Publié le Lundi 12 septembre 2011 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
Vacances, j'oublie tout...
Haaaaa… des vacances à vous mettre la tête chiffon au milieu de créatures de rêve, sur une île déserte… vous en rêviez… C’est désormais chose faite. Sauf que… ce soir-là, vous avez trop bu. Bien trop bu. Et vous partez en vrille. Du coup, c’est la sécurité de votre hôtel qui vous ramène à votre chambre où vous vomissez dans la moquette et vous oubliez sur les draps… Pour autant, ce n’est pas la vision la plus horrible lorsque vous revenez à vous. En effet, dans la nuit, l’île a été victime d’une épidémie, transformant une bonne partie de la population en… zombies.
Bienvenue sur Dead Island.
Dead Island est un FPS. Vous déambulez en vue subjective au milieu de ce décor paradisiaque : sable fin, grand soleil, palmiers, petites cases au milieu des eaux turquoises… On pourrait presque prendre une chaise longue et s’affaler pour une bonne sieste, s’il n’y avait une bonne tripotée de morts-vivants qui rodent un peu partout, se jetant sur toute chair fraîche qu’ils trouvent.
Vous êtes une femme. Enfin, moi j’ai choisi une femme. Mais vous pouvez choisir aussi un homme. 4 personnages sont disponibles. A vous de voir lequel vous sied le plus. A noter que le sexe choisi pose souci dans certains passages… Dans la vidéo d’introduction, par exemple, où vos bras sont ceux d’un homme. Ou la traduction française qui « sexe » de manière masculine votre personnage , du genre « il a trop bu », « quel branleur »… de quoi gêner quand on choisit une femme. Pas de souci, par contre, dans la v.o., la langue anglaise n’ayant pas cette particularité linguistique. C’est un détail, certes, mais bon. Quand même.
Bref. Vous êtes une femme. Et vous êtes d’autant plus importante pour la survie des derniers humains non zombifiés que vous semblez résistante au virus. Vous avez beau vous faire mordiller le croupion par des morts-vivants, vous ne vous transformez pas en charogne beuglante amateur de chair fraiche. Du coup, c’est à vous que l’on va confier toutes les missions : aller sauver untel, aller réparer le générateur, récupérer des pièces de voitures, aller chercher de l’eau, du jus d’orange, écrire « HELP » sur la plage avec des bagages et des caisses… Vous êtes la seule personne qui s’autorisera des petits allers-retours dehors, tandis que les autres survivants se terrent dans des endroits reculés (poste de secours, phare…).
L’île est assez petite. Une île de vacances, quoi. Stations essences, plage, hôtel, bicoques sur le sable, jungle… vous en ferez rapidement le tour. D’autant plus que, tôt dans le jeu, vous récupérez un véhicule qui vous permet d’en sillonner les routes. C’est d’ailleurs là que vous allez passer le plus clair de votre temps, vous rendant d’un point à un autre. Ce n’est pas forcément gênant, puisque vous vous amuserez alors à faire du « Carmageddon » en pulvérisant les zombies avec votre pare-buffle.
Les zombies sont assez fourbes. Ils ne manquent pas une seule occasion pour vous sauter sur le paletot. Il y a ceux qui attendent patiemment, debout, sans bouger, et commencent à se mouvoir dès que vous approchez. Il y a ceux qui sont à terre, comme morts, et qui se relèvent dès que vous êtes à proximité. Il y a ceux qui vous foncent dessus super rapidement en hurlant, vous obligeant à vous tourner et retourner pour espérer voir à temps d’où ils viennent. Il y a ceux qui sont à quatre pattes, grignotant un corps. Il y a ceux qui sont super balaises, vous obligeant à leur balancer tout votre arsenal à la tête tout en évitant au maximum leurs coups surpuissants (ils vous tuent en trois fois)… et j’en passe.
Heureusement, pour les combattre, vous aurez des armes, récupérées çà et là sur votre chemin : pagaie, pelle, batte de baseball, couteau, machette, clef anglaise… Au fil du temps, vous apprendrez à les modifier et à les améliorer. Ajouter des clous à une batte, un chiffon en feu à un bâton, transformer un déodorant en grenade… Puis, plus loin dans le jeu, ce seront des armes à feu qui vous tomberont entre les mains. Et ces armes sont plutôt efficaces. Vous pouvez les lancer ou frapper avec, brisant des colonnes, explosant des têtes comme des fruits trop mûrs, découpant bras et jambes…
Au fil de vos massacres et de la réussite des missions, vous gagnerez de l’expérience. Cela vous permettra d’augmenter certaines de vos compétences (armes plus puissantes, armes plus résistantes, plus d’endurance… etc.).
