« Adaptation de licence en jeu vidéo » est souvent synonyme dans l’industrie, au pire de bouse infâme, au mieux de trahison. Les exceptions (Batman : Arkham Asylum, Deadpool) ne sont pas légion et quand vient le tour de South Park : Le Bâton de la Vérité, le fan est pris d’une sévère convulsion, s’effondre et meurt sans même avoir appris qu’il s’agissait là d’une de ces trop rares exceptions.

South Park : Le Bâton de la Vérité est un RPG au tour par tour reprenant finalement les codes de la série. Trey Parker et Matt Stone, les créateurs de South Park, ont d’ailleurs supervisé cette adaptation. A commencer par son design : pour faire simple et honnête, c’est comme dans le dessin animé. Exactement. 

Bémol : pour la version française, on ne sait pas encore si l’on aura droit aux doubleurs officiels. En attendant, l’humour de la série est toujours de la partie. Vous aurez du pipi et du caca, des gros mots, d’autres traits d’humour plus fins comme sait aussi le faire la série, vous traiterez vos ennemis d’enculés et ceux qui tueront Kenny (tous les personnages de la série sont bien sûr de la partie) seront des enfoirés. Des espèces d’enfoirés.

Il est d’ailleurs étonnant de voir qu’Obsidian, plutôt habitué aux RPG graves et sérieux (Neverwinter 2, KOTOR II, Alpha Protocol, Dungeon Siege III…) ait réussi à ce point à se lâcher. Et qui dit Obsidian, dit RPG de qualité. Certes, South Park est classique dans son essence. Peut-être trop, d’ailleurs. Les combats au tour par tour, à la manière d’un Final Fantasy VII par exemple, ne seront peut-être pas au goût de tout le monde (fort heureusement, il n’y a pas de rencontres aléatoires). 

Ils n’innovent en rien : on retrouve les options attaque simple et magie, l’utilisation de capacités ou d’objets, et pour ce qui est de l’interface, un très classique inventaire. Les personnages font du loot sur les ennemis défaits et gagnent de l’expérience, bref, rien de nouveau sous le soleil.

Cependant ici, c’est plus l’enrobage qui compte. Les statuts (poison, lenteur, sommeil…) sont par exemple on ne peut plus classiques ; mais ce n’est pas dans tous les jeux que l’on empoisonne quelqu’un avec un nugget à la merde ou un pet de la mort. Autre exemple : le barde, dans les RPG normaux, augmente les capacités des personnages par divers chants faisant office de compétence ; ici, lancer cette compétence produit une petite composition tellement drôle et efficace, que l’on a envie de l’utiliser même si l’on risque de gagner moins rapidement le combat.

Quelques doutes demeurent : le jeu saura-t-il soutenir un même rythme durant la longueur d’un RPG ? Le système de combat au tour par tour ne finira-t-il pas par lasser tant il est classique ? Impossible de le vérifier sur une preview, mais la plus grosse interrogation est levée. South Park : Le Bâton de la Vérité est fidèle comme un chien.

Pas de trailer sur cette gamescom, mais depuis que le jeu a été repris à THQ par Ubisoft, une bande-annonce de bon aloi avait fait son apparition durant le dernier E3. On se la regarde pour le plaisir :

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