Outcast - A New Beginning (PC, PS, Xbox Series)

 

Publié le Mardi 19 mars 2024 à 11:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test Outcast - A New Beginning (PC, PS, Xbox Series)

Bruce tout impuissant

imageNon dénué de défauts, notamment graphiques, Outcast avait remporté un certain succès, du moins critique, lors de sa sortie en 1999.
Au menu, une histoire assez originale et intéressante pour l’époque : Pour faire cours (et vous me pardonnerez certains raccourcis) Cutter Slade, militaire des forces spéciales, accompagne une équipe scientifique sur une planète inconnue. Cette équipe doit réparer une sonde qui, défectueuse, a généré un trou noir menaçant la Terre. Sur place, il est recueilli par le peuple Talan qui le prend pour un messie, l’Ulukaï, et lui demandent de sauver leur civilisation menacée par un tyran.

Les développeurs s’étaient très largement inspirés de Bruce Willis et son rôle dans Die Hard – Piège de Cristal, pour créer leur héros. Ils lui avaient d’ailleurs donné la voix du doubleur de l’acteur, Patrick Poivey.

Resté culte, malgré des ventes décevantes, le jeu a connu un remake laborieux, Second Contact, sorti en 2017. Et c’est enfin une suite, Outcast : A New Beginning, qui débarque aujourd’hui. 25 ans plus tard…

Trop tard ?


imageRevoilà Cutter Slade. Et il est de retour sur la planète Adelpha. Toujours avec son t-shirt orange, toujours considéré comme un messie, l’Ulukaï, par les autochtones, les Talans. Harcelés, opprimés, réduits en esclavage par des envahisseurs qui pillent les ressources de la planète. Au menu, exploration, quêtes Fedex et explosion de la multitude de robots qui pullulent dans tous les coins.

Ne vous attendez pas à un scénario original. Là où le premier jeu surfait sur les Stargate, Le 5e élément et donnait à ses couleurs un p’tit côté écolo non dénué d’intérêt, aujourd’hui, 25 ans après, la donne est différente. Les messages ont été lus, relus, entendus d’innombrables fois et ce scénario, comme trop souvent, suit une tendance classique, s’appuyant sur des ressorts vus et revus, sans oublier quelques poncifs et retournements de situation complètement tirés par les cheveux.

Bref, on nous ressert la même soupe, mais en moins bonne.

imageL’autre problème vient de choix scénaristiques discutables, pour ne pas dire vraiment mauvais. A commence par notre héros, Cutter Slade. Autrefois héros de film d’action à la punchline un peu limite, parfois trop forcée, parfois un peu lourdingue, mais dans l’air du temps, il est devenu un vieux beauf pénible et insupportable. Les vannes, répétées ad nauseam, deviennent horripilantes. L’humour de Cutter Slade est devenu totalement forcé, totalement cliché, totalement lourdingue. Au lieu de se baser éventuellement sur ce qui fonctionnait dans les années 90 au cinéma, avec des punchlines fun et décalées, ici, on nous sert un pastiche, un ersatz de parodie qui ne fonctionne pas. C’en est souvent gênant.
Ajoutez des dialogues ratés, plats, et un doublage à revoir totalement, et vous aurez, au final, une aventure lourdingue à suivre. Pas inintéressante à la base, notez bien, mais tellement mal fagotée que la déception est de mise.

Rien ne fonctionne et la narration n’est d’ailleurs pas aidée par une mise en scène plate, sans rythme, sans éclat, portée par une direction artistique paresseuse au niveau des personnages dont les animations faciales sont d’une autre époque.

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imageReste le monde. Ouvert en théorie, fermé en réalité. Oui parce que le scénario vous guide dans des méandres pénibles et ramifications interminables qui vous obligent à vous déplacer de lieu et lieu pour remplir des quêtes secondaires chiantes, certaines de simples missions Fedex de livraison/déplacement dans le but de débloquer la quête principale et faire avancer l’histoire. Parfaitement. Pas de ligne conductrice claire, mais plein de moments où vous serez bloqué et devrez remplir des missions annexes inintéressantes afin d’avoir le droit de parler à untel, avoir accès à tel truc ou trouver tel machin, ce qui vous permettra enfin d’avancer dans l’histoire principale.

Et au final, on se retrouve à explorer, rencontrer plein de gens loin d’être passionnants – mais toujours très clichés -, défoncer des bases toujours construites sur le même modèle… le tout dans un monde très classique qui n’aura, sur vous, jamais d’effet « wahou ». Aucune extase, que du déjà-vu.

imageLes combats ne sont pas plus intéressants. L’absence de variété d’armes (deux à modifier via des modules) et de feedback plombant les affrontements, plutôt simples au demeurant. En effet, cet Outcast – A New Beginning est facile et n’offrira que peu de challenges, la faute entre autres à une IA passable.

Ajoutez des bugs innombrables. Des bugs de collision comme on n’en avait pas vu depuis… 25 ans justement. Des textures absentes, des cinématiques prédéfinies mettant en évidence des faux raccords à la pelle, des IA absentes (ennemis immobiles), des bugs sonores… c’est Rendez-vous à Bugland.

imageAlors non, tout n’est pas à jeter non plus dans cet Outcast – A New Beginning. Il y a quelques missions sympatoches. Quelques moments funs. Une musique à la hauteur de nos attentes, pour une fois. Quelques choix artistiques réussis aussi (les villages sont sympas malgré tout) et on sent poindre quelques talents çà et là dans l’équipe de développeurs. On s’amuse aussi. Un peu. Même si on marche littéralement sur le jeu. Et puis, les passages en wingsuit sont sympas. Là encore, on a vu mieux, mais ça reste un moyen de déplacement fun et frais.

Reste que, malgré quelques bons moments, l’impression générale est globalement négative. Pour ne pas dire catastrophique. Ou du moins, en-dessous, très nettement, de nos attentes. Les développeurs n’ont pas su redonner une âme et capter l’intérêt nostalgique de la licence, la faute à une paresse – sans doute budgétaire également – globale. Dans la réalisation, dans l’écriture surtout. Bref, c’est une déception. Une grosse déception.

 

 
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Outcast - A New Beginning (PC, PS, Xbox Series)

Plateformes : PC - PS5 - Xbox Series

Editeur : THQ Nordic

Développeur : Appeal Studios

PEGI : 16+

Prix : 69,99 €

Aller sur le site officiel

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