Publié le Vendredi 25 novembre 2011 à 12:00:00 par Tristan Bories

 

Test Anno 2070 (PC)

Un Anno des Annales

La saga Anno revient avec un épisode dénué de toute réalité historique. Les fans ont longtemps crié au scandale mais nous allons voir que cette nouvelle recette n'a au final rien à envier à ses prédécesseurs.
Comme son titre l'indique, Anno nous propulse en l'an 2070. La hausse du niveau des eaux a définitivement changé l'ordre mondial. Alors que les ressources viennent à manquer, les pays perdent peu à peu leur influence au profit de puissantes multinationales. Les deux plus importantes se nomment Global Trust et Eden Initiative. Et même si les deux géants partagent le même but, celui de bâtir l'avenir de la société humaine, leur façon d'y parvenir diffère du tout au tout.

Visuellement, je dirais que le rendu est très réussi. L'effet des vagues sur l'eau est toujours aussi réaliste tandis que le zoom permet de contempler toute une nuée de détails. On s'amusera ainsi à scruter ses petits citoyens pour les voir se développer. Car si au départ les villes paraissent vides, elles se remplissent très vite. On voit ainsi apparaître des voitures volantes et autres engins futuristes.

Le mode campagne s'articule autour de trois gros chapitres et s’apparentera pour la plupart des missions à un didacticiel géant. L'histoire en elle-même commence très bien avec une sorte de message écolo en toile de fond et des missions aussi entraînantes que ludiques. On sera ainsi confronté à une marée noire géante qui viendra polluer les côtes et empoisonner la nourriture. Une fois cet épisode réglé, on vous laisse le choix entre les deux grandes factions qui composent le jeu. Global Trust tout d'abord, un organisme qui milite pour le profit à tout prix et l'exploitation en masse des énergies fossiles comme le pétrole ou encore le charbon. Ensuite il y a Eden Initiative, un collectif d'écolo-bobos soucieux de l'environnement avec qui énergie rime avec éolienne.


Le gameplay d'Anno n'a pas beaucoup évolué. Les aficionados reprendront ainsi vite leurs marques puisque le système d'évolution des villes n'a que peu changé. Le but est toujours de construire des bâtiments complémentaires à l'aide de ressources que l'on découvre au fur et à mesure du jeu. Ainsi, pour construire des habitations il vous faudra des « matériaux de construction », qui s'obtiennent en construisant une usine d'excavation des gravats puis une usine de traitement. Chaque bâtiment est lié à l'autre. Mais certains ne se débloquent que grâce à l'augmentation de la population ainsi qu'à son élévation sociale. Pour cela, des bâtiments spéciaux sont nécessaires. C'est d'ailleurs l'occasion de voir la différence d'évolution entre les deux grandes compagnies. Pour faire évoluer ses citoyens avec les Global Trust, il vous faudra construire un casino alors qu'avec Eden Initiative il s'agira d'une salle de concert. Mais les différences entre les deux grands ne sont pas que visuelles. La population Eden, par exemple, ne supportera pas de vivre dans un environnement pollué et quittera la ville si la situation se détériore. Les Trusts de leur côté, ne se soucient pas trop de vivre au milieu d'un nuage de pollution, ce qu'ils veulent c'est consommer. Les deux populations possèdent donc deux manières complètement opposées d'évoluer. Que ce soit au niveau de leur alimentation, leurs ressources énergétiques ou encore leur façon de faire la fête, tout est différent. Les centrales électrique produiront plus mais nécessiteront davantage de ressources que les éoliennes, ce qui peut parfois être crucial tant les matières premières et leur utilisation sont importantes dans le jeu.
Il faut également savoir que toutes les matières premières dont vous aurez besoin ne se trouvent pas forcément sur votre île de départ. L'utilisation des bateaux ainsi que des routes commerciales sera donc cruciale afin d'acheminer les matières premières qui manquent à votre île depuis des ports alliés ou des îles récemment conquises.

Un détail du gameplay a tout de même subit quelques changements. Il s'agit du temps. Puisqu'il n'est désormais plus possible de modifier la vitesse de celui-ci. Ce n'est cependant pas un problème puisque le jeu est devenu bien plus rapide et exigent qu'auparavant. Alors que par exemple dans Anno 1404 les temps morts étaient légions, ici tout s'enchaîne très vite. Trop peut-être. Car autant vous le dire tout de suite, une simple erreur de timing peut fausser votre évolution dans la campagne. Par exemple sur un chapitre qui comporte quatre grandes missions, si vous faites une erreur de timing ou de choix lors des premières missions, vous ne pourrez jamais aller au bout du chapitre. C'est d'ailleurs très frustrant puisque l'on a l'impression d'être guidé et de faire tout ce qui est demandé. Seulement ce n'est pas le cas. Au bout d'un moment on se rend compte que la balance des comptes est déficitaire et là le calvaire commence. Il faut tout recommencer depuis la première mission. Et lorsque cela se produit plusieurs fois disons que ça pique un peu les narines.
Malgré ses allures de didacticiel, la campagne n'en reste pas moins un challenge ardu que tout adepte de jeu de gestion se doit de défier.


Anno 2070 possède tout de même quelques défauts gênants. Comme des scripts ratés lors de certaines quêtes. Il n'est en effet pas rare de tourner en rond pendant un long moment avant de trouver ce qui fige le script. On est parfois bloqué par une simple route qui n'est pas reliée (alors que toutes les autres le sont) ou une IA qui ne veut pas déclencher sa phrase, et donc la mission. C'est parfois très énervant, surtout que le jeu se joue au millimètre et qu'un simple retard dans la construction est souvent synonyme de game over.

Concernant les autres modes disponibles il y a bien évidemment le mode continu, qui permet de jouer une partie et de continuer à l'infini. Ce mode bac à sable est bien sûr le défi ultime du jeu. Il faut faire évoluer sa ville sur le long terme en surveillant ses côtes et en les protégeant d'éventuels pirates.
On trouve aussi un onglet « missions uniques ». Ce sont des missions, sept au total, qui proposent pas mal de liberté et dont le but est de remplir un objectif final, comme construire un monument par exemple.

Le multijoueur est quant à lui très abouti. En plus de tous les modes habituels (campagne continue en ligne, missions ect.), un système d'élection mondiale permet de choisir les membres du Sénat ainsi que ceux du Conseil mondial. Le vainqueur de ces élections, c'est un PNJ je vous rassure, vous conférera des bonus divers qui influeront sur vos parties en ligne. De plus, de nouvelles missions en coopération sont disponibles assez régulièrement, de quoi augmenter une durée de vie déjà titanesque.

Au final, Anno 2070 se trouve être un jeu incontournable pour tous les passionnés de jeu de gestion. Mais que l'on ne s'y trompe pas, Anno 2070 est un titre extrêmement exigeant (et le mot est faible), disposant d'un gameplay à la fois riche et bien pensé. La possibilité de pouvoir choisir entre l'une des deux factions est un atout indéniable qui rallonge une fois de plus la durée de vie du titre. On regrettera néanmoins cette approche un tantinet élitiste qui pourrait effrayer les joueurs débutant la série avec cet opus.

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