BioShock 2 (PC/Xbox 360/PS3)

 

Publié le Mercredi 10 février 2010 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

BioShock 2

Un rêve humide

imageBioShock 2 a beau être un jeu original qui se déroule dans un monde unique, je dois avouer l’avoir testé dans des conditions extrêmement particulières. Pour ne pas dire extrêmes, tout court.
Imaginez. Vous lancez une partie de BioShock 2. Vous êtes un BIg Daddy. Nous sommes en 1958, soit dix ans après les évènements qui furent contés dans le premier jeu. Votre but est de rechercher la petite fille dont vous êtes le protécteur, Eléonore. Tout au long des niveaux, vous lisez des messages « papa, viens vite me chercher », « papa, viens me sauver »…

Et là, tout à coup, le téléphone sonne. C’est la maîtresse qui vous demande de venir chercher votre fille qui vient de repeindre la classe à grands renforts de dégobillages. Et tandis que vous répondez « oui, bien sûr, j’arrive tout de suite », les « papa viens vite me chercher » et « papa, viens me sauver » prennent toute leur signification.

Résultat, vous allez passer l’après-midi, la soirée, et une bonne partie de la nuit à veiller sur votre petit cœur qui n’en peut plus de se pencher au-dessus d’une vieille bassine verte pour vomir tout ce qu’elle peut. De votre côté, entre deux nettoyages de bassines et de fille, vous continuez à explorer la cité à moitié noyée de Rapture. Autant dire que non, toutes les petites filles récupérées, je les ai toutes sauvées. Toutes. Sans exception.

Un test apocalyptique, donc, qui se mariait bien avec l’ambiance du jeu, finalement. Et une belle promesse d’être, dans un ou deux jours, à son tour penché au-dessus d’une bassine.

screenMais bref. Vous êtes un Big Daddy. Delta de son petit nom. Et il va donc falloir aller sauver Eléonore, une Petite Sœur, comme on les appelle, dont vous êtes le protecteur. Première génération de Big Daddy, vous n’êtes ni puissant, ni résistant. Autant dire que les chrosomes, ces êtres dégénérés qui peuplent les salles et couloirs de Rapture, vont vous donner du fil à retordre. Pour les novices, les chrosomes sont les habitants de Rapture, devenus fous et prompts à vous dézinguer la tête avec une clef à molette, une barre à mine, un flingue ou une mitrailleuse, par exemple. Vous allez donc rendre coup pour coup, notamment grâce à la foreuse qui équipe votre bras droit.

Rapture est une cité très année 50 dans son look, et qui se situe sous les eaux. Totalement en ruines, elle offre un spectacle hallucinant et débris, d’objets que l’on ne voit plus que dans les films de James Dean, de néons, de bassines vertes à nettoyer (euh non, pardon), et j’en passe. Une atmosphère à la fois dépaysante et familière, dont le paradoxe rajoute à une ambiance oppressante et dérangeante. BioShock 2 est un jeu peu commun, avouons-le.
Côté graphisme, le résultat est fidèle à celui du premier volet. A peine amélioré, en fait. Et résultat, on ne prend pas la même claque qu’à l’époque. Que les fans se rassurent tout de même, hein, ça reste très joli, bien foutu et si quelques bugs (corps qui disparaissent et réapparaissent selon l’angle regardé, bassines vertes à vomis qui apparaissent et disparaissent, bugs de collisions…) sont parfois visibles, c’est globalement bien léché et quand même du grand art. BioShock est un jeu qui s’apprécie en jouant, mais aussi en le regardant.

