Publié le Mercredi 1 février 2023 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Dead Space remake (PC, PS5, Xbox Series)

Dans la maison, tout le monde m'entend crier

Sorti en cette bonne vieille année 2008 (ne me demandez pas pourquoi elle fut bonne et ne râlez pas en signalant qu’elle n’est pas si vieille, c’est juste une expression), Electronic Arts et Visceral Games sortaient Dead Space, un survival horror en vue extérieur, se déroulant dans une station spatiale.

A l’époque, la surprise fut de taille et elle fut bonne. Digne rejeton d’Alien (le 2 pour son côté bourrin), Dead Space était un mélange de flippe, d’exploration et de combat contre des créatures passablement pénibles à déglinguer. Et pour cause, vous n’étiez pas armé d’un lance-roquette, d’un fusil plasma ou d’un sabre laser tout puissant, mais d’un… cutter plasma. Un petit pistolet à découper la tôle. L’avantage, c’est que ça découpe aussi des membres. Et c’est bien là tout l’enjeu : les créatures, très résistantes, ne succombaient qu’à condition d’être démembrées.

Alternant séquences rythmées et séquences calmes – mais toujours sous tension, Dead Space arrivait à renouveler son gameplay en ajoutant quelques petites joyeusetés. Ici un vide spatial nécessitant de gérer son oxygène. Là une zone antigravité permettant de voler mollement. Là encore un établi pour améliorer son arme et son armure. Ici une boutique permettant d’acheter des munitions ou un renforcement d’armure… Sans oublier un module de télékinésie pour faire bouger les objets et un module de stase pour ralentir objets et ennemis. Et j’en oublie sans doute.

On ne va pas rentrer dans les détails du jeu d’origine. Juste un petit rappel sur l’histoire : Nous sommes en 2508. L’USG Ishimura ne donne plus de nouvelle. Ce brise-surface est un vaisseau qui explore l’univers à la recherche de planètes exploitables, pour en récupérer les ressources naturelles puisque celles de la Terre ont été épuisées.
Vous êtes Isaac Clarke (Isaac de Asimov et Clarke d’Arthur C.), un ingénieur envoyé, avec une petite équipe, à la rescousse de l’USG Ishimura, pour effectuer des réparations d’urgence. Mais une fois sur place, vous trouvez le bâtiment vide… enfin, vous auriez préféré qu’il soit parfaitement vide. Parce qu’en réalité, l’équipage a récupéré un mystérieux Monolithe sur une planète proche. Monolithe qui a transformé peu à peu tout le personnel en monstres assoiffés de sang. Et c’est dans un USG Ishimura en proie au chaos, les couloirs recouverts de sang et de viscères, que vous allez tenter de nettoyer tout ce bordel.


Dead Space bénéficie donc d’un remake. Il est signé Motive Studio, à qui l’on doit Star Wars Battlefront II et Star Wars Squadrons qui, à défaut d’être funs, étaient au moins jolis à voir.

Et justement, à part une refonte graphique, ce remake ne s’encombre pas de lourdes modifications dans le gameplay. On retrouve tout ce qui a fait le charme de ce jeu à l’époque, avec ses qualités et ses défauts. Au rang des défauts, un déplacement un peu lourd et des allers-retours réguliers. Mais pour le coup, ils ne sont pas spécialement pénibles, puisque les zones à parcourir sont relativement restreintes. Le plus notable, qui n’avait pas forcément été noté à l’époque mais qui, par la force des choses et des jeux plus récents, se remarque aujourd’hui, est l’absence de demi-tour rapide. De nombreux ennemis vous attaquant dans le dos, c’est parfois assez frustrant de devoir se retourner, avec la lenteur du personnage, et de se voir empaler parce que vous n’avez pas été assez rapide. A ce titre, l’écoute de votre environnement est primordiale. Grosse réussite du jeu, l’audio est déterminante pour votre survie.

Au final, des changements mineurs (boutique plus fournie me semble-t-il, points de force non nécessaires pour l’ouverture de certaines portes) et l’ajout de journaux audio et de lignes de dialogues qui permettent d’enrichir le monde et de mieux comprendre ce qu’il s’est passé. Deux ou trois quêtes annexes supplémentaires (1 heure, 1 heure ½ de jeu en plus maximum) ont toutefois été ajoutées.
Le gros du travail a finalement été fait sur les graphismes. Plus joli, plus fin, plus détaillé, avec des lumières dynamiques, du 4K en veux-tu en voilà, du crade, du suintant, du dégoulinant…
Quant à l’audio, déjà excellent dans le jeu d’origine, il a été affiné. On reste plus dubitatif sur l’ajout de dialogue d’Isaac, le personnage principal, qui était très bien muet et n’avait pas besoin de ça, ou sur les voix françaises, qui en font parfois un peu trop… et parfois pas assez. Elles ne sont pas ratées et ce n’est pas particulièrement gênant, mais c’est perfectible.


Au final, Dead Space est un excellent jeu, auquel il faut avoir joué. Pour son ambiance graphique et audio, c’est l’un des must-have de la fin des années 2000. Ce remake lui met un petit coup de polish pas désagréable. Maintenant, si vous avez déjà l’original… je suis partagé entre deux sentiments. Le premier, c’est que je ne m’attendais pas à replonger si facilement dans l’histoire. Je pensais le tester rapidement une heure ou deux et passer à autre chose. Finalement, je me le suis enquillé jusqu’au bout, par pur plaisir. J’ai à nouveau frissonné, sursauté, et surtout, j’ai pris un vrai plaisir à y rejouer. Mais sachant que le jeu d’origine est à moins de 20 € sur des sites tels que Gog.com, régulièrement proposé à moins de 10 € durant les soldes, et que ledit jeu d’origine, pour l’avoir relancé, s’en sort encore très très bien visuellement… est-ce que le remake justifie de repayer plein pot le jeu ? Pas certain.

Dans tous les cas, quelle que soit la version que vous privilégiez, selon votre budget, la conclusion reste la même qu’en 2008 : il FAUT avoir joué à Dead Space.