Publié le Lundi 2 septembre 2024 à 12:00:00 par Marie Vallée

 

Guayota (PC, Switch)

J’ai les neurones qui fument

Vous et quatre autres aventuriers êtes missionnés par le roi d’Espagne pour trouver la légendaire île de Saint Brendan que l’on dit être un paradis sur terre. Grâce à votre ruse vous arrivez à rejoindre l’île sur laquelle vous découvrez une étrange porte fermée ornée de 3 symboles et plusieurs temples anciens où se trouvent de mystérieuses fresques. Il semblerait que les lieux cachent de lourds secrets.

Guayota est un jeu de puzzle dans lequel les joueurs seront amenés à progresser dans des temples pour y trouver toutes les fresques et tenter de comprendre ce qu’il s’est passé. L’histoire prend ses inspirations dans la mythologie Guanche, une ethnie des Canaries qui n’existe plus de nos jours.

Le jeu est un enchainement de salles dans lesquels il faudra résoudre des puzzles pour accéder à la fresque qui s’y trouve. Au début du jeu vous vous retrouvez face à une porte fermée ornée de symboles et à 3 temples dédiés à différentes divinités. Chacun de ces derniers à ses propres mécaniques qui seront progressivement introduites à chaque fois. Le joueur découvre aussi rapidement qu’il existe 2 mondes : le monde réel où il pourra trouver divers pièges et le « plan de la folie » dans lequel il basculera s’il est touché trois fois. Ce deuxième plan ne présente aucun danger mais les énigmes qui s’y trouvent sont plus complexes. Les mécanismes que le joueur pourra trouver sont variés : des pierres qui font de la lumière, d’autres qui explosent lorsqu’on les frappe, des lasers, des portes s’ouvrant et se fermant sous certaines conditions… Le point commun de tous ces puzzles est leur objectif. A chaque fois, le joueur devra activer un certain nombre de stèles, dont il existe 3 types, pour ouvrir des portes ou créer des ponts qui lui permettrons de progresser.

La direction artistique du jeu est plutôt intéressante. L’ambiance est très mystérieuse : il fait souvent très sombre et les personnages ont le visage entièrement noir avec de grand yeux. Cette ambiance sombre est toute fois allégée par le style cartoon.



Les puzzles du jeu débutent tranquillement pour devenir de plus en plus difficiles. Ils sont composés de pleins de petits mécanismes qui ont une logique simple mais qui permettent d’avoir des énigmes bien corsées lorsqu’ils sont combinés et exploités à leur maximum. Ces mécanismes se mêlent d’ailleurs ensemble de manière très élégante et fluide au cours du jeu. Les éléments restent clairs et affordants même lorsqu’ils se multiplient au sein d’un même niveau.

Le gros point négatif des phases de puzzle c’est leur obscurité : on n’y voit rien. Les mécanismes sont lumineux ce qui permet de bien les distinguer mais le reste du niveau est complètement noir au-delà du petit rayon éclairé par notre torche. Une touche permet de mettre en surbrillance certains éléments lorsqu’elle est maintenue et cela aide mais ce n’est pas toujours suffisant pour comprendre ce qui nous entoure. Cette obscurité est moins gênante dans le plan de la folie car il n’y a aucun danger. Par contre dans le monde réel, cela cause un vrai problème car nous sommes sensés éviter des pièges qui bougent ou nous tirent dessus et là… c’est carrément infaisable. Cette obscurité nous empêche de voir où l’on marche à plus d’un pas et après 3 erreurs nous sommes envoyés dans le plan de la folie. Heureusement, ne pas réussir ces passages ne bloque pas la progression, vous pouvez continuer à avancer même si vous ne réussissez que les puzzles du plan de la folie. Toutefois, le jeu vous fait comprendre que vous aurez besoin d’avoir fait ces niveaux pour comprendre l’histoire dans son intégralité et vous risquez d’être bloqués plus tard.

En plus de l’obscurité, le Level Design souffre d’autres problèmes mineurs qui nuisent à la lisibilité. Le placement de la caméra ne permet pas toujours de très bien voir les éléments qui nous sont perpendiculaires tels qu’une ouverture dans un mur que l’on voit de profil. Ensuite, les niveaux sont assez étriqués ce qui fait que l’on passe son temps à se cogner contre tout, notamment contre ces fichus murs invisibles qui ne deviennent translucides qu’une fois que l’on est rentré dedans une première fois. Enfin, les puzzles peuvent être assez grands et labyrinthiques et il est parfois un peu difficile de comprendre l’objectif car il n’y a aucun moyen d’avoir une idée du puzzle dans sa globalité facilement.

La progression du jeu est fluide : les mécaniques sont introduites sans avoir besoin de tutoriels écrits et l’augmentation de la difficulté est maîtrisée. Certains niveaux sont un poil redondant car ils ne présentent pas vraiment de nouveauté mais le contexte mystérieux du jeu motive à continuer pour découvrir les mystères de cette île. S’inspirer de légendes et d’une mythologie assez peu connue était vraiment une très bonne idée. Cela donne un intérêt supplémentaire à l’histoire et attise encore plus la curiosité.

L’ambiance sonore du jeu mérite aussi d’être mentionnée. C’est quelque chose d’important pour un jeu de puzzle car le joueur va l’entendre pendant de longs moments et une bande sonore ratée peut vite être énervante et lassante lorsque l’on est concentré sur des énigmes. Celle de Guayota est bien adaptée à l’ambiance et on ne la remarque pas tant que ça, signe qu’elle est bien intégrée.

Guayota est donc un très bon jeu de puzzle mais certains de ses défauts peuvent êtres très frustrants et faire perdre l’envie d’y retourner. Toutefois, si vous êtes un amateur de jeu de puzzle, et notamment si vous aimez les énigmes de logique bien complexes, je vous conseillerais tout de même lui laisser une chance.