Publié le Mardi 10 juillet 2012 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test de Test Drive Ferrari Legends (PC, Xbox 360, PS3)

Non, tu n'as pas besoin de courir le monde après ton destin comme un cheval sauvage !

Chaque petit garçon rêve un jour de conduire un gros bolide avec plus de chevaux sauvages sous le capot que tout l’Ouest Américain. Chaque petit garçon se voit avaler des kilomètres de bitume au volant d’une puissante cylindrée et s’affirmer pleinement en tant « qu’homme de goût ». Les années passent et les rêves de monstres de mécanique sont généralement remplacés par une bonne vieille familiale avec les sièges bébé à l’arrière. Du coup, si vous espérez un jour piloter une Ferrari, il faudra soit vous tourner vers un coffret « je conduis 5 minutes seulement après avoir payé ultra-cher », soit vers le jeu vidéo…

Test Drive Ferrari Legends pourra éventuellement être une solution pour tous les amoureux du cheval cabré. Le jeu, qui sort sur Xbox 360, PS3 et PC, est une petite bombe question modèles de la marque italienne.

Une cinquantaine de voitures sont disponibles, de la Ferrari 125 S de 1947 à la 150° Italia de 2011. Et vous devriez trouver votre bonheur : 250 Testa Rossa (1957), F40 GT (1987), Testarossa (1984), F355 Spider (1995), 575M Maranello (2002), F430 Spider (2005), 275 GTB (1964), 330 P4 Berlinetta (1967), F2007 (2007), 308 GTS (1977)… Bref, des années 60 aux années 2000, de nombreux modèles sont représentés.
On pourra toujours regretter quelques absences importantes, comme la 512 S de 1970, la 312 PB de 1972, la GT Evoluzione (1985) ou les récentes FF (2011) ou F12 Berlinetta (2012) pour ne citer qu’elles, mais il y a tout de même largement de quoi se faire plaisir. D’autant plus que les modèles vont de l’après-guerre à l’époque actuelle et que ni le design, ni la conduite, ni la vitesse ne sont les mêmes et que chaque modèle apporte son lot de nouveauté, son pilotage et sa tenue de route différentes.

Bref, une cinquantaine de modèles de Ferrari, c’est bien. Très bien même.


Très bien également le nombre de circuits : 38. Mieux encore, si certains circuits sont dupliqués plusieurs fois, ce n’est pas pour offrir un « mode reverse » ou une variation bidon, mais la différence des circuits selon les époques. Ainsi, on trouve le circuit de Spa Francorchamps de 1980 et celui de 2004. Ou Hockenheimring actuel ou de 1982. Rouen en 1956. Monza aujourd’hui ou en 1956. Imola 1981 ou 2005. Silverstone de 1959, 1975 ou 2009.

Au niveau des modes de jeu, vous aurez le droit à un mode campagne, qui vous permet d’enchaîner les courses d’une période donnée (1947 à 1973, 1974 à 1990 ou 1990 à 2011). Chaque course vous impose un challenge primaire et secondaire : battre un record, finir la course en un temps donné, dépasser un certain nombre d’adversaires, et bien entendu, terminer dans les trois premiers, voire gagner une course.
Un mode courses rapides et un mode contre-la-montre sont également disponibles.
Quant au mode multijoueur, il n’est qu’en ligne (pas d’écran splitté) et propose uniquement des courses simples, avec toutefois tout un tas d’options à modifier : vue imposée, nombre de tours, IA des adversaires, aides…

Parlons maintenant de la conduite. C’est peut-être là le plus gros sujet à discussion du jeu. Comme pour de très nombreux jeux aujourd’hui, il y a tout un tas d’aides : trajectoire, tenue de route, boîte de vitesse, et leur désactivation augmente d’autant la difficulté du jeu.
Reste que la conduite avec toutes les aides n’est pas pour autant aisée et grand-public. Les voitures sont de véritables savonnettes et partent en quenouille au moindre impact ou à la moindre roue qui déborde de la piste. Résultat, on perd souvent les challenges ou les courses sur une petite erreur de rien du tout, qui a d’énormes conséquences.
C’est très exagéré et totalement irréaliste. Même si on peut éventuellement l’accepter au niveau le plus difficile, c’est par contre vraiment rédhibitoire pour le commun des mortels qui voulait juste un petit jeu de courses au volant d’une Ferrari sans pour autant se retrouver dans un jeu ultra-pointu. D’autant plus, qu’en réalité, le jeu ne l’est pas, ultra-pointu et lorgne sur l’arcade et non pas la simulation.
Bref, si vous êtes un joueur occasionnel de jeux de courses, il y a de grandes chances que la difficulté vous rebute. Si vous avez une certaine habitude, vous devriez réussir quand même à passer outre cette exigence exagérée et prendre du plaisir.


Autre raison d’être déçu, l’IA des adversaires. Il n’y a pas à dire, même si vous vous considérez comme un crétin fini et dangereux sur la route, vous serez toujours plus intelligents que vos concurrents qui n’hésitent pas à se rabattre sur vous lors des virages ou à vous percuter par l’arrière si vous ralentissez trop. Une vraie calamité qui gâche là encore le plaisir du jeu et pourrit de nombreuses courses, vous obligeant bien souvent à sortir la course parfaite. Bon, je vous rassure, hein : on en vient rapidement à anticiper et réussir à les éviter. Il faut simplement un petit temps d’adaptation et ne jamais oublier que vos concurrents réagiront toujours comme de gros bœufs.

Graphiquement parlant, c’est assez correct. On reste quand même sur notre faim puisque les circuits sont loin de vous en mettre plein la vue. Surtout sur PS3, version nettement inférieure à celle sur Xbox 360. Ce n’est pas moche, hein, c’est même agréable à l’œil, mais un effort au niveau des décors aurait été le bienvenu. De la même manière, certains modèles de véhicules sont parfaits tandis que d’autres semblent avoir été légèrement bâclés ou manquent cruellement de détails pour vraiment sembler fidèles aux originaux.
Heureusement, le son des moteurs est plutôt réussi et les amoureux des hurlements mécaniques prendront du plaisir à monter le volume de leurs enceintes.

Pour conclure, Test Drive Ferrari Legends est un jeu de course qui ne tient pas totalement ses promesses. Intéressant sur le papier, en raison de ses modèles de voitures et ses circuits, il offre une conduite trop calamiteuse pour tout à fait convaincre. Alors bon, ce n’est pas non plus un enfer et même si vous craquez pour le jeu, vous arriverez à faire vos petits tours, vos petites courses (il y en a tout de même quelques 200 à remplir dans le mode campagne), débloquer les voitures, bref, prendre du plaisir. Les imperfections du jeu ne se rencontrent pas non plus systématiquement. Mais on aurait aimé plus de soin. Ces erreurs, déjà rencontrées lors des premières présentations du jeu et signalées – soulignées – au développeur dans l’espoir d’être corrigées, ne l’ont pas été. C’est dommage. Test Drive Ferrari Legends rate d’autant son accession à la qualification de « bon jeu ».
Bref, au niveau note, sachez que si le jeu ne mérite pas quand même un 2 étoiles et demie, ça reste un "petit" trois étoiles. Vraiment petit.

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