Publié le Mardi 22 mai 2012 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
Diablo 3 Test
Un plaisir bafoué ?
On ne va pas vous refaire l’historique de la saga Diablo. Diablo 2 est sorti en 2000 et son excellente extension, Lord of Destruction, date de l’année suivante. 11 ans qu’on attendait la suite. La voilà. Point barre. On ne va pas s’éterniser là-dessus. Diablo est une des séries les plus populaires du monde vidéoludique, et même le poids des années n’y ont rien fait. La preuve, avec la soirée de lancement qui a attiré plus de 3000 fans sur les Champs-Elysées.Nous voilà donc avec Diablo 3 entre les mains. Le jeu est sorti il y a une semaine et l’on peut raisonnablement dire qu’il est temps de faire un premier petit aperçu du bonhomme.
Nous sommes 20 ans après les évènements de Diablo II. Deckard Cain, le vieux schnock qui nous guidait dans l’aventure et dont le seul intérêt était d’identifier les objets magiques, est toujours de ce monde. Nous revoilà à Tristram. Ou du moins Nouvelle-Tristram, construite à côté de l’ancienne, et où des évènements étranges se produisent à nouveau : une comète est tombée à proximité et, depuis, les morts se relèvent de terre, tandis que les démons envahissent de nouveau les environs. Youkaïdi Youkaïda.
Vous arrivez sur ces faits.
Vous, vous êtes un barbare. Ou un féticheur. Ou un sorcier. Voire un moine. Ou bien encore un chasseur de démon. Et chaque classe a son pendant féminin. 5 classes, 10 personnages, donc.
Le barbare est puissant, porte des armes et armures lourdes et latte ses ennemis au corps à corps.
Le féticheur est un adepte de la magie tirée des éléments de la nature, et peut également manipuler les esprits voire relever les morts.
Le sorcier est un magicien utilisant la glace, le feu et la foudre, mais aussi le temps.
Le moine est une sorte de mixe entre magicien et ninja, utilisant arts martiaux et sorts.
Enfin, le chasseur de démons est plus porté sur l’attaque à distance, avec arcs ou arbalètes.
C’est un simple résumé des classes : elles sont bien plus complexes que ça et selon les armes choisies, selon votre manière de jouer, un même personnage peut offrir différents gameplay.
Mais toutes évoluent de la même manière.
Personnellement, j’ai toujours été adepte de la Rogue, dans Diablo 2, et ses attaques à distance. J’ai donc choisi d’incarner une chasseuse de démons. Bien m’en a pris : tout au long du jeu, vous croiserez différents personnages qui feront office de compagnons et viendront vous épauler durant votre périple. Le premier rencontré est un templier. Il va au corps à corps et vous soigne. Ce sont ses deux fonctions primaires et se montre donc comme un excellent complément aux chasseurs de démons, féticheurs ou sorciers.
On va faire court : le jeu est un hack’n slash. Vous parcourez des niveaux. Vous matraquez le bouton de la souris. Vous tuez des milliers de monstres. Vous récoltez de l’or et des objets sur leur cadavre. L’or sert à réparer votre équipement, ou acheter des objets à des marchands. Voire à apprendre le forgeage et à forger des armes ou armures. Certains objets récoltés sont magiques. Ils offrent des compétences supplémentaires comme des points de vie, de dextérité, de force, d’intelligence ou de vitalité en plus, plus de rapidité, des bonus de combats (dégâts accrus, magie, feu, glace…), voire une récolte supplémentaire d’or ou d’objets magiques…
Bref, le jeu est formidablement varié. Il y a des dizaines d’objets, d’armes, de pièces d’armure qui vous confèrent des bonus… et des gemmes à rajouter pour en avoir encore plus… et bien entendu, plus vous avancez dans les niveaux et dans le jeu, plus les objets et armes trouvés sur les corps de vos ennemis sont puissants. Et ces derniers sont, bien entendu, de plus en plus forts. Voire de plus en plus nombreux. Et parfois, ce sont des enchaînements de 30 à 40 monstres qu’il vous faudra abattre à la suite…
Durant 15 à 30 heures, selon le temps que vous mettrez à faire les niveaux, selon que vous voudrez découvrir l’intégralité de chaque lieu ou aller au plus pressé, vous allez donc combattre, forger, récupérer de l’or, le dépenser pour avoir un meilleur équipement, et j’en passe, plongeant dans un univers rempli de dangers, de monstres hideux et de gerbes de sang.
En premier lieu, parlons graphisme. Le jeu est assez joli, dans l’ensemble. Même si Blizzard abuse des effets (les sols qui s’écroulent dans les donjons, les murs qui se détruisent…) à un tel point qu’il n’y a rapidement plus d’étonnement ni de surprise, les décors sont assez bien fichus, et l’on retrouve ces chemins tour à tour tortueux et oppressants (donjons) et ouverts (prairies, déserts…). Globalement, donc, belle surprise. C’est joli, les effets lumineux sont sublimes et les nombreuses explosions ou sorts magiques rendent bien à l’écran.
Maintenant, oui, on peut toutefois dire que le parti pris de Blizzard d’avoir changé le contraste et la palette de couleurs de Diablo 3 par rapport à Diablo 2 est une erreur. On aurait aimé quelque chose de plus sombre, de moins coloré et chatoyant.
Mais bref. Le graphisme, dans son ensemble, s’en sort bien. On arrive à se plonger dans cet univers violent et sanglant.
La jouabilité, elle, est toujours aussi excellente. Elle a même été simplifiée dans le choix des sorts et potions. Une seule barre des commandes à l’écran est nécessaire, et utilisable via le clavier (touches 1 à 6, ou & à - si vous préférez).
