Publié le Lundi 8 octobre 2012 à 09:00:00 par Cedric Gasperini
Test de Dishonored
Vengeaaaaaaaaaance !
Le Royaume et sa capitale, la ville de Dunwall sont en proie à une épidémie de peste. La population se meurt. Les habitants agonisent jusque dans les rues… Le mince espoir d’un remède est entre les mains de Corvo, le garde du corps personnel de l’Impératrice. Il a été envoyé dans les îles, demander de l’aide aux voisins du Royaume. Mais il rentre bredouille… Alors qu’il va faire son rapport et annoncer la mauvaise nouvelle, d’étranges assassins semblant capables de se téléporter sur de courtes distances font leur apparition. Ils tuent l’Impératrice, kidnappent sa fille Emilie, et laissent Corvo à moitié inconscient, avant de disparaître.Pas de bol, vous êtes Corvo. Vous gisez à côté du cadavre de la personne que vous deviez protéger.
Et c’est à ce moment-là que les gardes réguliers arrivent et vous accusent du meurtre de leur dirigeante bien-aimée. Tout cela est bien entendu un coup monté du perfide Lord Régent qui en profite aussitôt pour prendre le pouvoir et vous jeter en prison. Juste par pur sadisme, il s’amuse à vous torturer un brin et vous annonce que vous serez exécuté dès le lendemain…
C’est là que votre destin prend un autre chemin. Quelques hommes qui refusent le nouveau régime décident de vous faire sortir. Et ils vont vous prêter main forte dans votre quête de vengeance, planifiant vos prochains coups, vous donnant les moyens de parvenir à vos fins, vous apportant un soutien non seulement moral, mais également technologique. Et ce n’est pas tout. L’Outsider, être mythique, s’en mêle et vous offre la possibilité d’utiliser des pouvoirs magiques… Car sous ce nouveau régime de terreur qui touche Dunwall se cache en fait un bien plus grand danger…
La première chose qui claque dans Dishonored, c’est son ambiance. Une ville oppressante, dévastée par la peste. Des cadavres partout. Des rats dans les rues, dans les bâtiments. La Police qui patrouille dans chaque rue et veille au respect de la quarantaine, voire à l’élimination de toute personne croisée en qui elle voit un danger potentiel. Quant à vous… votre tête est mise à prix. Vous avez beau la cacher sous un masque, elle se retrouvera au bout d’une pique si vous croisez le chemin des forces de l’ordre. Bâtiments en quarantaine, barricadés par des poutres ou par des engins mécaniques, appartements dévastés et abandonnés… C’est dans cette ambiance que vous évoluez.
Le level design a été remarquablement pensé. Les décors intelligemment pensés. On y croit. On plonge dans ce désespoir humain. Dans cette cité terrible et étouffante. Et même si vous voyagez de quartier en quartier, chaque portion étant relativement restreinte, offrant des niveaux d’une grandeur toute relative, on y évolue avec délectation et avec un plaisir incommensurable.
Et finalement, c’est à ce point captivant que même si graphiquement, il n’y a pas de quoi casser trois pattes à un pestiféré, on se laisse entraîner sans sourciller. Car si Dishonored n’est pas une tuerie visuelle (malgré une palette pastel qui m'a personnellement séduit), il reste tout ce qu’il y a d’honnête et son ambiance prend vraiment le pas sur tout le reste. Pour tout dire, il y a un peu de Half-Life dans ce Dishonored-là… une référence qui devrait vous convaincre de sa qualité. Notez que sur console, on vous "conseille" d'installer le jeu sur le disque dur pour plus de fluidité. Je ne l'ai pas fait. Je n'ai eu strictement aucun problème.
Le gameplay du jeu est à la fois extrêmement simple et bigrement exigeant. Simple parce que l’on maîtrise assez vite les déplacements et les actions. Les gâchettes pour frapper à l’épée ou lancer un pouvoir (ou tirer à l’arbalète ou au pistolet). Une touche d’action, une de saut, une pour se baisser et se mettre en mode furtif… la croix directionnelle pour sélectionner de manière rapide l’un des quatre pouvoirs ou actions spéciales, une gâchette pour accéder à une roue et sélectionner un pouvoir, la touche select pour accéder au menu et gérer ses caractéristiques ou voir ses missions… On arrive vite à prendre le jeu en mains. Mais il n’en est pas moins très exigeant : combattre est un subtil mélange de parade et d’attaque (on peut certes se la jouer bourrin mais les potions se feront alors rares à force d’être utilisées). Les sorts doivent être utilisés avec précision (on a tôt fait de se téléporter au mauvais endroit dans la précipitation). Sans oublier qu’il faudra toujours avoir l’œil ouvert pour savoir où sont vos ennemis, ce qu’ils font, et où ils se dirigent.
Comme je vous l’expliquais, de la main droite, vous brandissez une épée courte. On peut parer (gâchette haute droite) ou frapper (gâchette droite). De la main gauche, vous sélectionnez soit l’arbalète, soit un pistolet, soit un pouvoir. Et les utilisez avec la gâchette gauche. La seconde gâchette gauche permet d’accéder à la roue des possibilités, pour choisir l’équipement de cette main. L’arbalète propose des carreaux létaux, classiques, ou soporifiques (vous en découvrirez d’autres par la suite). Le pistolet, uniquement des balles. Mais c’est côté pouvoir que cela se corse. Il y en a six : Vision des ténèbres, qui permet de détecter les ennemis à travers les murs et voir dans quelle direction ils regardent. Clignement, qui permet de se téléporter à courte distance. Possession, qui permet de s’incarner un court instant dans les êtres vivants (rats, chiens, humains…), Pli temporel, qui ralentit ou arrête le temps. Nuée vorace, qui crée une horde de rats qui vont attaquer les humains. Rafale, qui repousse les ennemis en un vent violent. Il y a aussi 4 pouvoirs de caractéristiques (qui ne se déclenchent donc pas, mais offrent des bonus) : Jouvence, qui augmente et régénère la santé. Sanguinaire, qui donne la capacité de porter des coups fatals. Agilité, qui vous permet de sauter plus loin et plus haut. Terreur de l’Ombre, qui réduit vos ennemis en cendres (d’autant plus intéressant que les corps que vous laissez sur votre chemin plongent la ville dans le chaos et les niveaux suivants seront encore plus infestés de rats…).
