Monobot (PC)

 

Publié le Lundi 26 juillet 2021 à 12:00:00 par Julia Bourdin

 

Monobot : Test du jeu de plateforme

Heureusement qu’il a des nerfs d’acier, lui

Ayant réalisé un article sur Monobot, édité par Ukuza en partenariat avec le développeur indépendant DreamSmith Studio, l’expérience me tentait bien ; un petit jeu d’énigmes à l’ambiance sombre malgré son protagoniste mignon dans la lignée de Limbo et Inside. Alors, après l’avoir eu entre les mains, qu’est-ce que j’en ai pensé ?

Monobot est, pour rappel, un jeu de plateforme aventure en 2D dans lequel nous incarnons Mono, un petit robot, le plus petit imagerobot de sa planète. Celle-ci est délabrée et seuls les robots, qui ne sont pas très sympathiques, semblent encore la peupler. Mono doit alors survivre aux dangers qui le guettent tout en espérant comprendre les secrets de ce monde et la raison de son existence.

Tout d’abord, quand on prend le contrôle de Mono, on constate une première chose, les mouvements sont terriblement simples : on peut se déplacer vers la droite ou vers la gauche, on peut également déplacer certains objets pas trop lourds, mais aussi interagir avec les trappes et les boutons. Et c’est tout ce dont on a besoin. Le tutoriel est efficace grâce à l’aide d’une IA qui semble vous suivre et aux diverses inscriptions sur le mur. Vous êtes lâché très très vite sur les premières énigmes… Ah oui, parce que si le jeu est classé plateforme-aventure, il aurait avant tout dû être classé comme un jeu de puzzles et d’énigmes. Bref, vous prenez rapidement le jeu en main pour avancer dans le premier niveau.

imageVous avancez donc tranquillement et là vous croisez un robot, qui ressemble à une tourelle, entouré d’un halo blanc… Et là, si vous avez déjà fait pas mal de jeux puzzle-plateformes, votre instinct vous dit que ça ne sent pas bon, mais de toute façon vous n’avez pas le choix ; c’est le seul chemin. Alors j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai sauté dedans, c’est devenu tout rouge, je n’ai pas aimé. Et là, un énorme robot m’a foncé dessus, sorti de nulle part, et j’ai fait ce que tout le monde aurait fait ; j’ai couru dans le sens opposé aussi vite que j’ai pu. Dépassant la trappe qui aurait pu me servir d’échappatoire... Cul de sac, il me rattrape, il me fait exploser à grand coup d’onde de choc, je décède et réapparais au checkpoint. Su-per...  Le stress qu’il m’a collée celui-là ! Bon, je recommence sans rater la trappe cette fois et j’atterris sur une pile de cadavres de robots du même modèle que moi, tous à moitié déchiquetés. L’ambiance.

Bref, à chaque fois que je croise un de ces robots, mon niveau de stress augmente jusqu’à crever le plafond. Ce que je ne recommande pas vraiment si vous voulez vous détendre après une longue journée de travail, par exemple, ou si vous avez le cœur fragile…

Après quelques énigmes de plus, dont la courbe de difficulté est douce, mais bien présente quand même, vous arrivez à un imagelaboratoire et un robot vous attrape pour changer le modèle de votre bras droit. Vous pouvez à présent agripper les objets aimantés dans un rayon assez large autour de vous et y rester collé pour huit secondes maximum. Votre premier pouvoir.

Et là, on peut se rendre compte d’un certain génie dans le level design ; j’ai déjà vu des objets bleutés comme mon bras avec un aimant dessiné dessus en arrivant… Parfait pour tester mon nouveau jouet !  Et déjà, la quantité d’énigmes possibles augmente follement, ce pouvoir est tellement simple dans le principe, mais fun à utiliser ; passer d’aimant en aimant, se laisser tomber au bon moment… Les énigmes de ce jeu sont vraiment très ingénieuses et j’aime beaucoup les phases calmes où je dois prendre quelques minutes et essais pour mettre en place ma solution.

imagePour le second pouvoir, que vous obtiendrez un peu plus tard dans le jeu, les choses se corsent. Votre bras gauche vous permet à présent -avec une portée assez similaire à celle du premier pouvoir, d’échanger votre place avec des objets d’à peu près la même masse que Mono. Je trouve ce pouvoir encore plus incroyable que le premier en termes d’énigme, mais… il arrive avec son lot de problèmes qui impacte sa précision en particulier dans les situations un peu stressantes.