Il n’y a plus de potions de mana : la jauge est remplacée par une jauge de fureur qui se remplit automatiquement, plus ou moins vite selon vos bonus divers et variés. A ce niveau-là, même si d’un point de vue nostalgique, c’est une petite déception, ça n’est finalement pas spécialement gênant dans les faits.
La progression du personnage a également été simplifiée à tous les niveaux. L’augmentation des caractéristiques (force, vitalité, dextérité, intelligence) se fait désormais automatiquement, à chaque fois que vous gagnez un niveau. Les sorts magiques ou aptitudes particulières ne se font plus via une progression sur un arbre des compétences, mais sont également prédéfinis. Vous avez deux sorts d’attaque. Un classique et un magique. Chacun propose 4 types différents d’attaques plus ou moins puissantes. Et chacun de ces 4 types a 5 runes associées qui décuplent ses effets. A vous de choisir ce qui vous convient le mieux.
En bonus, trois compétences spéciales viennent s’ajouter, là encore proposant 4 types et 5 runes chacune, ainsi que trois bonus spéciaux.
Par exemple, la chasseuse de démons peut avoir un tir nourri en seconde attaque, agrémentée en rune de flèches enflammées. Elle peut avoir un bonus d’efficacité en se concentrant, monter une tourelle d’attaque, voire avoir un animal qui aidera à attaquer les ennemis. Le tout avec un bonus de fureur, des ennemis ralentis et une vie qui remonte peu à peu en bonus spéciaux.
Cette simplification de la progression du personnage est à la fois la bienvenue et quelque part, un peu dommage. Bienvenue parce qu’elle est claire, facile à appréhender, et permet de changer au fil du jeu ou revenir à ses premiers choix selon ce dont vous pensez avoir besoin. C’est donc plus malléable.
Malgré tout, c’est tout de même moins « fun », moins varié que dans Diablo 2. Et les classes ici se ressemblent toutes alors que selon les choix effectués dans les arbres de compétences et de magie, on pouvait avoir par exemple deux barbares ou deux rogues totalement différents dans Diablo 2.
Malgré l’excellence du jeu, beaucoup d’autres points m’ont gêné dans ce Diablo III. Même après des heures et des heures de jeux, je n’ai pas réussi à m’y faire et aucun des points cités ci-dessous n’a réussi à s’estomper au fil des parties.
En premier lieu, la facilité. Dans Diablo 2, on meurt. Souvent. Parce que l’ennemi a une sorte de magie pour laquelle vous n’êtes pas bien protégé. Parce que vous tombez dans un traquenard. Parce que vous avez fait des erreurs… et surtout parce que le jeu est dur.
Dans Diablo 3, j’avoue être mort. Mais une seule fois, et encore, en étant d’une passivité affligeante. Autrement dit, vous pouvez faire tout le jeu sans mourir une seule fois. Alors oui, je jouais en mode « normal ». Mais à niveau de difficulté équivalent, Diablo III est nettement moins difficile que Diablo 2. La faute en grande partie aux orbes qui régénèrent votre vie automatiquement, en plus des potions de santé (une seule utilisable toutes les 30 secondes) et que les ennemis lâchent par paquets de douze. Et finalement, ces orbes sont une hérésie. Une grossière erreur. Sachant que le templier passe son temps à vous soigner en plus de ça…
Ensuite, la construction scénaristique. Dans Diablo 2, on se tapait le boucher 2-3 fois pour récupérer des objets magiques de folie. On allait taper chaque boss de fin de niveaux plusieurs fois là aussi pour récupérer plein d’objets. Dans Diablo III, c’est assez inutile. Si on veut se retaper un boss, il faut avant de lancer le jeu, choisir de « reprendre le scénario » à partir d’un moment précis, juste avant. Mais cela efface toute votre progression…
Autres petites choses gênantes : la gestion de l’or est mal fichue et mal pensée. Les armes « normales » ne se revendent que quelques ridicules pièces et deviennent totalement inutiles. Pourtant, les monstres en balancent par paquets de douze. On clique même parfois, par erreur, dessus, du coup on s’encombre de ces saletés inutiles.
Ensuite, d’un point de vue scénario, le jeu reste basique, sans surprise, et bêtement conforme à ce que l’on connait déjà. Pas de quoi grimper au rideau. Pire, on se tape quasiment les mêmes décors que dans Diablo 2 : d’abord la campagne dans les environs de Tristram, puis le désert… le tout en nous recyclant le Boucher en boss de fin de niveau, boucher qui fait désormais 10 mètres de haut mais se fait dégommer en deux coups de cuillère à pot, sans forcer.
Alors ne boudons toutefois pas notre plaisir. Diablo III est un excellent jeu, d’une durée de vie plus qu’honorable, aussi plaisant à faire seul qu’à plusieurs. Jusqu’à 4 joueurs peuvent se connecter à une partie. Et se déconnecter et se reconnecter à n’importe quel moment. Plus il y a de joueurs, plus les monstres sont puissants et difficiles à combattre. Quant aux objets et à l’or qu’ils lâchent, il n’y a plus de course à la récupération : ils sont uniques pour le joueur (seul le joueur voit les objets qui lui sont destinés et chaque monstre en lâche pour chacun).
Fun, donc. On s’y prend. On y revient. Et même une fois terminé, on a envie d’aller encore plus loin, de le refaire dans un mode de difficulté plus élevé… d'autant plus que, je vous le rappelle, d'une partie à l'autre, la plupart des niveaux sont redessinés aléatoirement.
Facile à prendre en mains, accessible, prenant, Diablo III est, je le répète, un excellent jeu.
Il ne répond simplement pas à toutes nos attentes et tous nos espoirs. Et ça, c’est vraiment dommage.
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Images du jeu (Test) Diablo III (PC) :
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