Publié le Mercredi 15 mars 2023 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test Scars Above (PC, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series)

Voyage en terre inconnue

Une énorme structure extraterrestre est apparue et stationne en orbite autour de la Terre. L’humanité lui a donné le nom de Métahédron. Une équipe de scientifiques est envoyée dans l’espace pour l’étudier. Elle est composée de scientifiques et ingénieurs, et fait partie du Sentient Contact Assessment and Response (SCAR).
Mais le contact avec le Métahédron ne va pas se passer comme prévu : l’équipage est téléporté à travers l’univers jusqu’à une planète hostile.

Quand le Docteur Kate Ward se réveille, elle est seule, perdue et dans un environnement inconnu. Elle va se lancer à la recherche du reste de son équipe et surtout, chercher un moyen de revenir sur Terre. Et ça va forcément passer par de la survie face à des bestioles qui n’ont qu’une envie : vous bouffer.

Intéressant de prime abord, le scénario de Scars Above s’avère globalement très banal. Pas de grosse surprise, pas de retournement de situation inattendu. Pas trop de profondeur non plus. On est sur un jeu d’action, pas une expérience narrative à choix multiples et à personnages ultra développés. Malgré tout, même si on aurait quand même aimé un peu plus de travail d’écriture, l’histoire passe bien. Elle est bien maîtrisée, suit son petit bonhomme de chemin tranquilou bilou et se déroule comme du papier à musique. On se laisse porter par l’action, par le personnage principal et, mine de rien, on prend du plaisir. Pas de moment de génie, pas de moment inoubliable, mais ça reste agréable et plaisant. Ça fonctionne et c’est tout ce que l’on demande.

Qui dit monde inconnu, dit carte absente. L’objectif à atteindre est toutefois affiché à l’écran et il vous faudra donc vous diriger vers ce point… tout en prenant soin, parfois, quand le jeu vous le permet, de faire quelques détours. Le level design, efficace, n’en reste pas moins assez limité en termes de libertés et ne vous permettra pas toutes les folies. On a parfois l’impression de devoir suivre un couloir prédéfini, même si le monde, semi-ouvert, regorge de chemins de traverse. Il faudra se faire violence : récupérer des ressources est primordial et vous devrez donc arpenter le plus de terrain possible. Ces ressources vous permettront de récupérer des objets (soin, cubes infos sur le monde sur lequel vous vous trouvez…) ou créer des munitions et autres objets. Vous pourrez aussi améliorer votre équipement au fil de l’aventure. D’ailleurs, un arbre de compétences vous permettra d’améliorer aussi vos capacités et de progresser d’un point de vue efficacité durant vos combats. Peut-être un peu trop, d’ailleurs. L’angoisse du début et la fragilité du personnage laissera, à la fin, place à une ambiance plus classique dans le genre TPS (Third Person Shooter).


Même si elle est armée et va devoir lutter pour sa vie, Kate est une scientifique. On est loin de l’action bourrine à répétition. Kate analyse chaque chose, chaque endroit, chaque créature… et le consigne dans son journal. De quoi ajouter une couche intéressante à l’histoire, mais aussi imposer une certaine ambiance, pas désagréable. Le jeu prend le temps et vous rappelle sans cesse ce que vous êtes, à savoir une scientifique, et ce que vous n’êtes pas, à savoir une soldat. Comme expliqué, c’est vrai surtout au début de l’aventure, moins sur la longueur où vous allez mieux maîtriser le gameplay et où Kate sera plus efficace.

Niveau rythme, le jeu n’est pas très dynamique. Les combats non plus, même si on se retrouve avec une structure assez classique et qui ne changera pas d’un iota tout au long du jeu : progression, exploration, combats basiques puis affrontement de boss. Vous devrez chercher les points faibles des créatures et combiner les éléments pour plus rapidement les abattre. Equipée d’une arme futuriste capable de tirer des munitions électriques, chimiques, thermiques ou cryogéniques, vous devrez gérer vos enchaînements pour être plus efficace. Par exemple, privilégier l’électrique face à un ennemi dans l’eau, plutôt que le thermique…

Le but étant de rechercher l’efficacité maximale, et éviter de perdre trop de munitions, trop d’objets (bouclier, leurre…) et surtout, trop de vie. A noter toutefois une idée intéressante dans le jeu : le système de piliers qui permet de se soigner et récupérer des munitions… mais au prix de la réapparition des ennemis. Ce petit côté « kill and retry pour faire mieux » n’est pas désagréable et offre un certain challenge.

Scars Above est sympathique. Certes, son scénario est très classique et bateau. Le gameplay est agréable sans être révolutionnaire. Il est même un peu répétitif sur la longueur. Les ennemis n’offrent pas une diversité monstrueuse. L’ambiance est maîtrisée mais sans effet « wahou ». D’ailleurs, la direction artistique est réussie sans être géniale. Il y a du bon, il y a du moins bon. Graphiquement, c’est bien mais pas non plus époustouflant. Quelques bugs, quelques textures merdouilleuses, mais ça reste rare et mineur. Le jeu ne marquera pas forcément les esprits sur le long terme. Ça ne doit pas pour autant vous rebuter : l’aventure est agréable, le titre est maîtrisé et on passe un bon moment. Vraiment. De quoi valoir, donc, qu’on s’y attarde.