Publié le Vendredi 12 janvier 2024 à 11:30:00 par Côme Richetta
Test Prince of Persia : The Lost Crown (PC, PlayStation, Xbox, Nintendo Switch)
Poooooo po-po-po-po poo poooo
Après une année 2023 médiocre pour notre civilisation moderne mais assez sympa en termes de jeux sortis, j’étais prêt à la prochaine grosse claque que j'attendrais dans les deux ou trois ans qui allaient venir. Mais quelle fût ma surprise lorsque ma première obsession pour un jeu débuta dès la première semaine de janvier ! Et bon sang, je ne m’attendais pas à reparler d'Ubisoft avant la sortie de Skull & Bones, et encore moins pour dire du bien lors de mon test. Mais Prince of Persia : The Lost Crown est là, et il faut qu’on en parle. Ne vous emballez pas tout de suite, on va tout reprendre depuis le début.Plus d’une dizaine de jeux sur tout autant de consoles différentes, et un film adapté de la licence d’un jeu qui pour une fois ne sent pas la pisse, on en a eu du contenu Prince of Persia. Mais je ne m’attendais pas à ce qu’Ubisoft le ressorte des placards pour un nouvel opus type metroidvania. J’avoue que je craignais un peu ce retour, une vile manigance pour extraire le plus possible d’argent de cette licence, marque de fabrique de notre porte étendard du jeu vidéo français. Cocorico, quelle classe. Mais après le visionnage du trailer de gameplay sorti fin 2023, je m'apprêtais déjà à faire demi-tour sur mes préjugés.
Et maintenant que je l’ai eu entre les mains, j’ai fait un 180° complet. Rentrons dans le vif du sujet de ce qu’est cette petite pépite de dopamine, Prince of Persia : The Lost Crown. Ce titre étant beaucoup trop long pour mes quatre neurones actifs, je vais l'appeler PoP à partir de maintenant.
Vous incarnez Sargon, un des gardiens Immortel de la Perse. Votre prince Ghassan a été kidnappé, et en partant à sa rescousse vous vous retrouvez plongé dans une histoire de régicide, trahison et lutte pour le pouvoir dans un lieu maudit qui altère le déroulement du temps. A vous de trouver votre prince, et surtout de comprendre comment se déroule le temps dans le lieu étrange qu’est le Mont Qaf.
Tout d’abord revenons sur les termes, pour faire simple un metroidvania (néologisme mélangeant les noms des jeux Metroid et Castlevania) est un genre de jeu dans lequel vous évoluez dans des niveaux labyrinthiques à la recherche de pouvoirs et d’améliorations, qui en retour vous aideront pour le combat, l’exploration et les quêtes. En gros, on fait tout le temps des aller-retours parce que la petite porte à l’opposé du niveau vient de s’ouvrir.
En plus de l’exploration, l’axe principal du challenge et de l’amélioration se trouve sur le combat et le platforming, les deux souvent mélangés. Les ennemis qu’on rencontre sont nombreux, vicieux, et votre barre de vie descend beaucoup plus vite qu’imaginé. Et cette action est très bien réussie. Je parle de rapidité, fluidité des attaques et du mouvement, extensions de combo et utilisation de l’environnement, du beau spectacle pas forcément dur à mettre en place, le tout ponctué d’animations et d’effets visuels magnifiques. J’avoue avoir été surpris du challenge que posaient certains boss, surtout dans la deuxième partie du jeu. Même en jouant en difficulté normale avec un build optimisé, à aucun moment je ne me suis senti trop puissant : la tension était tout le temps présente. Durant l’aventure, on débloque des pouvoirs utilisables pour l’exploration et les combats, des techniques à l’épée ou à l’arc, des talismans magiques, des améliorations d’équipement, et on réfléchit à la construction de son expérience, sans jamais y passer trop de temps : l’action reste au centre du gameplay et le rythme est bien soutenu.
L'accessibilité y est pour beaucoup, de la transparence des difficultés à l’ajout de marqueurs de quête si vous vous sentez perdus, PoP propose quelques petits outils pour vous aider à la navigation, noter les endroits importants et savoir où aller. Moins de moments passés à se perdre, par contre ça fait moins de murs invisibles dénichés par la même occasion… Mais bon, après 10 ans passés à tenir leurs joueurs par la main en les bombardant de marqueurs de quête, on peut remercier Ubisoft de nous laisser l’option d’explorer librement dans un jeu d’exploration. On notera l'existence d’un voyage rapide agréable pour les grandes distances, bien qu’il soit regrettable de ne pas avoir un consommable pour retourner au dernier checkpoint. Parfois se suicider est le moyen le plus rapide d’aller où vous voulez, ce qui est un peu ridicule.
