Publié le Mardi 17 juillet 2012 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test de Spec Ops The Line (PC, Xbox 360, PS3)

J’adore respirer l’odeur du napalm le matin

Dubaï a sombré. Tel Babel, la ville de tous les excès, de toutes les richesses, a subi les assauts de la nature et a succombé à d’incessantes tempêtes de sable. La ville est recouverte, sinistrée, perdue. La population agonise. Les USA envoient alors un contingent armé pour protéger et évacuer la cité. A sa tête, le Colonel Conrad.

Mais, alors qu’il est sommé de se retirer et de rentrer au pays, Conrad disparait mystérieusement avec ses hommes.

6 mois passent sans aucune nouvelle de l’homme ou de ses troupes. Jusqu’à ce que… un jour… une phrase soit captée par signal radio… Conrad est vivant… Il faut aller le secourir à son tour.

Une unité réduite de reconnaissance est envoyée sur place pour découvrir s’il y a encore des survivants. Si c’est le cas, l’unité doit revenir et une mission de sauvetage de plus grande envergure sera mise en place. Vous êtes Martin Walker, le leader de cette unité de reconnaissance. Avec vos deux acolytes, le Lieutenant Adams et le Segent Lugo, vous allez plonger au cœur de Dubaï. Sans penser un seul instant qu’il s’agit d’une plongée au cœur de l’enfer.

Tout dans Spec Ops The Line est dans son scénario. Un scénario adulte. Très adulte. Et intelligent. Un scénario prenant pour qui veut bien s’abandonner à sa violence et sa sauvagerie. Vous allez vivre une histoire qui va abattre petit à petit vos convictions, vos certitudes, votre foi en l’humanité. Vous allez vivre un nouvel Apocalypse Now.


Les développeurs ne s’en sont pas cachés et, ne serait-ce qu’avec le nom du Colonel, ils avouent fièrement s’être inspirés du film de Francis Ford Coppola. Un film dérangeant, violent, sombre, et qui montre la part la plus obscure de l’homme. Spec Ops The Line se veut dans cette lignée. Et il y réussit de fort belle manière.

Tortures, cadavres, population décimée, sacrifiée… sans oublier que vous aurez souvent des choix à faire. Ni bons, ni mauvais. Certains auront simplement une répercussion plus ou moins terrible sur les civils, dommages collatéraux inévitables dans cet océan de folie.

Alors certes, le jeu en lui-même est un peu banal. Pas spécialement génial côté gameplay : c’est un shoot classique. Une sorte de Gears of War basique. Vous avancez dans des couloirs, parfois très marqués (pas de grandes étendues, pas de carte ouverte). Vous vous abritez derrière des obstacles et tirez sur des ennemis. De nombreux ennemis.
Parfois, quelques éléments du décor vous servent à faire le boulot plus vite : une vitre qui retient un monticule de sable et qui ensevelira vos adversaires, un bidon explosif…
Rien de bien surprenant toutefois. Un jeu sans surprise au niveau du gameplay, quoi. On vise, on shoote, on tue, on avance… Et quelques rares fois, on peut même progresser de manière un peu plus furtive.

Pourtant, ces affrontements sont assez rythmés. Les balles fusent, les ennemis tentent de vous prendre à revers, ils ne lésinent pas sur les grenades, ils vous harcèlent… les combats sont suffisamment pêchus et l’ambiance suffisamment bien rendue pour en ressortir avec une bonne impression.


De la même manière, le graphisme oscille entre l’excellent, avec des paysages à perte de vue et des effets de caméra très cinématographiques, et le moyen avec quelques objets et textures pas spécialement ragoûtantes. Globalement, toutefois, le jeu est assez beau. Et Dubaï sous le sable est très dépaysant, terriblement captivant, le tout bercé par une bande-son exceptionnelle et des doublages de qualité. Vraiment. L’ambiance de ce Spec Ops The Line est au-dessus du lot.

On parlera, enfin, brièvement du mode multi. 3 modes de jeu assez classiques, deux équipes de 4 joueurs qui s’affrontent… rien de bien exceptionnel, mais suffisamment sympathique pour qu’on puisse s’y perdre de temps à autre, faire quelques parties à l’occasion.

Au final, donc, Spec Ops The Line est un jeu classique dans sa jouabilité, dans ses mécaniques de gameplay. Un jeu basique, sans génie, mais qui assure ce qu’on lui demande. Là, par contre, où il se surpasse et prend tout son envol, toute sa saveur, toute son essence, c’est au niveau de son ambiance et de son scénario. Captivant, adulte comme rarement, dérangeant, il s’avère être un vrai coup de cœur. Laissez-vous plonger dans cet univers étrange et sombre, violent et sans concession. Et vous prendrez une belle baffe. Et ça, c’est déjà énorme pour un jeu vidéo.
Enorme et tellement rare qu’on en redemandera.

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