Déjà, le ciblage de l’objet est un peu particulier, il prend en général le plus proche et il m’est arrivé souvent de me tromper de caisse et d’échanger ma place avec une dans mon dos, ce qui est assez énervant quand on est sur des tapis roulants mortels… J’aurais préféré que le jeu cible en priorité celles qui sont dans la direction dans laquelle Mono regarde. Mais aussi et surtout, le jeu vous demande donc régulièrement de déplacer les caisses sur plusieurs niveaux, de les empiler, de les faire sauter, par exemple, alors que ces dernières ont un léger rebond. Et ce léger rebond, croyez-moi, il va vous faire rager. La pile qui s’effondre, car il faut mettre la caisse quasiment au pixel près et que vous recommencez pour la cinquième fois, toujours par exemple… Alors, imaginez si le jeu vous demandait de le faire sur un tapis roulant !? Un chapelet d’injures fut proféré à l’encontre de cette caisse.

En fait, ces petits soucis, ces petites imprécisions dans le gameplay ne gêneraient pas, si seulement le jeu ne me demandait pas si tout le temps une précision millimétrée, chronométrée ou les deux ! C’est assez fatiguant et je n’ai jamais réussi à faire de grosses sessions (mon maximum étant à deux heures) avant de craquer et d’éteindre le PC… Cela étant, je suis un peu sanguine…

Un autre point dans le gameplay que j’aimerais saluer, c’est le LD. Si on oublie les passages où on peut tomber des checkpoints (rage assurée), il permet le renouvellement du gameplay en jouant par moments sur la gravité ce qui permet de débloquer un saut et une inertie dans les airs. Les passages en gravité basse étaient très sympathiques, bien plus reposants que les autres. Ils apportaient une vraie pause dans le rythme du jeu avec des énigmes plus espacées ce qui permettait de mettre en valeur un autre point du jeu dont je n’ai pas encore assez parlé ; les décors.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que les décors sont aussi beaux qu’ils sont anxiogènes ; imposants, délabrés, écrasants presque le héros sous leur poids durant certains passages… On constate vite à quel point Mono est petit et insignifiant à côté. Il imagey a plein d’autres robots, plein d’autres dangers… On doute sérieusement de notre capacité de survivre à tout ça. En plus, à certains moments stratégiques, la caméra se permet de dézoomer pour nous laisser admirer leur ampleur tandis qu’à d’autres, dans les couloirs, par exemple, elle se rapproche pour donner une sensation quasiment de claustrophobie et de crainte par rapport à ce qu’il pourrait y avoir juste devant nous…

De plus, l’ambiance sonore, souvent minimaliste, permet de se plonger encore plus dans l’univers autour de nous et son côté anxiogène ; le cliquetis des engrenages, les alarmes… Les bruits sont quasiment exclusivement mécaniques, ils sont la seule vie de cette planète. Alors, en extérieur, il règne un silence à la fois reposant et étrange, soutenu uniquement par quelques notes mélancoliques… C’est une vraie réussite.

Enfin, je ne sais toujours pas quoi penser du dernier point… L’histoire. En effet, la narration du jeu est soutenue uniquement par des notes cachées derrière des passages secrets ou des énigmes aussi ardues qu’optionnelles. Il est donc très facile d’en manquer et par conséquent de ne pas saisir toute l’histoire, surtout si on n’est pas excellent au jeu…  J’aime bien ce côté récompense, et j’ai récupéré pas mal de notes, mais en même temps, c’était quand même vendu comme l’objectif du jeu, alors il me reste un goût désagréable d’inachevé sur la langue, alors que j’ai déjà accompli de sacrés exploits…

Verdict : Et bien c’était ardu. C’était une intention annoncée dès le départ, alors je savais à quoi m’attendre, ce qui est appréciable (hein Ori), mais ça ne rendait pas la tâche plus facile pour autant. Surtout en prenant en compte les petits défauts de gameplay dont j’ai parlé plus tôt. Ça ne m’a pas empêché de passer un très bon moment pour autant, bien que ponctué de jurons et de soufflements du nez. Je vous le conseille si vous aimez bien le genre, car si les pouvoirs sont ingénieux et amusants, le reste du jeu n’est pas en reste techniquement avec une grande facilité de prise en main, des décors somptueux, des mouvements de caméra aux petits oignons, une histoire intéressante (si vous la trouvez…) et un son impeccable.


 

 
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Monobot (PC)

Plateformes : PC

Editeur : Uzuka

Développeur : DreamSmith Studio

PEGI : 12+

Prix : 12,49 €

Monobot (PC)

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