Dragon's Dogma (Xbox 360, PS3)

 

Publié le Lundi 4 juin 2012 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test Dragon's Dogma (Xbox 360, PS3)

Coeur de Dragon

imageLes premières vidéos de Dragon’s Dogma laissaient entrevoir un jeu magnifique, dans un univers heroic-fantasy, avec son lot de monstres, de dragons, de bêtes répugnantes, et au milieu, un héros, un seul, pour sauver l’orphelin, trousser la veuve, et inscrire son nom au panthéon des sauveurs de l’humanité.

Autrement dit, Dragon’s Dogma était un jeu qui à première vue, le faisait bien. Mais comme nous sommes doués de seconde vue, tel un haruspice, nous avons creusé un peu la bête pour savoir ce qu’elle a dans le ventre.

Tout débute avec une création de personnage extrêmement détaillée et complète. Vous pouvez créer votre héros comme vous l’entendez. Faire un géant bourré aux amphets et à la carrure impressionnante ? C’est possible. Faire un freluquet avec une grosse épée ? C’est possible. Faire une guerrière sexy à gros seins ? C’est possible. Faire un gros nain moche et qui sent mauvais ? C’est possible aussi. On peut vraiment tout définir pour faire son héros idéal – ou non – pour vivre cette aventure.
Ce héros aura, également, une orientation parmi les trois à choisir : guerrier, archer et mage, orientation qui pourra évoluer plus tard.

L’histoire de Dragon’s Dogma est légèrement tirée par le ventricule. Vous vivez dans un petit village de bouseux vote existence de bouseux où vous êtes heureux en compagnie de vos amis bouseux. Jusqu’au jour où, passant par là et prenant votre hameau pour un restoroute, un Dragon vient tout ravager. Parce que c’est plus amusant comme ça, il décide de vous voler votre cœur. Au sens propre. On ne parle pas de mièvreries amoureuses entre un héros et une bestiole. Du coup, sans cœur, vous êtes mal barré. Vivant, mais mal barré. Vous allez donc partir à la recherche de l’horrible bête pour lui reprendre votre cœur.

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screenSous ce scénario un peu moisi, vous allez toutefois découvrir un monde très réussi, et assez captivant. Allant de village en village, de forêt en montagne, accostant sur des ports, traversant des plaines, explorant des donjons, passant la nuit dans des forts de garnison, découvrant des temples oubliés… vous allez vivre une aventure somme tout très sympathique, variée, et offrant un terrain de jeu conséquent.
Ouvert, ce monde vous demandera toutefois de suivre un scénario dont vous ne vous éloignerez que sporadiquement, et dont il faudra bien gérer les diverses ramifications. C’est l’un des reproches que l’on peut faire d’ailleurs au titre : un monde ouvert, c’est bien. Mais avoir accès et accepter des quêtes bien au-dessus du niveau de notre personnage (qui évolue en gagnant de l’expérience), c’est mal. On se retrouve parfois avec des quêtes secondaires impossibles à résoudre, et on rencontre également de nombreux monstres impossibles à défaire en début de jeu. Pas forcément grave en soi, mais un peu plus gênant quand il s’agit, par exemple, d’escorter un type qui, du coup, vous suit partout jusqu’à l’accomplissement de ladite quête alors que vous n’avez pas encore le niveau pour la réussir…
Bref, la gestion de ce monde ouvert et des quêtes secondaires a ses défaillances.

screenToutefois, ce n’est qu’une goutte d’eau et on n’en tiendra pas plus rigueur au jeu que cela, tant le plaisir est ailleurs. Déjà, s’il est loin d’être la claque annoncée ou espérée, Dragon’s Dogma est un jeu assez joli, au final, malgré certaines textures un peu merdouilleuses. Globalement, c’est une réussite à ce niveau, notamment les villages, très réussis.
Dommage, cependant, que cette beauté soit saccagée par de nombreux et lourds ralentissements. A l’arrivée dans un nouveau lieu ou nouvelle zone, c’est la fluidité qui meurt.
Et on peut faire le même reproche à l’ensemble du bestiaire et des combats : c’est varié, il y a plein d’ennemis à défaire, notamment de gros monstres très originaux et que l’on n’a pas forcément l’habitude d’affronter dans ce genre de jeu. Il y a eu un gros effort à ce niveau-là, pour que Dragon’s Dogma ne ressemble à aucun autre jeu. Malheureusement, les combats sont plombés par une animation pas toujours folichonne et par des ralentissements intempestifs dès qu’il y a un peu trop d’ennemis ou que l’on veut lancer un sort. Et ça arrive bien trop souvent pour qu’on puisse passer l’éponge.

