Mafia 2 (PC/Xbox 360/PS3)

 

Publié le Mercredi 8 septembre 2010 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

test de Mafia 2 (PC/Xbox 360/PS3)

En calzone et puis c'est tout

imageAlors que sur Hollywood plane encore l’ombre de la trilogie du parrain, sans oublier celles de films de gangsters tels que Casino, les Affranchis, les Incorruptibles ou Il était une fois l’Amérique, le jeu vidéo n’a pas encore véritablement réussi à imposer les années prohibition dans son escarcelle d’inoubliables hits. Et ce ne sont pas les piètres adaptations du Parrain qui y changeront quelque chose.

Les espoirs étaient donc assez importants avec Mafia 2, d’autant plus que le premier opus, sans être non plus révolutionnaire, avait reçu bon accueil et, en son temps (2002), offrait une alternative intéressante à Grand Theft Auto.

Mafia 2, c’est l’histoire de Vito Scaletta et son ascension dans la ville d’Empire Bay. Tout débute par son arrivée dans la ville, dans les années 30, alors qu’il est enfant, sur les épaules de son père, dans le bateau qui l’amène tout droit d’Italie. Ça sent New York (un quartier d’Empire Bay s’appelle même Little Italy), ça sent l’immigration italienne massive de la fin du XIXème et du début du XXème.
Bref, même si la ville est fictive, on se sent plongé dans l’Histoire.
Vito grandit pauvrement et sombre bien vite dans la délinquance, en compagnie de son ami d’enfance, Joe. C’est cette délinquance qui l’enverra sur le front durant la seconde guerre mondiale : arrêté après le vol d’une bijouterie, il a le choix entre les travaux forcés ou l’armée. Il choisira cette seconde option.
C’est d’ailleurs là que le jeu débute vraiment : sur la place principale d’une petite ville de Sicile, à tirer sur les troupes de Mussolini. Juste histoire de se mettre en jambes, de découvrir le fonctionnement du jeu en mode combat.

Blessé, Vito bénéficie d’une permission et revient à Empire Bay. Il retrouve son ami Joe qui mouille dans les affaires mafieuses. Quand ce dernier lui obtient un faux certificat de démobilisation, il plonge à son tour dans cet univers de violence et de coups tordus.
De petits coups en séjour en cabane, de meurtres en découverte de la « Famille », Vito va faire son petit bonhomme de chemin au sein de la mafia italo-américaine.

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Mafia 2 est une sorte de clone de GTA. Un personnage qui va suivre une trajectoire de gangster dans une ville fictive ressemblant à s’y méprendre à une ville des USA.
Les missions s’articulent autour de chapitres, généralement concentrés sur une journée. Et elles sont toutes plus ou moins sur le même modèle : aller d’un point A (votre appartement ou celui de Joe) à un point B (un bar ou un autre appartement), pour recevoir vos informations sur le coup à faire, puis repartir pour un point C, afin de récupérer quelque chose, tuer quelqu’un, faire disparaître un corps ou je ne sais quoi d’autre.
screenBref, la plupart de vos déplacements se font en voiture. Les vôtres, que vous aurez de base ou que vous volerez au fur et à mesure du jeu et collerez dans votre garage, ou celles que vous « emprunterez » sur le bord de la route.
On passe beaucoup de temps en voiture, sachez-le. Beaucoup de temps. Comme dans GTA, cela dit.
Chose étonnante, la ville fourmille de flics. Pire que Neuilly un jour de visite présidentielle. Entre les innombrables policiers qui se promènent sur les trottoirs et les incroyablement nombreuses voitures de patrouille, vous aurez intérêt à vous tenir à carreau.
D’autant plus que si vous êtes pris à dépasser la vitesse autorisée, à causer un grave accident, voire à agresser quelqu’un ou à voler une voiture, les forces de l’ordre sont promptes à vous prendre en chasse et à dégainer. De vrais flics américains qui n’hésiteront pas à vous passer sur le corps pour juste vous demander vos papiers.
Heureusement, vous pouvez activer un limiteur de vitesse pour ne pas avoir de problème de ce côté-ci. Par contre, vous pouvez griller les feux rouges. Même sous leur nez. Ils s’en moquent.

La conduite est assez agréable, soit dit en passant. Les voitures ne sont pas des savonnettes à la GTA et se maîtrisent pour la plupart assez bien. On sent surtout parfaitement la différence entre la voiture de papa, la bagnole de course ou le gros camion.