L’augmentation de niveau s’accompagne d’armes trouvées plus puissantes. Mais d’ennemis plus résistants aussi. Tout suit plus ou moins votre progression.
En marge du scénario principal, de nombreux personnages vous donneront des quêtes secondaires. Certaines constantes (ramener de l’eau à untel, du champagne à un autre…), d’autres qui s’effaceront une fois remplies.
Et puis ?
C’est à peu près tout, en fait. Ah, si. Vous récupérerez, sur les cadavres ou dans les bagages laissées là par les touristes, des objets (ruban adhésif, téléphone portable…) qui pourront être utilisés pour fabriquer des objets, ou revendus pour récupérer de l’argent. Argent que l’on trouvera aussi un peu partout, mais qui a tendance à partir vite : améliorer ou réparer une arme coûte cher. Car oui, les armes se cassent. Elles sont chacune une durée de vie et s’abîment au fil des coups.
De la même manière, il faudra prendre soin de votre santé : canettes de soda et snacks permettront de regagner quelques points de vie.
Graphiquement, Dead Island n’est pas spécialement beau. Plutôt moyen, en fait. Mais on ne lui en tiendra pas rigueur. En effet, les décors paradisiaques transformés en champ de bataille, les plages parsemées de corps sanguinolents… l’ambiance est très réussie. On est vraiment en plein milieu d’un film de zombies, originale et plutôt sympathique. Un bon point, donc.
On notera surtout la possibilité de jouer à 4 en coop. A 4 sur la campagne solo que l’on rejoindra à n’importe quel moment.
Facile à jouer en raison d’un gameplay simple mais efficace, Dead Island aurait pu être la bonne surprise de cette rentrée. Malheureusement, le jeu est plombé par tout un tas de petits détails dérangeants et qui nuisent au plaisir…
Les bugs, déjà. Innombrables. Voiture coincée par un trottoir, zombie qui traverse un mur, bidon d’essence posé dans la voiture qui reste en l’air lorsque vous démarrez…
Sans parler des fois où une quête n’est pas validée pour des erreurs de scripts… Particulièrement énervant lorsqu’il s’agit de la quête principale et que vous cherchez pendant plus d’une heure ce que vous avez oublié de faire… Il faudra relancer le jeu pour qu’elle se débloque enfin (heureusement, votre sauvegarde est sauve et vous n’aurez pas complètement perdu cette heure d’errance).
Les respawns sont également particulièrement bizarres. Si vous mourrez plusieurs fois d’affilé, vous vous verrez envoyé à des lieues de l’action, parfois en plein milieu d’ennemis… Et revenir finir votre quête, du coup, prend un certain temps, temps qui aura permis aux zombies que vous avez déjà tués, de « revivre ». Car le respawn des zombies est là aussi mal foutu : on trouvera à répétition les trois mêmes morts-vivants dans le tunnel, par exemple, au milieu des carcasses de voitures, et on les écrasera quasiment à chacun de nos passages. A chaque endroit, on retrouve le même nombre et les mêmes zombies, au fil du temps ou des parties que l’on relance…
Il y a d’autres soucis : une IA assez limitée. Pas vraiment gênante côté zombie, elle l’est plus côté personnages que vous devez escorter, par exemple, et qui se mettent à « fuir » vers les ennemis…
Ah, et le coup des sauvegardes par checkpoints, sur un FPS ouvert, c’est d’une nullité affligeante. On aurait largement préféré une sauvegarde à n’importe quel endroit, n’importe quand. D'autant plus quand on lance toutes ses armes sur un gros boss, qu'on meurt, et que le respawn vous recolle à un autre endroit, sans plus aucune armes (et l'impossibilité de les retrouver par la suite). Ridicule.
Mais le plus frustrant, dans tout ça, c’est surtout la répétitivité du jeu. On a l’impression de faire un peu toujours la même chose, de combattre les mêmes ennemis, de la même manière. On aurait même pu éviter les armes à feu, imprécises et pas spécialement fun à jouer.
Reste que Dead Island n’est pas un mauvais jeu. Je dirais même que c’est un bon petit jeu de zombies. L’ambiance est là. Le décor est original. On s’y amuse. Dommage qu’il soit plombé par quelques soucis techniques. Mais si vous aimez le genre, si vous voulez éclater des hordes de morts-vivants, voilà qui vous fera passer quelques bons moments, d’autant plus que la durée de vie est assez honnête. Le jeu vous tiendra en haleine une quinzaine d’heures. Mais privilégiez le jeu en solo, plus fun et plus flippant, finalement, que le jeu en coop.