Chaque pouvoir a deux niveaux à débloquer. Par exemple, au premier niveau de Possession, vous pourrez vous incarner dans un rat ou un animal. Au second niveau, dans un humain.
Pour les débloquer, il vous faudra trouver des runes, cachées dans chaque niveau du jeu, et repérables grâce à un cœur magique que vous tiendrez dans la main. Il vous indiquera la direction et la distance de chaque rune (certaines sont vraiment bien cachées), du but de la mission, ou des charmes d’os.
Les charmes d’os sont d’autres artefacts magiques qui vous confèrent des bonus : régénération de mana, étouffer les ennemis plus vite, dégâts moins importants, régénération de santé augmentée avec les fioles…
Toute la beauté de la jouabilité de Dishonored réside dans la capacité à combiner les pouvoirs : lancer une nuée de rats devant plusieurs ennemis et s’incarner en l’un des rongeurs pour alors prendre la fuite pendant que vous poursuivants tentent d’échapper aux dents acérées des bestioles. Pouvoirs qui offrent des possibilités excitantes : Se téléporter derrière un ennemi pour le poignarder ou l’étouffer par surprise (on peut faire les deux, sachant que si le poignard est fatal, l’étouffement ne fait que le rendre inconscient). Voire prendre possession d’un ennemi (on s’incarne en lui), le faire aller sur le balcon, sortir de son corps (on se retrouve alors juste derrière), l’étouffer, et le jeter par la balustrade pour faire croire à un suicide, avant de se téléporter plus loin pour ne pas se trouver sur les lieux du crime…
On parlera rapidement de l’équipement, qui permet d’utiliser des outils de câblage (reprogrammer les machines à votre avantage), les grenades, les mines, ou les améliorations de matériel (plus de balles dans le chargeur, plus de munitions transportées, amélioration de la visée de votre masque, rechargement des armes plus rapide…). Equipements et améliorations coûtent cher. Heureusement, vous trouverez (et volerez sur vos ennemis) de quoi vous offrir tout ça.
Bref, Dishonored est un jeu varié, proposant d’innombrables possibilités et manières de jouer.
Alors il y aura quand même quelques reproches à faire… Parce que le jeu n’est pas parfait, malheureusement. Outre l’absence de mode multi (avec les pouvoirs, on imagine quel délire cela aurait pu être), on regrettera les nombreux bugs du jeu. Bugs de traduction « Clef du portail needed ». Bugs de collision, ou bugs étranges, comme un corps qui peut être démembré en tombant contre un trottoir (les angles des trottoirs sont décidément très acérés), le chien qui vous mord à travers la grille de son chenil et, qui, sous votre recul, la traverse entièrement… ou encore une IA parfois limite débile…
Des reproches qui auraient, sur un autre jeu, pu rendre bougon. Mais le charme de Dishonored est tel qu’ils ne sont, finalement, que futilité.
D’autant plus que, outre son ambiance exceptionnelle, son gameplay impeccable et varié, Dishonored propose plusieurs niveaux de jeux. Il y a une grande liberté d’action. On peut atteindre un même but de plusieurs manières différentes. On peut se la jouer bourrin et foncer dans le tas. On peut être plus furtif, mais tuer quand même les gardes que l’on rencontre. On peut décider de simplement les rendre inconscients. Ou alors les éviter, tout simplement, en faisant bien attention à observer et anticiper leurs rondes. Votre manière de jouer aura une incidence sur les niveaux suivants : tuer une personne peut empêcher qu’elle ne vous aide dans le futur. Tuer beaucoup de monde rend les rues plus infestées de rats et l’issue du jeu plus sombre. Mais se la jouer 100% furtif est nettement plus coton, pour ne pas dire vraiment très difficile (on peut tout à fait finir le jeu sans tuer qui que ce soit).
Bon, allez, on va s’arrêter là. Vous devriez avoir compris : Au final, Dishonored est l’un de ces jeux coups de cœur.
On le pressentait. On l’espérait. C’est le cas. On a envie de sortir dans la rue et de courir (nu de préférence), le jeu entre les mains, en criant « C’est une tuerie ! C’est une putain de tuerie ! ».
Il ne plaira pas forcément à tout le monde. Mais sa richesse, qu’il s’agisse de son ambiance, du gameplay, des possibilités d’actions ou les manières de résoudre les missions, et son scénario plutôt bien foutou, font de Dishonored l’un des meilleurs jeux de cette année. Original, introduisant un nouveau monde, inédit et captivant, il offre une aventure passionnante. Et malgré ses petits défauts, c’est tout simplement un indispensable. Alors n’hésitez pas. C’est un pur bonheur.
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Dishonored (PC, Xbox 360, PS3)
Plateformes : PC - Xbox 360 - PS3
Editeur : Bethesda
Développeur : Arkane Studios
PEGI : 18+
Prix : 55 €
Images du jeu Dishonored (PC, Xbox 360, PS3) :
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