Publié le Mercredi 14 septembre 2011 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
Contrôle Shift
La série Driver a marqué de son empreinte l’Histoire du Jeu Vidéo. Et ce, en dépit de nombreux déboires.
Le premier jeu est sorti en 1998 chez GT Interactive. Un carton. Un jeu offrant une grande liberté d’action, et vous plongeant dans des courses folles aux volants de bolides, à travers les villes de Miami, San Francisco, Los Angeles et New York.
Après le rachat de GT Interactive par Infogrammes, Driver 2 est sorti. Buggé, intégrant des phases d’action à pieds, il est néanmoins considéré comme l’un des précurseurs du genre, ancêtre de GTA III et a connu un certain succès lui aussi.
Ensuite, Driv3r est sorti chez Atari en 2004. De bonnes ventes malgré un jeu assez moyen.
Puis la série est finalement passée chez UbiSoft, suite aux problèmes financiers d’Atari. Après la sortie de Driver Parallel Lines en 2006, au succès très mitigé, on pensait le titre mort et enterré. Jusqu’à, finalement, le retour de John Tanner dans Driver San Francisco. Reste juste à savoir si la série continue sur son déclin ou connaît un second souffle salvateur.
Driver San Francisco est la suite directe de Driv3r. Il se déroule 6 mois après les évènements qui y sont relatés, même si le lien entre les deux jeux est globalement inexistant et que l’on peut apprécier ce nouvel opus sans avoir joué à l’ancien.
John Tanner a donc arrêté Charles Jericho, le fameux malfrat poursuivi dans Driv3r. Mais lors du transfert du bandit vers le tribunal, tout va aller de travers. John est victime d’un accident et tombe dans le coma.
Rassurez-vous toutefois. Driver San Francisco n’est pas un jeu de courses-poursuites en chaise roulante dans un hôpital, avec promenades dans le jardin.
John, inconscient sur son lit, va laisser son esprit vagabonder et il va alors vivre des aventures passionnantes dans ses rêves… mais est-ce seulement un rêve ou cela a-t-il un certain impact sur la réalité ?
C’est donc un San Francisco un peu particulier, réaliste mais mélangeant les époques notamment au niveau des véhicules présents, que vous allez parcourir. 125 véhicules différents, pour être exact. Des voitures des années 60 : Cadillac Eldorado, Chevrolet Corvette, Ford Mustang Fastback GT, Jaguar E Type, Shelby GT500, Volkswagen Beetle...
Des voitures des années 70 : Chevrolet El Camino, Dodge Challenger R/T, Ford Gran Torino, Ford Mustang Mach 1, Lamborghini Countach LP400S, Pontiac Lemans...
Des voitures des années 80 et 90 : Audi Sport Quattro S1 Rally, Chevrolet Camaro Z28, DMC Delorean DMC 12, Ford RS200 Rally, Lamborghini Diablo VT, McLaren F1, Nissan Skyline R33...
Des voitures des années 2000 : Alfa Romeo 159 Ti, Audi RS6 Avant, Bentley Arnage T, Cadillac XLR V, Chevrolet Corvette Z06, Chevrolet Impala, Dodge Challenger SRT8, Dodge Viper SRT10 ACR, Ford GT, Ford Mustang Convertible, Lamborghini Gallardo LP560-4, Lamborghini Murcielago, Nissan 370Z, Pagani Zonda Cinque, Volkswagen New Beetle Convertible...
Des voitures des années 2010 : Alfa Romeo Giulietta, Aston Martin DB9 Volante, Audi A4 2.0 TFSI, Audi TT RS Coupe, Bentley Continental SuperSports, Chevrolet Camaro SS, Chevrolet Corvette ZR1, Ford Shelby GT500, Ford Taurus SHO, Jaguar XKR, McLaren MP4-12C, Nissan GT-R… et j’en passe.
Sans oublier les bus, camions de pompier, bétonneuses, camions classiques ou camions blindés.
Bref, du beau monde
Petite nouveauté : la série abandonne les phases à pieds. Une bonne idée, à mon humble avis. On peut alors se concentrer sur la conduite.
Autre nouveauté : le Shift. Tout le jeu se base sur ce nouveau pouvoir que Tanner se découvre sur son lit d’hôpital. Il peut transférer son esprit d’un corps à l’autre, se propulser d’une voiture à l’autre et en prendre le contrôle. Idéal pour garder la première place dans les courses ou ne pas perdre de vue un adversaire que l’on poursuit, et ce même en cas d’accident.
Très facile à utiliser, ce pouvoir place notre héros dans des situations parfois amusantes, tombant en plein milieu de conversations des personnes dont il prend le contrôle… on vous laisse imaginer.
Ce Shift n’est pas la seule bonne nouvelle de ce Driver San Francisco. Graphiquement, le jeu est une réussite. Outre une modélisation grosso modo réussie de la ville (on reconnaît les principaux lieux touristiques), on évolue dans des décors bien détaillés, plutôt jolis et avec une profondeur de champ suffisante (mais pas non plus démente). C’est beau, donc et surtout, l’impression de vitesse est excellente. Un boost, disponible durant le jeu, permet d’ailleurs d’augmenter ces sensations. Ajoutez des dégâts bien gérés et bien rendus, et vous aurez donc un bon petit jeu de courses, agréable à regarder.
A entendre également, puisque la bande-son , avec ses musiques qui ratissent large des années 70 à nos jours, en passant par un doublage tout ce qu’il y a plus honnête, sont un point positif à porter au crédit du jeu.
Super facile à prendre en mains, Driver San Francisco est destiné aux joueurs confirmés comme aux novices. Et utiliser le Shift, d’une pression de gâchette, est d’une simplicité enfantine.
Côté durée de vie, l’aventure principale se boucle en 6-7 heures, mais des dizaines de missions secondaires viennent gonfler cette donne et peut monter jusqu’à 15-16 heures. Courses, courses-poursuites, éliminations… les missions sont assez variées et ne présentent finalement pas de caractère répétitif.
L’autre grande force du jeu est son aspect multijoueurs. Le Shift y prend d’ailleurs toute sa saveur et donne une dimension supplémentaire au titre. 19 modes de jeux, pas un de moins, sont disponibles pour le multi de Driver San Fransisco. Sur ces 19 modes, 11 sont destinés au jeu en ligne jusqu’à 8 personnes, et 8 sont destinés au jeu sur le même écran, à deux en écran splitté.
Sur ces huit modes en local, cinq sont en « versus » et trois en coop. Autrement dit, vous jouerez l’un contre l’autre sur cinq modes, et l’un avec l’autre sur trois autres.
Du pistage qui demande de rester dans le sillage d’une voiture de tête pilotée par l’IA, en passant par la Capture du Drapeau ou le mode Chasse (il faut récupérer un trophée et le garder le plus longtemps sans se faire toucher par les adversaires) ou le mode Elimination (flics contre un voleur), tous sont plus réussis les uns que les autres, offrant des heures et des heures de plaisir en sus.
UbiSoft a réussi à renouveler le multi d’un jeu de courses, et de fort belle manière. Il faut souligner cet exploit qui offre à Driver San Francisco une dimension supplémentaire et en fait non seulement un must-have au niveau du jeu solo, mais également au niveau du multijoueurs.
Plutôt joli, facile à jouer, sympathique en solo, excellent en multi, offrant une durée de vie convenable, pas de doute, Driver San Francisco est une vraie réussite. Un jeu sur lequel vous pourrez compter en toute quiétude. Un choix sûr et, finalement, recommandé.