Vous remarquerez que je n’ai pas parlé de l’histoire, qui est au passage cliché à souhait, mais elle donne un cadre suffisamment plausible pour que l’action se déroule naturellement dedans, faisant visiter les environnements variés et plaisants. Ne vous attendez pas à de la grande écriture, cependant il faut féliciter les acteurs qui ont donné tout ce qu’ils avaient pour une VO très agréable, donnant de la vie aux personnages Marvelesques sans grandes motivations ou émotions. Je n’ai également pas parlé de la musique, dont je n’ai pu profiter que très peu durant mon temps passé sur le jeu, souvent noyée sous les bruitages. Celle du menu est cool, c’est la seule que j’ai pu entendre sans le fracas des épées et des parades.
Vous vous souvenez de quand je parlais des aller-retours, et que ça sonnait chiant ? Et bien c’est parce que ça le serait, si le déplacement de PoP n'était pas aussi bien beurré qu’une galette bretonne. On se déplace sans effort, on court, on voltige, petit salto arrière, dash aérien, glissades, retour en arrière et autres, et ça se mêle bien aux puzzles que l’on rencontre, qui sont soit fort agréable lorsque l’on doit commencer à utiliser les différents pouvoirs temporels débloqués, soit absolument horrible à naviguer : un simple contact avec un pic rouillé vous renvoie au début de l’écran. Le reste du temps, c’est du casse-tête accessible, rapide et satisfaisant. Ubisoft n’invente rien, mais c’est bien fait. Au final la seule chose qui coupe le rythme du jeu fréquemment c’est les écrans de chargement, mais bon, on ne peut pas tout avoir. Surtout que ce serait injuste de leur jeter la pierre.
Comme d’habitude, l’équipe artistique de Ubisoft nous en met plein la vue avec des environnements dynamiques, éclairés à la main, avec des objets interactifs un peu partout et des décors en premier et arrière-plans qui mettent bien l’ambiance. Le plus satisfaisant reste clairement les effets visuels style cartoon qui en jettent durant les combats, et le côté peinture sur de la 3D. Merci Arcane et Spider Verse d’être passé par là pour définir la direction artistique de toutes les œuvres multimédias qui paraîtront dans les années 2020. Oui c’est du sarcasme. C’est très beau mais l’overdose arrive, je la sens. Petit bonus pour dire que le tout est bien optimisé pour la Nintendo Switch première du nom, que les graphismes restent superbes et qu’il n’y a eu aucun problème de performances durant mon expérience, ni de bugs. J’y suis trop peu habitué.
Le jeu quant à lui se termine entre 20 et 30 heures, ce qui est à mon avis la bonne durée avant que l’expérience ne devienne redondante. A savoir que j’ai passé beaucoup de temps à me perdre et à refaire des zones pour aucune raison, la durée de votre expérience dépend beaucoup de votre volonté d’explorer. En tout cas, j’ai passé un très bon moment en jouant à ce Prince of Persia : The Lost Crown, qui m’a fait ressortir ma vieille Nintendo Switch de son carton, et j’ai redécouvert ce qu’était jouer dans les transports en commun. Le RER parisien est d’un coup beaucoup plus supportable quand on ne regarde pas les zombies qui le peuplent, et qu’à la place on sort une petite pépite pour y jouer l’espace de dix minutes ou plusieurs heures.
Ne vous attendez pas à un renouveau du metroidvania, le jeu n’en est pas un, mais il est bien ficelé et plaira aux joueurs vétérans tout comme il sera une bonne porte d’entrée pour celles et ceux qui veulent essayer quelque chose de nouveau. En tout cas, l’action et l’exploration sauront séduire une grande partie de ses joueurs.
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Prince of Persia : The Lost Crown (PC, PlayStation, Xbox, Nintendo Switch)
Plateformes : PC - Xbox One - PS4 - Switch - PS5 - Xbox Series
Editeur : Ubisoft
Développeur : Ubisoft
PEGI : 16+
Prix : 49,99 €
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