Publié le Mardi 13 mars 2012 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
Test de Binary Domain (Xbox 360, PS3)
Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?
En l’an 2080, sauf erreur, je serai en train de nourrir depuis longtemps une colonie de vers de terre. A moins d’avancées majeures dans le domaine de la robotique et de la médecine, mes 127 ans m’auront depuis longtemps été fatals. Mais cette terrible perte pour l’humanité (je parle de ma mort, bien entendu), passera malheureusement inaperçue dans le marasme social et économique des pays.En l’an 2080, le monde a subi des changements climatiques terribles qui ont modifié la surface de la planète. Avec eux, la technologie a fait un énorme bond en avant grâce à la robotique. En effet, la fabrication de robots humanoïdes a changé la donne dans de nombreux domaines : sociaux, certes, médicaux, sans doute, mais surtout militaires. Malheureusement, ce qui devait arriver arriva. Parce que l’homme est homme, des débordements, ont conduit la signature d’une Convention de Genève sur la robotique qui interdit la conception d'androïdes trop ressemblants à des humains (Clause 21). Les machines doivent rester des machines. L’IRTA (Agence Internationale de la Technologie Robotique) a même été créée pour gérer ces problèmes.
Jusqu’au jour où le gouvernement américain se rend compte que des androïdes indétectables et ressemblant parfaitement à des humains ont infiltré les plus grandes sociétés et gouvernements, partout dans le monde… Rapidement, le professeur japonais Yoji Amada est désigné comme responsable de ces créations. Et une escouade de soldats de l’IRTA est envoyée à Tokyo pour enquêter…
Vous êtes Dan Marshall qui, sous son nom ridicule, est l’un des leaders de cette escouade. Il va falloir réussir à entrer dans un Tokyo dévasté sans se faire repérer. Malheureusement, dès votre arrivée en compagnie de votre compagnon Big Bo, sorte de colosse black qui fleure bon la testostérone et le cliché bodybuildé, vous tombez sur une ville placée sous le joug des robots. Ils sont partout. Ils sont armés. Il va falloir, avant tout, survivre.
Binary Domain est un shoot couloirs qui vous colle entre les pattes un soldat face à des hordes infinies de robots. Des tas de ferraille de plus ou moins grande taille, plus ou moins armés, marchant, volant, rampant… qui se déplacent seuls ou en groupe et, robotique oblige, qui visent diaboliquement bien. S’ils n’ont pas votre sens tactique, votre sens de la survie et votre envie de rentrer à la maison vous taper un bon cheeseburger, plat national qui fait saliver des millions de GI’s, ils sont ultra-résistants et n’hésitent pas à continuer de vous canarder alors qu’il leur manque une jambe ou même… la tête.
Le jeu propose une succession haletante d’affrontements, à flinguer tout ce qui bouge, à parcourir les rues d’un Tokyo en ruines, de souterrains ou d’usines et à affronter, comme tout bon shoot japonais qui se respecte, des boss de niveaux gigantesques, super protégés par des armures impossibles à percer, et qui vous explosent les gonades en un claquement de doigts.
Du coup, on court, on s’abrite, on cherche la faille, on tire à l’aveugle, on court encore, on s’abrite encore…
L’originalité du jeu vient de sa gestion des coéquipiers. Outre Big Bo, d’autres membres de l’escouade vous accompagnent. Deux anglais, une chinoise, un robot français… sans oublier diverses rencontres que vous ferrez en cours de route. A chaque mission, un ou deux membres vous accompagneront. A vous de bien faire attention à leur être agréable. Car de votre entente dépendra leur efficacité. Ainsi, répondre aux vannes salaces de Big Bo devant une donzelle fera que cette dernière ne vous appréciera pas franchement et, du coup, aura tendance à vous soutenir très mollement, voire à ne pas répondre quand, agonisant dans votre sang, vous réclamerez de l’aide.
Ces dialogues peuvent se faire via reconnaissance vocale, en utilisant des mots précis qui correspondent à des réponses. A vous de savoir quand flatter, draguer ou engueuler votre interlocuteur, selon vos besoins. Malheureusement, cette reconnaissance vocale est parfois un brin foireuse et vous en venez à insulter un camarade alors que vous vouliez réclamer son aide, ou vanner une demoiselle quand vous vouliez l’amener dans votre lit…
C’est rapidement rageant.
Heureusement, outre vos paroles, votre comportement sera également analysé : évitez au possible le tir ami et cherchez à vous surpasser au lieu de vous planquer le temps que vos coéquipiers fassent le boulot. Vos exploits seront appréciés à leur juste valeur.
Au fil du jeu, vous récupérerez de quoi booster vos performances et vos armes. Plus meurtrières, plus rapides, avec une grande capacité… ces modifications se feront via des terminaux que vous rencontrerez à des endroits stratégiques. A vous de bien composer avec et, surtout, de ne pas oublier vos coéquipiers qui, eux aussi, ont besoin de ces améliorations.
Que dire de plus ? Graphiquement quelconque et offrant parfois des textures à la limite de l’acceptable, Binary Domain compense par une animation classieuse, une ambiance plutôt réussie et un univers assez intéressant. Sa jouabilité est impeccable et, hormis ces problèmes de reconnaissances vocales, offre une réponse et une prise en mains parfaites. On se sent comme à la maison la manette en mains.
Pas spécialement varié dans son fonctionnement, il offrira quelques moments de pure éclate, et quelques moments un peu plus pénibles (les boss sont rapidement lourdingues). Il vous faudra une dizaine d’heures pour en venir à bout, agrémentées par un multijoueur classique mais efficace et doté d’un mode Horde (appelé ici Invasion). Quelques heures supplémentaires, donc à s’affronter sur des cartes multi honnêtes. Dommage cependant qu’il n’y ait aucun mode coop.
Au final, Binary Domain est un shoot honnête, sympathique, assez explosif, qui devrait ravir les amateurs du genre. Si une pointe de déception subsiste quand on se dit que les développeurs auraient peut-être pu viser plus grand, plus fort, plus énorme, on se contentera toutefois d’un bon jeu, bien foutu, et qui offre tout simplement ce qu’on lui demande. Et ça, c’est déjà bien.
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Binary Domain (Xbox 360, PS3)
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