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Pour donner un peu plus de couleur au jeu, les phases de conduites alternent avec des phases de combats à mains nues ou de gunfight. Pour le premier, il faut alterner esquives, crochets, coups puissants, pour finir son adversaire avec un combo spécial. Pas de quoi se dire qu’on a un jeu de combat en bonus, mais suffisamment plaisant pour agrémenter les parties.
Les gunfights, eux, se jouent à coups de fusil à pompe, flingue automatique, mitrailleuses à camembert, cocktails Molotov et autres joyeusetés. On se planque derrière des abris, on tire, on tue… assez classique. Pas de quoi se relever la nuit, certes, mais assez bien foutu.

screenEnfin, la ville vous propose tout un tas de boutiques pour vos emplettes : vêtements, mais aussi nourriture (pour regagner des points de vie), armes, essence (vos véhicules auront besoin parfois de ravitaillement, même si c’est très léger en termes de nécessité et très rare). Et enfin, en cas de besoin urgent de monnaie (mais là encore, c’est rare d’être en manque de fraîche), vous pourrez aller détruire des voitures préalablement volée à la casse. Et ça paye plutôt bien.

Et sinon…

Ben c’est tout.

Pas de mission annexe. Pas de gestion de commerce à qui on extorque de l’argent. Pas de gestion de territoire. Juste un scénario principal, qui dure une dizaine d’heures. Et comme dirait la femme mûre au jeune adulte qui vient de découvrir les délices de la chair pour la première fois « c’est un peu court, jeune homme ! ».

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Mafia 2 cumule en effet pas mal de petites tares et de petits manques, pas forcément désastreux en soi, mais qui mis ensemble ternissent sévèrement le jeu. La ville manque d’animation. A part des passants, il n’y arrive rien. Heureusement que vous êtes là pour mettre l’ambiance… Les passants, justement, déboulent parfois de ruelles sans issue par dizaine, de manière totalement improbable à moins qu’ils s’en viennent tous d’une réunion secrète du KKK…
screenLes flics, au comportement bêtement hargneux lorsqu’on dépasse la limite de vitesse et qui ne réagissent pas lorsque l’on grille les feux. La conduite qui, finalement, au bout d’un moment, est assez plate et molle à tel point que pour corser l’aventure, on vire justement le limiteur de vitesse pour pimenter les trajets avec quelques poursuites.
L’impossibilité de tirer en conduisant.
Aucune moto.
Et surtout, finalement, le manque global de variété. Quand on sort d’un Red Dead Redemption, riche et profond… Mafia 2 apparaît clairement comme le GTA du pauvre. Et ce ne sont pas les magazines Playboy disséminés un peu partout dans le jeu et dont on pourra voir les pages centrales, qui vont changer la donne (même si, pour le coup, c'est quand même agréable, hein...).

screenPourtant, le jeu n’est pas à condamner sans appel. Et ce, pour plusieurs raisons. Certes, c’est un peu mou. Certes c’est un peu vide. Certes, c’est un peu court. Mais l’ambiance est vraiment excellente. Cette plongée dans l’univers de la mafia est digne des Affranchis (parfaitement, même si ça en défrise certains). Les personnages ont une forte personnalité. Les doublages français (même si quelques pains dans la coordination labiale sont visibles) sont excellents. Le jeu sent la poudre et les spaghettis bolognese, le sang et l’olio e olive, la sueur et la grappa.
Graphiquement aussi, le jeu est assez joli même si, sur consoles, il souffre d’un fort aliasing et d’un clipping omniprésent. Les décors sont réussis, les textures (à part l’herbe sur PS3) sont belles, et surtout, les personnages (visages surtout) et l’animation sont de qualité. Un excellent point qui sera sublimé sur PC (GeForce récente surtout) avec une densité de détails impressionnante.

Bref, même loin d’être parfait, grâce à son ambiance réussie et son scénario captivant, Mafia 2 est un jeu agréable. Pas inoubliable, loin de là, pas indispensable non plus, et surtout, peut-être pas à plein tarif. Mais globalement on y passe un bon moment.

 

 
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Mafia 2 (PC/Xbox 360/PS3)

Plateformes : PC - Xbox 360 - PS3

Editeur : 2K Games

Développeur : 2K Czech

PEGI : 18+

Prix : 50 € (PC) - 70 € (consoles)

Aller sur le site officiel

LA NOTE

LA NOTE DES LECTEURS

note 6/10

 

 

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