Life is Strange : True Colors (PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series, PC)

 

Publié le Jeudi 30 septembre 2021 à 12:30:00 par Steven

 

Life is Strange : True Colors (PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series, PC)

Un jeu haut en couleur

imageIl a des jeux où, sans même les lancer, on a le sentiment de déjà en connaître la saveur. Le gameplay et la narration sont tellement spécifiques et ancrés dans le nom de la licence que les nouveaux épisodes finissent par ne plus vraiment susciter d’intérêt, puisqu’on pense en connaître la teneur. En effet, si je vous parle des jeux Telltale, Quantic Dream ou Dontnod, je suis certain que vous savez déjà à quel genre de jeu vous allez avoir à faire : des jeux d’aventures narratifs, dont les choix auront un impact plus ou moins important sur votre progression dans l’aventure. En ce mois de septembre sort le 4 ème volet de Life Is Strange. Grâce au premier épisode, considéré comme culte pour votre testeur, cette licence fut propulsée sur le devant de la scène vidéoludique. Sauf que comme pour les jeux du regretté Telltale, passé le sentiment de découverte, les suites empruntent tellement le même chemin qu’elles ont un goût de réchauffé et ne procurent pas le même enthousiasme. Alors est-ce que ce Life Is Strange True Color lève cette malédiction et remet la saga au premier plan ? C’est ce qu’on va voir maintenant.

Les plus attentifs d’entre vous l’auront remarqué, j’ai volontairement compté Life Is Strange Before The Storm comme un épisode canonique dans la saga. Pour rappel, ce volet était un préquel qui n’a pas été réalisé par Dontnod, les papas de la franchise, trop occupés par d’autres projets, mais Deck Nine Games. Et autant dire qu’ils avaient les poings liés en terme de créativité, puisqu’ils devaient composer avec des personnages existants, dans un monde connu des fans, bref, tout pour en faire un projet casse-gueule. Et comme on s’y attendait un peu, même si le jeu n’est pas mauvais, il est beaucoup moins abouti que son grand-frère. Pour True Colors, on retrouve Deck Nine Game aux commandes, mais cette fois, avec une liberté bien plus grande. Les petites mains du studio peuvent enfin nous montrer de quoi elles sont capables. Et sans vous en dire trop tout de suite, ce studio n’a rien à envier aux géniteurs de la saga.

imageOn y incarne Alex Chen, une jeune adolescente qui quitte un foyer pour mineur afin de retrouver son frère, dont elle a été séparée plusieurs années. Direction Haven Spring, une petite ville de montagne bien paisible dont le cadre idyllique contraste avec la vie difficile qu’a eu la jeune fille jusqu’à maintenant. Cependant, alors qu’elle pensait que le pire était derrière elle, la dure réalité de la vie la frappe de nouveau lorsque son frère perd la vie dans un accident. Beaucoup de mystères entourent ce décès et Alex décide d’enquêter pour faire éclater la vérité, à l'aide de ses pouvoirs.

En effet, fidèle à la licence, notre jeune héroïne possède des facultés particulières. Elle est capable de ressentir les émotions des gens. Dans le jeu, cela se matérialise par une aura de couleur autour des personnes ou des objets. A nous donc de faire le tri entre les menteurs et les amis afin de lever le voile autour de ce crime. Effectivement, l’histoire est des plus classique. C’est vrai. Mais pour autant, elle se suit vraiment avec plaisir. C’est notamment dû à des dialogues vraiment bien écrits, mais également au rythme du jeu qui privilégie l’instant présent à la succession d’actions. Ce qui pourrait paraître, pour beaucoup, comme un gros défaut, a été pour moi une vraie force. Life is Strange : True Colors prend le temps de placer son intrigue et à avancer ses pions. Le petit résumé fait juste avant, qui va jusqu’à la mort du frère d’Alex, correspond aux deux premières heures du jeu qui en compte, grosso modo, une douzaine. Et je trouve ça bien, ce rythme posé. J’ai eu le temps de rencontrer pléthore de personnages, de bien cerner Alex, d’avoir de l’empathie pour elle. Oui, pas mal de petites saynètes auraient pu être sautées ou être raccourcies, mais elles contribuent, à mon sens, à rentrer un peu plus dans l’univers. Clairement, si pour vous la destination est plus important que le voyage, je ne pense pas que ce True Colors est fait pour vous.

imageUn exemple, sans vraiment nous le présenter, nous avons un téléphone portable. Il est possible de lire les anciens SMS ou des posts de réseau sociaux qu’Alex a reçu avant notre périple. Ces messages sont des discussions avec des gens que vous ne verrez jamais. C’est facultatif, mais il y en a certains que j’ai trouvé très intéressants et qui ont appuyé ma façon de faire des choix dans le jeu. En gros, ils m’ont permis d’élaborer une sorte de fiche de personnage, pour ceux qui font des jeux de rôle papier. Autre force de la narration, chaque événement que vous allez rencontrer n’est pas manichéen, mais tout en nuances. Vous allez régulièrement vous questionner (que ce soit pour le jeu ou pour vous). La plupart des petits choix qui n'influencent presque jamais réellement le scénario, mais ils sont très intéressants et font réfléchir.

imageCôté graphisme, la saga fait un bond en avant. Les anciens épisodes avaient une vraie patte artistique, mais ne brillaient pas vraiment par leurs côtés techniques. Ici, nous avons les deux. La ville est magnifique avec de très beau de lumière. True Colors porte très bien son nom, le jeu est coloré, fleurit et a un vrai charme qui donne même envie de partir au Colorado. Mais là où il tire son épingle du jeu, c’est vraiment au niveau des expressions. Et dans un jeu d’enquête, c’est plutôt utile pour déceler le vrai du faux lors des témoignages. Et même si par moment le trait est un peu forcé, on y croit et on arrive à ressentir les émotions de chacun. Couplés à une écriture réussie, les échanges sont criants de vérité et vivants.

