oui, c’est vrai. Il ne faut pas donner ses dates de vacances, ce n’est pas prudent. Surtout sur Facebook, hein. C’est dangereux. Après, on se fait cambrioler, voire squatter, voire les deux, et avouons que revenir chez soi après deux semaines passées à avoir envie de tuer ses mômes et sa femme pour retrouver un salon vide avec un étron posé en plein milieu sur le parquet, entouré de bouteilles de bières posées en cercle (parfaitement, on peut tomber sur des voleurs qui ont un certain sens artistique), ça vous gâche un peu la vie.
Bref, il ne faut surtout pas dire quand on part. Des gens mal intentionnés peuvent nous lire. Bon, d’un autre côté, vos contacts Facebook sont censés être des amis. Faudrait peut-être penser à mieux les choisir, non ? Et si tout à coup, quand vous passez chez votre pote et vous rendez compte qu’il vient de s’acheter la même console que vous, la même télé que vous, le même canapé avec la même petite tache indélébile sur l’accoudoir, et qu’il porte aussi le même sweet-shirt que vous, c’est qu’il y a anguille sous roche et que ce n’était peut-être pas un pote, après tout.

Personnellement, je pars jeudi prochain. Deux semaines. Les clefs sont sous le pot de fleur. Si vous pouviez juste éviter le coup de l’étron, ça m’arrangerait. Ou alors, soyez chics, les bouteilles de bière, laissez les pleines.

Je vais m’envoler pour la Martinique, en famille, et avec un pote originaire de là-bas. Si vous voulez faire un combo, envoyez-moi un mail, je vous donnerai son adresse aussi. La bonne nouvelle, c’est qu’on ne devrait pas, sauf grosse erreur du pilote, survoler l’Ukraine. L’autre bonne nouvelle, c’est que je n’aurai accès ni à mes mails, ni à mon téléphone. Une coupure totale, salutaire, noyée dans le rhum des Antilles. Parce que oui, je vous rassure, dans le fond, hein, je ne change pas. Aller en Martinique pour ne boire que du jus de fruit, c’est moyennement mon truc. Et puis, le petit verre de rhum au réveil, avec le café, on y prend goût, vous verrez. Ça devient vite un indispensable.

Je ne connais pas, la Martinique. Ça va être une découverte. Mais comme je vous le disais, je pars avec un type de là-bas. Donc pas la peine de m’abreuver de vos conseils et vos « faut-absolument-que-tu-fasses-ça ». D’une part, si c’est « LE » truc à faire, il connait déjà et saura donc nous faire découvrir, d’autre part, euh… je m’en fous. A la limite, si l’un d’entre vous est sur place durant la même période et qu’il veut avoir l’incommensurable honneur de m’offrir un verre (une bouteille ? Un repas ? Sa femme ?), je serai ravi de lui faire ce plaisir.

En attendant, je ne vous laisse pas seuls. L’équipe prendra le relais. Dont Romain, notre petit stagiaire nouvellement arrivé et qui démontre toute l’étendue de ses talents depuis quelques semaines déjà. Il devrait même être encore plus efficace puisqu’il n’aura plus à préparer mon café, laver mes chaussures, nettoyer mon bureau et, durant les congés de notre négresse de ménage, passer l’aspirateur, faire les vitres ou vider les poubelles.

Et oui, le terme « négresse de ménage » est purement et proprement insultant et dénote d’un racisme primaire et d’un pro-colonialisme exacerbé. Mais il faut bien que je m’entraîne, hein. Je vous rappelle que je vais en Martinique et incarner, là-bas, le Colon qui arrive en territoire conquis laisse présager des moments forts et inoubliables, ainsi que de merveilleuses rencontres pleines d’amour et de courtoisie.
Que voulez-vous. On ne se refait pas. Il y a des petits plaisirs dans la vie à côté desquels il ne faut pas passer. Comme expliquer qu’on vient d’une longue lignée d’armateurs nantais à des Martiniquais et que vous venez ici pour marcher sur les traces de vos glorieux ancêtres. C’est un peu comme taper dans le dos d’un rabbin juif lors de cérémonies sur la Shoah et lui lancer un « alors mec, ça gaze ? » : c’est l’assurance de formidables moments d’échanges culturels et intellectuels à grands coups de cailloux.

Enfin bref. Je pars en Martinique. Si vous voulez des nouvelles, suivez les infos.