screenTout au long de l’aventure, vous allez récupérer des objets comme de la nourriture pour augmenter votre vie, du carburant pour la foreuse et de l’énergie, appelée Eve, pour lancer des sorts. Vous récupérerez également de l’argent, de nouvelles armes (lance-rivet, fusil à pompe, mitrailleuse, outil de piratage) et les munitions qui vont avec. Tout un tas de trucs qui vous serviront au fil de votre progression.
Outre les armes précédemment cités, vous pourrez récupérer des pouvoirs : télékinésie, électricité, incinération, et j’en passe, comme par exemple retourner vos ennemis contre vos autres ennemis…
Un multitude de petites choses à récupérer un peu partout, de bidons, boites et seringues, à peine cachées, qui jonchent le sol ou les étals. Des distributeurs vous permettront même d’acheter ce qu’il vous manque avec l’argent récolté.
Vous pourrez enfin pirater des choses. Des robots de sécurité, des caméras de sécurité ou les distributeurs (pour payer moins cher). Ces piratages sont assez simples et sans réel challenge : il suffit d’arrêter un métronome dans une zone de couleur (verte ou bleue pour avoir plus de bonus). Si vous vous trompez, vous déclenchez généralement une alarme qui rameute quelques chrosomes hargneux.

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screenVous allez affronter des chrosomes, donc. Des dizaines et des dizaines de chrosomes. Parfois bien balaises, genre shootés à l’EPO et à la testostérone. D’autres Big Daddy, aussi. Ils vous permettront de récupérer la petite fille qu’ils protégèrent et de la prendre à votre compte. Cette gamine pourra alors choper de l’Adam sur certains cadavres, sorte de liquide rougeâtre qui vous permettra, à vous, d’acheter de nouveaux pouvoirs ou d’améliorer vos capacités. Une fois deux cadavres vidés de leur Adam, vous pourrez décider de sauver la petite fille ou de la sacrifier pour en récupérer encore plus. Comme expliqué, je ne peux pas vous dire ce que ça fait de la sacrifier. Je n’en ai eu ni le courage, ni le cœur. Et vous rencontrerez également des Big Sisters. Qui sautillent dans tous les sens mais qui, finalement, meurent comme tout un chacun, à grands renforts de foreuse dans les miches.

BioShock 2, c’est donc un bon FPS à l’ambiance originale, bien léché, bien réalisé et… euh… super linéaire. Voilà, c’est dit. Quand on vient de se taper du Stalker, dans un autre genre, certes, mais avec une énorme liberté, se retrouver à nouveau dans des couloirs, qui mènent à de grandes pièces d’où partent d’autres couloirs… ben c’est un poil lourdingue. En fait, les décors et l’ambiance sont quand même vachement bien foutus et ça pourrait passer malgré tout. Malheureusement, la narration du jeu est ultra-pénible. Vous avez une ennemie : la mère de la petite Eléanore. Et des alliés. D’un côté, on vous menacera. De l’autre, on ne cessera de vous aider. Des contacts radios qui vous disent sans cesse où il faut aller, ce qu’il faut faire, comment il faut le faire, pourquoi il faut le faire, où il faut le faire (il y a même une flèche d’indication)… ce qui finalement prouve une certaine pauvreté d’imagination, une restriction de liberté supplémentaire et un agencement des niveaux… bordélique.

screenCette impression de n’être qu’un pantin à qui l’on dit constamment quoi faire m’a vraiment dérangé dans le jeu. Bordel, je ne suis pas un numéro, je suis un Big Daddy libre !

Bon. Malgré tout, BioShock 2 est un bon jeu. On passe un bon moment, on ne regrette en rien son achat, et on vit une expérience plutôt unique. Faite de souris, de clavier (ou de paddle) et de bassine verte, en option.

D’autant plus que le multi ajoute au charme. Vous incarnerez un chrosome (qui deviendra Big Daddy si vous récupérez le costume caché dans le niveau) et lattez jusqu’à 9 autres joueurs via des modes somme toute assez classique : deathmatch en solo ou par équipe, capture the little sister, contrôle de territoire, Free for All ou choper la petite sœur et la protéger pendant un certain temps, en solo ou en équipe. Au fur et à mesure des parties en ligne, vous débloquerez grâce à l’expérience gagnée, des pouvoirs ou des armes. Du classique, donc, mais de l’efficace.

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BioShock 2 (PC/Xbox 360/PS3)

Plateformes : PC - Xbox 360 - PS3

Editeur : 2K Games

Développeur : 2K Games

PEGI : 18+

Prix : 50 € (PC) - 70 € (consoles)

Aller sur le site officiel

LA NOTE

LA NOTE DES LECTEURS

note 7/10

 

 

Images du jeu BioShock 2 (PC/Xbox 360/PS3) :

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