Armored Core VI: Fires of Rubicon (PC, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series)

 

Publié le Mardi 5 septembre 2023 à 12:00:00 par Côme Richetta

 

Test Armored Core VI: Fires of Rubicon (PC, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series)

De rouille et d'os ?

imageJ’adore les jeux signés FromSoftware, mais je ne suis pas très fan de robots. Quand j’ai appris que mon studio préféré ressortait une vieille licence (qui m’était inconnue) du placard où elle avait été oubliée pendant 11 ans, j’ai été surpris. Maintenant que j’ai le jeu entre les mains, je le suis encore plus.

Armored Core VI a suscité de grands débats et des écarts d’opinion importants sur internet. Connaissant la réputation du studio d’avoir des fans adeptes de gatekeeping, et de provoquer des ruptures d’anévrisme chez une minorité bruyante qui se plaint de la difficulté dès qu’on leur demande d’utiliser autre chose que leurs deux pouces opposables, personne n’est surpris. Donc on a droit à des débats interminables, où les joueurs et joueuses s’entretuent pour déclarer le jeu comme étant soit une pépite, soit une honteuse tentative du studio de tirer les sous de leurs poches. Tout le monde veut avoir raison.

Et moi, j’adore avoir raison. Surtout quand je ne sais pas de quoi je parle. Mais maintenant que j’ai joué a Armored Core VI, je sais un peu plus de quoi je parle. Du coup, avant de crier “Game of the Year” ou d’accuser le studio de trahison envers ses fans cinquantenaires  de cette licence relevée du royaume des morts, voyons ce que ce que Armored Core VI à dans le ventre.


imagePour vous expliquer rapidement la promesse initiale du jeu, il s'agit de méchas (terme taxinomique de dégénéré pour définir un robot piloté par un humain) qui s’explosent à coups de têtes nucléaires pour le compte de mégas entreprises qui se disputent des ressources, ici du “Corail” récolté sur la planète Rubicon-3. C’est comme l’Épice dans Dune, sauf qu’en plus ici la drogue vous parle. Et vous, eh bien vous pilotez un de ces robots et faites la guerre au nom de ceux qui vous payent le plus.
Une machine à construire vous-même, à personnaliser de A à Z et pleins d’armes surpuissantes à déchaîner dans des combats à haute vitesse en 3 dimensions, le principe est simple. Des robots, des explosions, et de la violence. Fidèle à l’ADN de ses prédécesseurs, Armored Core VI est exactement ce que j’ai décrit ci-dessus.

Entrons dans le vif du sujet: Armored Core VI c’est bien.

imagePour ce qui est de construire son robot, on est très vite abreuvés de statistiques et de nombres qui semblent impossibles à décrypter. Alors pour la faire simple: si une caractéristique est en bleu, alors c’est bien, si c’est en rouge, pas ouf.
Avec cette règle de base, vous avez de quoi commencer le jeu, trouver ce qui vous plaît, et après regarder dans les détails comment optimiser.

Le mouvement est très satisfaisant, on utilise constamment les 6 doigts sur la manette donc la charge mentale peut paraître assez intense au début, mais on s’y fait rapidement. Dans les combats, il y en a pour tous les goûts. Il y a une bonne variété d’armes et on peut en porter 4 en même temps, ça fait de sacré combinaisons, plus des capacités spéciales comme une explosion autocentrée ou un coup de pied plus amusant qu’efficace.
On apprend vite à lire les attaques adverses et à trouver les ennemis dans le décor. D’ailleurs c’est pas compliqué, le jeu est une palette de nuances de gris. Trouvez les petits points noir sur votre écran, envoyez des missiles jusqu’à ce que tout devienne rouge d’explosion et de flammes, et c’est bon.

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imageNiveau visuels, les textures sont plus que passables, mais les animations et les effets visuels sont bien réussis. Le monde est un peu délavé, cela colle bien à l’histoire de Rubicon-3, en plus d’aider à lire le HUD très complet et utile qui est par moment bien chargé. Mais quand même, ce n’est pas très beau. Parfois même un peu moche, et ça fait bizarre vu qu’on est habitué à des panoramiques magnifiques des autres jeux FromSoftware. Il faut arrêter de comparer ces jeux ensemble, mais on va revenir sur ce point plus tard. Mention très spéciale pour un jeu sorti en 2023 qui est peu gourmand en termes de performances. L’avantage d’avoir des textures en 480p c’est que même un grille-pain peut les afficher.

