Publié le Mercredi 7 novembre 2012 à 15:00:00 par Laurent Benoit

 

Il accuse GTA San Andreas d'avoir plagié sa vie

Dans la nuit glaciale de ce faubourg, encore un bébé qui voit le jour, dans le ghettoooo

L'Amérique est réputée pour ses procès rocambolesques et parfois (souvent) fantasques, quand il s'agit de stratégies judiciaires pour se faire de l'argent facile sur le dos d'un gros bonnet. On a déjà vu la mamie obtenir gain de cause sous prétexte "qu'elle ne savait pas que son chat n'allait pas au four à micro-ondes" ou autres illogismes navrants portés en décisions judiciaires, et confrontant les constructeurs de produits divers à inclure mille et un messages débiles sur leurs produits : "ne pas avaler ce couteau", "ne pas brancher ce broyeur avec une main d'enfant dedans", etc etc...
Pour avoir moi-même scruté chaque emballage de chaque truc qui m'est passé entre les mains durant un voyage aux Etats-Unis l'hiver dernier, certains sont quand même assez magnifiques.

Et il y a ceux qui ne dénoncent pas les produits mais le vol intellectuel : "c'est à moi ça !". C'est encore l'argument sorti récemment par Michael "Shagg" Washington, un mannequin et choriste noir, qui a intenté une action en justice à l’encontre de l’éditeur Take Two concernant GTA San Andreas.

Non seulement, celui qui se présente comme "mannequin reconnu" et "ancien choriste pour Cypress Hill (une bande de chicanos tarés qui s'habillent avec des hi-socks et des bermudas trop grands, sans doute parce qu'ils abusent du chichon, mais qui font de la musique qui déboîte) accuse Rockstar d'avoir volé son histoire, mais son physique également, pour en faire le héros Carl Jonhson, protagoniste qu'incarne le joueur dans le jeu.

San Andreas met en scène un homie des ghettos de Los Angeles - reproduits dans la ville fictive de Los Santos - dans une histoire de retour pour chercher la rédemption, et de vengeance pour la mort de sa mère, tuée par un prétendu gang rival. CJ revient dans sa ville natale, désolé par les conflits et la drogue qui minent sa communauté et la lumière désormais ternie de son ancien et glorieux gang, Orange Grove Street.

Washington quant à lui, affirme avoir rencontré les développeurs de Rockstar Games en 2003, et leur aurait à l'époque raconté sa jeunesse trouble au sein d'un gang, en leur donnant même une photo de l'époque. Et il affirme aujourd'hui que Rockstar s'est servi de tout ça pour modeler CJ et lui créer une histoire prenant place au sein des quartiers noirs et défavorisés de L.A. Pour ajouter à la confusion, Washington figure bien au générique du jeu, crédité de "modèle". 

Il est alors possible que Rockstar se soit inspiré de sa photo et de son histoire pour compléter scénario et modèle 3D d'un personnage dans leur jeu, mais eux affirment pour autant que c'est loin d'être le cas d'un plagiat unique et total de son "histoire personnelle". Ca n'a pas convaincu non plus le juge local, qui a refusé sa réclamation à Rockstar, la bagatelle de 250 millions de dollars, soit 194 millions d'euros environ. Au motif que le plaignant n'a apporté aucune preuve tangible et suffisante (documents, tatouages, comparaison physique avec le modèle 3D de Carl...) qui auraient pu infirmer sa version des faits.

Pour couronner le tout, Cypress Hill ont aussi réagi via leur twitter : d'après eux, Michael Washington n'a jamais été de près ou de loin membre de leur entourage. Alors pour rester dans une conclusion gangsta du ghetto, faisons simple : "life's a bitch and then you die".

 

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