screenParlons des combats, d’ailleurs. Et en premier lieu, mettons l’accent sur les Myrmidons, innovation essentielle au jeu.
Pour vous accompagner, vous aurez à vos côtés un Myrmidon, donc. Appelé aussi « pion ». Ce sont des personnages gérés par le jeu qui vont faire office de compagnons de route, de soutien dans les combats, et qui obéiront à certains de vos ordres (suis-moi, viens m’aider…). Là aussi, à vous de les créer de toutes pièces via la même interface de création de personnage. Vous pourrez donc créer une compagnie de gros nains moches qui sentent mauvais si le cœur vous en dit. Vous devrez également répondre à un petit questionnaire pour en définir le caractère. Plutôt du genre à foncer dans le tas ou plus réservé ? A vous de choisir, sachant que cela influencera bien entendu son comportement dans le jeu en général, et dans les combats en particulier.
Vous ne pourrez en créer qu’un dans ces proportions. Il évoluera en même temps que vous, gagnera des niveaux comme vous… bref, ce sera un alter ego de tous les instants. A vous, donc, de faire attention lors de sa création.

screenTout au long du jeu, vous pourrez en recruter deux nouveaux. Par contre, ceux-là ne gagneront pas d’expérience. Vous devrez donc en changer régulièrement. La bonne nouvelle, c’est que vous pourrez recruter des pions de base, mais aussi des doubles des pions créés par les autres joueurs. Et là est la grande et belle nouveauté de Dragon’s Dogma : si le pion créé par un autre joueur a déjà fait une quête et pas vous, il pourra alors vous donner des conseils, vous apporter une aide supplémentaire. Il pourra également vous expliquer comment tuer un ennemi plus facilement, et j’en passe.
Si vous équipez correctement votre Myrmidon et qu’il devient suffisamment balaise et intéressant pour que son duplicata soit engagé par d’autres joueurs, il vous rapportera alors des bonus, des objets, des cadeaux…
De la même manière, si engager des pions de niveau équivalent ou inférieur au vôtre est gratuit, ceux d’un niveau supérieur vous coûteront des points. Vous n’allez donc pas pouvoir faire ce que vous voulez.
Alors certes, le système reste un peu lourd au niveau de la recherche du compagnon idéal pour vous aider dans une quête précise ou pour former une équipe solide. Il faudra parfois en changer au bout de 15-20 minutes seulement, après une quête, pour en engager un autre… il y aurait sans doute à améliorer tout ça au niveau de la pratique. Mais globalement, c’est une excellente idée et un système original, sympathique et intéressant.

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screenA vous de monter une équipe, donc, qui tienne la route. Engager plutôt des combattants au contact, de type guerrier, si vous jouez un mage par exemple. Ou inversement. Les pions seront effectivement des soutiens indispensables durant les combats. Ils permettront de vous sortir de la panade si vous êtes bloqués par un ennemi, de harceler un gros boss tandis que vous l’escalader dans le style de Shadow of Colossus pour atteindre son point faible, et j’en passe.
Forcément, IA défaillante oblige et aussi selon le caractère attribué à votre Myrmidon, vous devrez parfois faire face à des situations pour le moins… délicates.
Entre les compagnons qui attaquent directement un ennemi alors que vous préfériez l’éviter, ceux qui n’attaquent pas le bon que vous vouliez leur désigner, qui ne vous soignent pas au bon moment, ou qui ont des comportements bizarres, vous devriez avoir votre lot de découragements et d’insultes lancés à votre écran.

screenMême constat pour la gestion des objets. Ouvrir son inventaire en plein combat pour prendre de quoi se soigner parce qu’il n’y a pas de raccourci, ce n’est pas pratique et ça casse le rythme. D’autant plus que la gestion des menus, dans son ensemble, est surannée.

Au final, donc, Dragon’s Dogma reste un jeu sympathique, avec d’excellentes idées. Une ambiance réussie, un univers assez intéressant et une aventure dans laquelle finalement on arrive à s’investir. Malheureusement, il est plombé par de gros soucis techniques, notamment en ce qui concerne les ralentissements, une IA un poil en carton et une lourdeur général au niveau de la gestion de personnages. Cela reste globalement un bon jeu, notez bien. Mais il aurait pu être bien meilleur si les développeurs y avaient apporté un peu plus de soin et s’étaient un peu plus creusé les méninges pour trouver des solutions plus simples et efficaces aux nombreux problèmes qui le plombent.

 
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Dragon\'s Dogma (Xbox 360, PS3)

Plateformes : Xbox 360 - PS3

Editeur : Capcom

Développeur : Capcom

PEGI : 18+

Prix : 50 €

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LA NOTE

LA NOTE DES LECTEURS

note 6/10

 

 

Images du jeu Dragon\'s Dogma (Xbox 360, PS3) :

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