Bon point aussi pour les choix. Dans de nombreux jeux du genre, lorsque l’on me donne une sélection de réponses, j’ai souvent cliqué sur une phrase en imaginant une autre façon de le dire et au final, en jeu cela allait vraiment à l'encontre de mon souhait. Ici pas du tout, je n’ai jamais eu de déception.

imageEnfin, dernier point qui avait marqué les joueurs dans les précédents volets, l’ambiance musicale. La playlist du jeu est tout bonnement exceptionnelle. Avec ses musiques calmes, utilisées quand Alex se pose ou se repose pour vaquer à ses pensées. Ce sont, une nouvelle fois, des petits moments optionnels, mais qui ajoutent beaucoup dans le background et dans la profondeur du personnage, en plus d'être de vraies bouffées d’air frais. Les musiques sélectionnées font donc mouche et font partie d’une de mes playlists personnelles. En d’autres termes, vous ne serez pas déçu.

Le seul point faible, même si l’inverse m’aurait surpris, est son Gameplay. Comme le scénario, les dialogues, les cinématiques et les choix sont le moteur de votre aventure, vous passerez le clair de votre temps à déplacer Alex d’un point A à un point B pour les activer. Cela se traduira par aller trouver un objet, rencontrer un personnage, suivre le chemin afin de vous débloquer dans votre enquête. Ces passages sont rarement passionnants et les développeurs le savent. Ils ont tenté de casser cette routine par des séquences un peu différentes en forme de mini jeu comme par exemple sélectionner un CD à écouter dans une playlist, jouer une mini partie de baby-foot, utiliser une BD pour trouver un chemin.


L’autre solution, pour casser ces moments, est bien sûr les pouvoirs d’Alex qui interagissent avec l'environnement afin de ressentir les émotions des différents personnages et objets. L’ensemble de ces actions ne révolutionneront pas encore le genre trop ancré dans le scénario, mais il a le mérite de tenter quelque chose qui va dans le bon sens. Vous voilà prévenu

imageFinalement, qu’’en ai-je pensé ? Avec mes arguments, vous comprenez que j’ai été séduit par ce jeu. Mais en vrai, c’est beaucoup plus que ça. J’ai eu du mal à décrocher jusqu’au final. Non pas que je voulais connaître les raisons de la mort du frère, mais je voulais plutôt comprendre comment Alex allait surmonter l’épreuve du deuil. Le jeu n’en fait pas des caisses, il joue tout le temps juste, que ce soit dans la relation entre les personnages et les choix demandés. Cette jeune femme m’a vraiment touché, son passage à l'âge adulte plein de maturité m'a parlé. J’ai clairement eu de l’empathie pour elle. Cet épisode de Life is Strange n’est pas du tout, à mon sens, centré autour de son histoire et l’enquête qui en découle. Les développeurs ont fait le choix de se centrer sur son héroïne. Et c'est un choix qui me touche souvent. En effet, je suis plus partisan de la relation entre autrui plutôt qu'une aventure mémorable. Pour preuve, l'histoire de The Last of Us est classique, mais ce sont ses protagonistes et leurs évolutions qui en font une œuvre à part. De même, je suis un fervent défenseur de Uncharted 4 qui a mis en avant les traits de caractère de Nathan en le rendant plus humain et plus ce beau gosse intrépide.

Vient aussi la question de si vous avez fait de nombreux jeux narratifs de cette licence, est ce que ce volet arrive à sortir du lot de la saga. Arrive-t-il à se défaire du poids et de la comparaison de son grand frère, comme un enfant et son aîné parfait. Ce qui est assez marrant car c’est légèrement le propos de ce 4eme volet. Réussir à se faire une place malgré toute l’importance que Gabe avait dans cette ville. Pour être franc, je ne sais pas si True Colors est au-dessus, mais franchement, il me restera très longtemps en tête. Je pense que pour tous, l’épisode original fut une surprise et une vraie découverte, pensant ne pas avoir de nouveau ce feeling avec les nouveaux.
 

Pour tout vous avouer, j'étais moyennement emballé au début. Comme je vous l’ai dit, j'ai un peu fait le tour de ce genre de production. Au final, il est clairement dans mes coups de cœur de l’année, dont la liste est pourtant déjà bien remplie. Et comme pour une histoire d’amour, ce n’est pas forcément avec la personne la plus populaire et qui vous attire au premier regard que la relation sera la plus belle et la plus importante dans votre vie.

Avec une vraie qualité d'écriture, le studio Deck Nine Games montre qu’il est capable de nous faire vivre de belles histoires et surtout nous faire découvrir un panel de personnages touchants et hauts en couleur. Le tout accompagné par une bande son qui sait appuyer les moments quand il faut et où il faut. Sincèrement, ne vous fiez pas à son nom sans numéro et à ce studio qui semblait être dans l’ombre de DontNod. Ce Life is Strange : True Colors n'a rien à envier à ses prédécesseurs. Clairement.

Comme d'habitude, voici la version vidéo de ce test.
 

 

 
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Life is Strange : True Colors (PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series, PC)

Plateformes : PC - Xbox One - PS4 - PS5 - Xbox Series

Editeur : Square Enix

Développeur : Deck Nine Games

PEGI : 16+

Prix : 59,99 €

Aller sur le site officiel

Life is Strange : True Colors (PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series, PC)

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