Starfield (PC, Xbox Series)

 

Publié le Jeudi 7 septembre 2023 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test de Starfield (PC, Xbox Series)

Un bon jeu, mais pas pour moi

imageQuand on a grandi, vidéoludiquement parlant, avec les Fallout et autres The Elder Scrolls, voir Bethesda s’envoler vers les étoiles pour un nouveau grand RPG monumental ne pouvait être qu’une bonne nouvelle. Seulement voilà, il faut croire que les paysages postapocalyptiques et les contrées Fantasy sont plus inspirantes pour les développeurs, que les nébuleuses et autres voies lactées.
Pour parler sans fard, je n’ai pas accroché à Starfield. Rien, dans les choix du jeu, ne m’a convaincu, ne m’a inspiré, ni ne m’a intéressé.  

L’histoire débute sur une planète quelconque, alors que vous allez miner divers métaux précieux. Dans une mise en scène poussive et des décisions illogiques, vous voilà à miner un artefact qui, une fois touché, vous met K.O. non sans avoir auparavant distillé quelques visions dans votre caboche. Une fois réveillé, vous voyez débarquer un hurluberlu qui tente de vous expliquer que vous êtes désormais une sorte d’élu, qu’il vous file son vaisseau en cadeau pour que vous alliez rejoindre je-ne-sais quelle secte d’illuminés scientifiques et roule ma poule. Sans oublier, au passage, un petit combat contre des pirates, au sol puis dans l’espace, confrontation aussi dynamique qu’un album de Vincent Delerm et aussi passionnant qu’une chanson de Christophe Maé. Autrement dit, y’en a qui vont sans doute aimer, mais moi, déjà, le jeu m’a perdu.

Pourtant, entre temps, vous allez devoir choisir votre héros ou votre héroïne, définir ses traits physiques mais aussi ses blessures secrètes ou son passé mystérieux, dans un éditeur de personnage relativement bien fichu. Ça laissait augurer de bonnes petites choses.


imageLe jeu vous conseille ensuite d’aller discuter avec le chef des pirates de l’espace, histoire de voir s’il y a moyen d’arrêter de vous poursuivre et faire ami-ami. Vous pouvez très bien décider à la place d’aller visiter d’autres planètes. Je vous déconseille fortement de le faire et de suivre, pendant plusieurs heures, le chemin tout tracé par le scénario, sous peine de déconvenues scénaristiques et, plus globalement, vidéoludique, comme j’ai pu en avoir.
Dans un complexe labo abandonné, vous allez flinguer des pirates à tour de bras. Notez que, personnellement, j’y étais d’abord allé les mains dans les poches. Le jeu vous demandant d’aller parlementer avec le chef des pirates, je pensais qu’on allait d’abord discuter le bout de gras. Erreur. Dès qu’ils vous aperçoivent, ils tentent de vous faire la peau. Après les avoir dézingué un par un puis récupéré plein de choses inutiles sur place (j’ai rapidement commencé une collection de plantes grasses, appelées succulentes, juste pour déconner, comme j’avais pu collectionner les nounours en peluche ou les camions Nuka-Cola dans Fallout) vous voilà face au chef des pirates qui, bizarrement, veut désormais parlementer. Ne me demandez pas non plus ce qu’il fout sur le toit, vide de tout intérêt. Je ne me suis pas pris la tête, je l’ai flingué avant même d’entamer la moindre discussion. Roleplay à fond.

imageC’est ensuite que ça s’est corsé. D’autres bâtiments étant indiqués sur la même planète, j’ai décidé de partir à l’aventure pour les découvrir. Minant pendant des heures divers éléments tels que du fer, de l’argent, du plomb, de l’argent et autres minerais nécessaires à vos recherches scientifiques pour améliorer vos capacités et objets, j’ai trouvé le temps très long, les décors très monotones et le jeu… rapidement très chiant. Tout ça pour arriver à chaque fois face à des bestioles impossibles à buter compte tenu de leur niveau (et du mien), des ennemis dont on se demandait ce qu’ils pouvaient bien foutre là perdus au milieu de nulle part et des bâtiments strictement sans intérêt.
Pour un jeu qui vous permet tant de liberté dès le début, que ces libertés soient aussi inintéressantes frise la faute grave.

Il vous faudra donc éviter de sortir des sentiers battus dans un premier temps et réfréner vos envies d’exploration vers l’infini et au-delà. Vous pourrez toujours le faire, notez bien. Mais plus tard. Dans un premier temps, suivez le scénario, faites quelques missions annexes et engrangez les points d’expérience pour développer vos compétences. Elles seront liées aussi à vos actes : devenir doué en flingage, par exemple, nécessite justement de flinguer. Pour le crochetage, il faudra crocheter (via un mini-jeu assez bof soit dit en passant).