On notera quand même une caméra qui peut être capricieuse lorsqu’on essaye  de verrouiller une cible ou lorsqu’un ennemi nous survole. Rester au sol avec un adversaire en l’air, c’est être voué à se manger tout les murs du jeu vu qu’on n’y voit rien. Ceci étant dit, rester au sol c’est aussi accueillir à bras ouverts les ogives qu’on vous envoie, donc autant vite prendre l’habitude d’être en mouvement et optimiser ses déplacements.

imageParce qu'au final, le jeu c’est ça. Optimiser. Et malheureusement pour Armored Core VI c’est un peu ce que je vais lui reprocher. On ne parle pas ici de choisir sa voie et d’optimiser son build. Non. Ici, on parle de vous laisser croire que vous êtes super balèze, à rouler sur les ennemis et enchaîner les missions comme des petits pains, puis arrivent les boss. Et là, ça a dérapé pour moi.

Les boss sont fun, la mise en scène claque, les combats sont spectaculaires. Mais mon souci c’est sur cette notion d’optimisation. J’étais très heureux d’avoir trouvé mon style de jeu, mais les boss sont là pour forcer les joueurs à s’adapter, et à changer leur build en mission, échec après échec, jusqu’à trouver la bonne combinaison. Certains s’y plairont, c'est un peu un puzzle à déchiffrer. D’autres y verront un moyen forcé mais efficace de découvrir toutes les armes et tactiques du jeu. Pour ma part, j’ai juste eu l’impression que ma réflexion autour de mon build était pourrie à chaque fois que je rencontrais un boss. Était-ce le contraire? Peut-être que je suis juste très nul, mais je les ai quand même battus.

Au moins, le format des missions “courtes mais intenses” m’a permis de souvent rentrer au bercail et acheter de nouveaux jouets, en l'occurrence des lances-missiles, qui lancent toujours plus de missiles. A part quelques missions majeures et combats de boss intenses, une mission dure rarement plus de 10 minutes, et j’ai apprécié pouvoir lancer une partie sur un coup de tête quand j’en avais envie, ou refaire en boucle les plus amusantes.

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imageMais l’aventure pourtant bien rythmée et étrangement immersive (alors qu’on parle quand même de robots de l’espace qui se battent) est endommagée à mon goût par ce retour à la réalité que le jeu t’impose: il n’y a qu’une seule manière de jouer, et c’est de changer de manière tout le temps. Sauf avec certaines armes qui sont vraiment débiles, mais ce n’est pas forcément le plus fun... je ne vais pas vendre la mèche ici. No spoil.

D’ailleurs, ne vous attendez pas à de la grande narration. Adepte du genre “montrer au lieu de dire”, FromSoftware nous propose une histoire digne de Michael Bay dans ce Armored Core VI, ce qui ne revient pas à dire que les cinématiques ou ce que l’on apprend sur le monde est inintéressant, mais que c’est clairement en arrière-plan, un contexte pour le spectacle. Cela dit, j’ai quand même eu quelques frissons à certains moments clés. Rarement, mais c’est arrivé.

Du coup c’est le système de combat qui brille, surtout lorsque l’on connaît déjà le jeu. Rien n’était plus satisfaisant que de relancer une mission pour retrouver un boss et l’avoir du premier coup en un temps record. Mais la première partie paraîtra fastidieuse aux yeux de beaucoup qui n’apprécient pas forcément de recommencer dix fois le même combat pour trouver la petite bête, où l’on à parfois l’impression que notre performance en tant que joueur ne détermine pas le résultat d’un combat. Le jeu semble nous susurrer qu’il vaut mieux miser sur une bonne analyse, de l’expérimentation et une combinaison parfaite.

imageCertains y trouveront moultes sensations, frissons et oserai-je même dire oscillations des sourcils, mais pour ma part, c’est la vitesse et le spectaculaire du combat qui fait la force d’Armored Core VI, pas sa conception de tableau Excel qui arrive aux moments censés être le pinacle des décharges d’adrénaline de mon système. Heureusement, cela reste une minorité du temps de jeu. A noter que ce côté analyse et statistique est ce qui à fait la renommée de la licence dans un premier temps, mais personnellement, je n’ai pas l’âge de ces conneries.

Pour répondre à la question initiale, Armored Core VI ne sera pas le “Game of the Year”, il n’en a ni les capacités, ni la prétention. Ce n’est pas un échec de design ou une trahison envers les consommateurs, fans du studio ou non. C’est un jeu niche, du piou-piou avec des robots, rien de plus. Et il n’y a rien de mal avec ça. Les gens ont dû penser qu’après Elden Ring, le studio n’allait faire que des jeux de qualité AAA+ ouverts à toutes et tous : voici la preuve que non. Le design est toujours aussi rigoureux qu’il est inflexible, mais on apprendra à apprécier le jeu avec du recul et du temps, comme un bon vin qui se déguste.

 

 
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Armored Core VI: Fires of Rubicon (PC, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series)

Plateformes : PC - Xbox One - PS4 - PS5 - Xbox Series

Editeur : Bandai Namco

Développeur : FromSoftware Inc.

PEGI : 12+

Prix : 69,99 €

Aller sur le site officiel

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