The Banner Saga (PC)

 

Publié le Jeudi 23 janvier 2014 à 12:00:00 par Walid Hamadi

 

Test de The Banner Saga (PC)

Dans la glace et le sang

imageOn ne peut évoquer The Banner Saga sans parler de Kickstarter et de Stoic. Le premier a permis de financer le jeu avec succès, avec des dons 7 fois supérieurs à ceux espérés. Le second est sans doute la raison cette levée de fonds réussie. Le nouveau studio a été fondé par 3 anciens de chez BioWare et leur projet de RPG tactique s’inscrit dans la veine narrative d’un Mass Effect et de ses nombreux choix qui amènent un semblant de liberté au joueur. Arnie Jorgensen, l'auteur Alex Thomas et le développeur John Watson ont pourtant roulé leur bosse sur Star Wars The Old Republic à l’époque, mais il faut croire que les joueurs avaient une totale confiance en leur capacité à conter des histoires dans un tout autre style, et ils n’ont pas eu tort.

Tout commence sur une terre glacée, dans un paysage enneigé, clair mais sans soleil. Et pour cause : l’astre de vie a disparu. Cette catastrophe coïncide avec une autre : les dieux sont morts. Varls et humains cohabitent depuis toujours dans ce monde récemment bouleversé. Les géants à cornes ont un caractère assez brut mais savent faire preuve de patience et respectent les humains qui se montrent honnêtes. Nous suivons donc une première délégation de ces créatures qui font route vers l’Est, vers Grofheim, où siège leur roi. Sur le chemin, ils auront affaire aux dredges. Une armée de statues revenues soudainement à la vie il y a plusieurs années. Sans véritable personnalité, ils semblent être l’outil d’une force supérieure qui souhaite détruire toute vie. Vous incarnerez aussi Rook, un humain, dont le village a été ravagé par ces dredges sans pitié. Partant de l’extrême orient de la carte, lui, sa fille Alette et ses compagnons d’infortune tenteront de se réfugier à l’Est. Je n’en dirai pas plus sur l’histoire qui est à la fois courte mais toujours pleine de rebondissements. A vous de décider de ce que vous voulez en faire durant les 10 heures qui s’étendent devant vous en mode normal.

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screenLes déplacements sont automatiques et seuls les temps de repos peuvent être décidés par le joueur. Le chemin n’est pas soumis au choix et il n’est pas non plus possible de suivre la cadence. Néanmoins, à chaque étape dans les villages, c’est à nous d’estimer quand vient le temps de reprendre la route. Et quelle route ! Bien évidemment, ce qui saute aux yeux lors du premier lancement du jeu ce sont les décors magistraux et immenses qui montrent un monde imposant et calme. Presque mort. Les couleurs sont froides, la lumière est douce, mais les traits sont fins et font ressortir le cortège de voyageurs dans ce paysage en 2D digne des films d’aventure les plus connus. Les personnages quant à eux font penser à du Disney dans ses années les plus « pures ». Pas de fioriture ajoutés par ordinateur et des visages qui semblent avoir chacun une histoire différente à raconter. Par contre, l’animation est des plus rudimentaire et ce même dans les cinématiques.

screenA cela, il faut ajouter la musique. Très peu présente elle fait bien sûr référence aux traditions nordiques mêlant flute légère pour les instants de contemplation au tambour quand la tension monte. On regrette toutefois sa trop grande discrétion lors des longues phases de dialogues. Car à part une voix off, nous n’entendons aucune voix et les nombreuses lignes de textes en anglais décourageront tous ceux qui ne maîtrisent pas la langue de Shakespeare. D’autant que le langage est soutenu et qu’avoir un dictionnaire à portée de main vous aidera à plusieurs reprises à cerner toutes les subtilités d’une histoire qui, bien que classique, est résolument mature.

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screenIl convient maintenant de parler du système de combat. Le coté tactique est tout ce qu’il y a de plus classique. Le choix des combattants est varié mais seules leurs stats les démarquent vraiment. Rares sont les archers et encore plus le sont les magiciens. Ainsi la plupart du temps vous aurez à étudier vos déplacements pour porter le meilleur coup à l’armure d’un ennemi ou s’attaquer directement à sa santé. Bien entendu, il faudra affaiblir la première pour frapper plus fort ensuite. Il n’y a pas beaucoup de subtilité dans ces phases mais la difficulté vous oblige à peser chacune de vos actions. Oui, The Banner Saga est un jeu relevé qui, s’il est accessible aux débutants, vous obligera à vous y reprendre à plusieurs fois pour réussir un combat en mode difficile. D’autant que le farming est ici impossible. Le nombre de combat est déterminé par la distance qui vous sépare de la prochaine ville et pas question de perdre son temps et ses rations dans la nature hostile.

Le coté RPG est lui aussi très succinct. Chacun de vos personnages peut augmenter de niveau en tuant un nombre d’ennemi croissant. Il faut alors dépenser des points de renommée pour choisir quelle caractéristique augmenter. Heureusement que celles-ci sont peu nombreuses car ces points gagnés à chaque combat et chaque décision remontant le morale de votre caravane servent aussi à acheter des objets et de la nourriture pour nourrir votre clique durant sa transhumance.

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screenEnfin, il faut parler du cœur du jeu : les choix. Tout au long de l’aventure, vous serez à la tête d’un groupe de survivants à mener d’un point A à un point Z en passant par toutes les lettres. Et qui dit leadership, dit sacrifices et décisions difficiles pour arriver à vos fins. Tous ne seront pas manichéens et les conséquences peuvent être infimes comme colossales. Vous pourrez d’ailleurs perdre des combats et continuer l’histoire en assumant les conséquences. Mais la plupart des options vous seront proposées durant les phases de dialogues que ce soit en ville ou durant vos déplacements. Sachant qu’une voire plusieurs suites sont prévues, il y a fort à parier que vos décisions se répercuteront dans les opus suivants. A la manière d’un Mass Effect.

screenCar oui, à l’arrivée, vous n’en savez pas beaucoup plus qu’au début de votre aventure. De nombreux mystères ont été posés alors que rien ne vous destinait à les résoudre. The Banner Saga vous pose plus en spectateur d’un monde sur le point de changer pour le pire ou pour le meilleur à travers une narration digne des jeux de rôles plateau à l’ancienne. Les nombreux choix que vous aurez à effectuer vous seront proposés comme par un maître du jeu vous décrivant les réactions de personnages dépourvus d’animation. Il vous faudra donc naviguer entre de longues phases de dialogues explicatives mais à la portée émotionnelle indéniable. Le style graphique est léché, mais il ne plaira pas à tout le monde, il en va de même pour l’ambiance sonore discrète. A la portée de tous, le système de jeu est par contre simple, mais propose aussi du challenge. Enfin les « héros » du jeu sont assez atypiques. Loin d’être attachants, ils sont pourtant extrêmement crédibles et, comme le joueur, ne sont pas ces clichés d’êtres élus au destin exceptionnels qui comprennent la portée de leurs actions dans un univers où des forces bien plus importantes semble à l’œuvre, sans même considérer les guerres qui se déroulent sur Terre.

 

 
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The Banner Saga (PC)

Plateformes : PC

Editeur : Versus Evil

Développeur : Stoic Studios

PEGI : 16+

Prix : 23 €

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The Banner Saga (PC)

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