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imageBeaucoup de quêtes secondaires, à l’écriture inégale, certaines étant très sympas et d’autres franchement de simples quêtes FEDEX pénibles, vous attendent. Transport de personnalités importantes, de marchandises, aide de factions (vous pourrez choisir de vous rapprocher de certaines, à condition que vos choix sur votre passé lors de la création de personnage ne vous en empêchent pas), vente de matériaux… Vous pourrez aussi décider de devenir à votre tour un pirate de l’espace. Moi, ils m’ont gonflé dès le début, alors j’ai pris l’option « destruction totale de la faction des pirates ». Ces factions vous proposeront aussi des quêtes. Avec, toujours, certaines missions à double tranchant : vous allez plaire à certains, déplaire à d’autres…

Ça reste quand même assez basique. De même que les innombrables interactions avec les personnages rencontrés. Si vous débloquez et boostez votre intimidation, vous pourrez globalement rouler sur le jeu sans souci.

imageSi le jeu peut se finir en ligne droite en une vingtaine, voire une trentaine d’heures, il serait dommage, bien évidemment, de ne pas aller plus loin et explorer l’univers qui s’offre à vous. D’innombrables quêtes, d’innombrables situations, d’innombrables personnages… de quoi gagner un max de blé, un max d’expérience, buter plein de monde, récupérer plein de vaisseaux, booster votre équipement, devenir encore plus puissant… c’est un RPG, quoi…
Il existe de très nombreuses planètes à visiter, chacune avec ses spécificités. Des planètes désertiques, des planètes rocailleuses, des planètes gelées… avec leur faune et leur flore. Vous pourrez construire des postes avancés (c’est très simple) dessus pour en extraire les ressources et vous pourrez même vous occuper de la déco, créer un petit chez vous, une petite garçonnière dans chaque coin de la galaxie. Ces avant-postes pourront même être gérés par vos membres d’équipage pour améliorer leur rendement. Vous pourrez alors vendre vos minerais… et c’est à peu près tout.

Ces très nombreuses planètes finissent quand même par se ressembler toutes, ne proposant que quelques points d’intérêt chacune, points d’intérêt dont, justement, comme décrit en début de test, l’intérêt est somme toute assez limité.


imageLe vrai problème, à mon sens, de Starfield, reste les choix des développeurs en termes d’accessibilité et de visibilité. La gestion de votre soute est pénible et peu claire, les menus sont lourds et parfois franchement brouillons… On est jeté dans le bain sans rien comprendre, sans savoir comment fonctionnent les choses et si vous n’êtes pas un habitué des RPG façon Bethesda, vous allez vraiment galérer. Même en étant habitué (très habitué d’ailleurs), j’ai moi-même galéré grave au début. Ça manque totalement d’intuitivité, d’originalité et de praticité.

Les combats manquent clairement de punch et de ressenti. Se faire toucher et blessé n’apporte qu’un retour assez basique et furtif sur l’écran. On se retrouve avec des tas de kits de soin, de pansements, de soins contre les fractures et même des tonnes de bouffe qui vous rendent un nombre ridicule de points de vie (il va falloir ingurgiter l’équivalent d’une antenne des Restos du Cœur à chaque fois pour réussir à vous soigner). J’avoue, sans être non plus inoubliables, seuls les combats spatiaux m’ont plu.

En soi, le jeu n’est pas difficile, notez bien. C’est simplement qu’il vous faudra du temps pour le maîtriser, pour le trouver intéressant, pour en trouver toutes les ficelles, puisque rien ou presque ne vous est expliqué.

imageEnfin, visuellement, ça souffle le chaud et le froid. Surtout le froid. Testé sur PC et sur Xbox Series, le jeu n’est, graphiquement, pas très réussi. Certains paysages sont sympas, quelques rares vues sont vraiment belles, mais souvent, c’est assez terne. Sans oublier quelques textures franchement hideuses. Et quelques ralentissements (plus sur PC que sur consoles) assez problématiques dans certaines situations de combat.

Bref. Comme vous pouvez le voir, je ne suis pas forcément tendre avec Starfield. Je n’ai pas accroché, tout simplement. Ça ne m’empêche pas de voir le boulot accompli. Si l’écriture n’atteint pas des sommets comme dans Skyrim ou, dans une moindre mesure, Fallout 3, le boulot reste impressionnant. L’univers est extrêmement riche en termes d’histoires, de personnages, de possibilités. Vous trouverez plein de petits trucs, de lieux qui fourmillent de détails, de choses même inutiles mais qui donnent vie à l’ensemble de manière formidable.
La base du jeu est excellente, comme Bethesda sait si bien le faire. A ce titre, nul doute que de nombreux joueurs plongeront sans retenue et adoreront leur aventure. Car même si je ne l’ai pas aimé plus que ça, Starfield est assurément un bon jeu. De ce point de vue, ça ne se discute pas. C’est juste un bon jeu qui n’est pas pour moi.

 

 
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Starfield (PC, Xbox Series)

Plateformes : PC - Xbox Series

Editeur : Bethesda

Développeur : Bethesda

PEGI : 18+

Prix : 69,99 €

Starfield (PC, Xbox Series)

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