Publié le Lundi 6 août 2012 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Hadopi ne devrait pas être supprimée par le gouvernement

Joueur différent, même partie

Le candidat François Hollande s'était engagé, lors de sa campagne, à supprimer la loi Hadopi, suscitant un vif espoir chez les Internautes qui espéraient enfin un gouvernement à leur écoute, et prêt à étudier d'autres voies, comme la licence globale pour un accès à la culture plus généralisé et plus libre... Puis il avait fait machine arrière, parlant finalement d'une simple "révision de la loi"...

Finalement, que devrait-il en être ? 

Et bien à première vue... pas grand-chose de neuf ou de différent...

Dernièrement, le gouvernement s'est emparé de cette fameuse loi dite Hadopi, et surtout de l'avenir de la Hadopi, la Haute Autorité pour la Diffusion des Oeuvres et la Protection des droits sur Internet. Aurélie Filipetti, la nouvelle ministre de la culture, a vivement critiqué son efficacité. La Hadôpi coûte cher : 12 millions d'euros annuels de fonctionnement et 60 agents... Et au final, ce sont seulement 340 dossiers qui ont atteint le troisième palier, soit la présentation devant un juge pouvant amener la suspension temporaire d'Internet.

Aurélie Filipetti s'est donc prononcée pour une réduction des crédits alloués à la Hadopi, et ce même avant que la Haute Autorité ne fournisse son premier bilan, attendu pour les prochains mois.

A contrario, rien ne devrait pour autant bouger avant fin 2013. Une mission de concertation sur l'économie culturelle a été mise en place par le gouvernement. Elle est menée par Pierre Lescure, ex-PDG de Canal + et qui n'a jamais caché être pro-Hadopi. Le Nouvel Observateur, dans son édition de la fin juin, expliquait d'ailleurs que le choix de Pierre Lescure avait été dicté via un intense lobbying par l'industrie du cinéma. Cette mission de concertation devrait rendre sa copie en mars prochain. Dans une interview, toujours publiée par le Nouvel Observateur, Pierre Lescure explique d'ailleurs que pour lui, la sanction pour le téléchargement illégal est inévitable. Il avait même, quelques jours auparavant, estimé que les sanctions actuelles étaient "insuffisantes"...

Au final, à quoi doit-on s'attendre ? A rien de bien différent... Si Pierre Lescure est contre la suspension temporaire d'Internet qu'il juge déplacée et inadaptée, nous devrions sans doute voir arriver une loi Hadopi 3 - ou équivalente - qui se voudra peut-être plus répressive.

Finalement, de droite à gauche, rien ne change et les Internautes sont toujours totalement absents du débat.

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