Publié le Mercredi 16 décembre 2020 à 12:00:00 par Steven
Twin Mirror (PS4,Xbox One,PC)
De l'autre côté du miroir
Twin Mirror est un jeu développé par le studio français Dontnod qui, depuis l'excellent Life is Strange, se concentre sur les jeux d'aventure narratifs, au même titre qu'un Quantic Dream ou le défunt Telltale Games. Dontnod a réussi à se démarquer de la concurrence par son ambiance et son scénario mais au détriment de la technique pure, comme l'animation de ses personnages, et la mise en scène. Ce qui en fait, du coup, des jeux un peu plus typés indé que son homologue français Quantic Dream. C'est une nouvelle fois ce qui se remarque dans ce jeu, même si de nombreux efforts ont été faits de ce côté, mais nous y reviendrons.
Twin Mirror nous fait entrer dans la peau de Sam Higgs, un ancien journaliste du village de Basswood. Suite à la publication d’un article rapportant la dangerosité de la mine de la ville, il la fit fermer. Malheureusement, cette mine étant le principal acteur économique de la ville, sa fermeture engendra un nombre important de chômeurs ainsi qu’une augmentation de l’animosité de la population locale. Cette mauvaise ambiance, couplée à la rupture avec son grand amour Anna, Sam quitta la ville sur un coup de tête et changea de vie. Deux ans plus tard, il fût contraint de revenir à Basswood pour les funérailles de son ancien meilleur ami Nick, journaliste lui aussi. Sur place, le côté reporter de notre héros refait surface. Et très vite Sam doute des causes accidentelles de la mort de son ancien ami. Il décide de rester un peu plus longtemps que prévu sur les lieux pour enquêter. Le scénario, moteur principal de ce genre de jeu, fait une nouvelle fois mouche dans celui-ci. Nous sommes face à un thriller certes classique mais bien rythmé. Ce jeu n'est pas au format épisodique comme c’était la mode l’année dernière. Vous aurez donc la possibilité de découvrir le fin mot de l’histoire sans devoir attendre des mois et des mois. Un gros plus de mon point de vue.
Il vous faudra environ 5 heures pour finir le titre. Nous sommes, par conséquent, devant un jeu relativement court ou un film long. A vous de voir quelle formule vous préférez. Je suis plutôt partisan d’un jeu court mais maîtrisé. En effet, on débute notre histoire de façon assez lente sans même se soucier des futures intrigues. Et c’est une bonne chose ! Comme, pour une série, on découvre petits bouts par petits bouts les relations entre les personnages, les futurs amis et ennemis, ainsi que l’univers qui entoure le jeu. Cela est en partie dû à un jeu d’acteur extrêmement démonstratif et un doublage anglais convaincant. Cette qualité de dialogue et d'interprétation contribuent à rentrer vraiment dans le jeu dès les premières minutes et à découvrir des personnages très attachants et bien écrits. De plus, contrairement à leurs anciennes productions qui avaient des soucis au niveau de la mise en scène, ici nous sommes vraiment un cran au-dessus avec des cinématiques in game très plaisantes à regarder et bien cadrées. Le côté cinématographique du jeu est plus appuyé et cela fait plaisir à voir.
Par la suite, comme vous vous en doutez, un incident va accélérer toute l’intrigue et nous serons face à une enquête certes très classique, et tirée par de grosses ficelles, mais agréable à suivre. On attend avec impatience le dénouement final. Petite particularité dans le scénario et dans le traitement de Sam : notre héros possède un double ou un ami imaginaire avec qui il interagit dans les moments importants. Ce personnage fait à la fois office de narrateur et de commentateur sur les choix de Sam. C'est assez intéressant car ces interventions sont pertinentes. Elles sont souvent placées au moment où le joueur se questionne. Normalement, je suis contre ce genre de procédé dans le cinéma ou les jeux car cela oblige le joueur à penser comme le souhaite le réalisateur. Là, cependant, il sert le propos du jeu, ce qui m’a moins dérangé. Si je devais résumer le scénario, sans être des plus incroyables et plutôt convenu, il est clairement au-dessus de la plupart des productions actuelles. Alors oui, cela semble primordial pour un jeu narratif mais pour le coup il coche la bonne case.
Côté technique, la aussi Dontnod fait un grand bond en avant. Les décors et les jeux de lumières sont sublimes. L’ambiance “petit village américain” est très bien représentée, comme dans mon imaginaire. De plus, les musiques choisies sont pertinentes et colle parfaitement au jeu (mais cela a toujours été un des points forts des jeux Dontnod). L’animation faciale reste encore perfectible, le seul petit bémol de toutes ces améliorations techniques.
Nous sommes donc en présence d’un gameplay minimaliste où il est impossible de se tromper et où la notion de choix semble anecdotique. Il y a évidemment des moments cruciaux où le jeu propose certains choix plus importants que d'autres mais ils sont tellement visibles et grossiers que cela enlève l’effet de surprise et le goût du risque à prendre. Seul le dernier quart semble donner de réelles différences de scénario suivant votre orientation. C’est pourtant la marque de fabrique de ce type de jeu. Ici, nous n'avons pas l'impression d'influencer le scénario avec nos choix. Peut-être que je me trompe. Néanmoins, dans les productions du même genre on arrive rapidement à entrevoir le champ des possibles et l'envie de refaire une partie afin de connaître toute l'arborescence des choix. Ici, pas vraiment…
Tout n’est pas à jeter, rassurez-vous ! L’une des particularités du titre est de proposer un monde à part créé par l'inconscient de Sam. Ce dernier s’y réfugie lorsqu’il réfléchit ou qu’il doit gérer ses émotions. Cet endroit particulier, appelé palais mental, est parfaitement intégré dans l’histoire et dans l’univers du jeu. Dedans, vous aurez droit à des séquences tout à fait magnifiques techniquement et artistiquement, qui se révèleront des petites bouffées d’air frais lorsque l’intrigue commencera son ascension dans la tension. Cependant malgré son côté rafraîchissant, nous sommes une nouvelle fois au niveau 0 concernant les interactions. Nous allons juste découvrir des souvenirs de notre héros ou faire face à ses réflexions, uniquement en s’approchant des éléments placés dans ce palais mental. De plus, sans vous révéler les raisons, il va y avoir dans le jeu des moments de tension où Sam devra gérer son stress et se concentrer. Pour cela, il se retrouvera dans son palais mental mais cette fois-ci au décor cauchemardesque. Dans ces séquences, le jeu tente enfin de vous proposer de nouvelles façons de jouer. Ne vous réjouissez pas trop vite, on est encore dans le domaine de l’ultra-minimalisme. On s’ennuie presque. Par exemple, il faudra fuir un prédateur en esquivant des éléments du décors et se concentrer sur des détails pour reprendre ses esprits. Ces séquences auraient dû être de bonnes idées pour diversifier le gameplay. Or, leur maniabilité et leur compréhension maladroites gâchent ces moments. C'est dommage car l'idée était là mais la réalisation manque à l'appel…
Pour conclure, je vais en revenir à mon introduction car, comme vous vous en doutez suivant ma réflexion, le jeu m'a à la fois convaincu et déplu. Si je le prends en tant que jeu simple, je le trouve moyen. Il se prend les pieds dans le tapis au niveau gameplay. On se laisse guider essentiellement par son histoire. Si je le regarde en tant que jeu narratif, je le trouve très bon. Il s’agit d’un jeu de niche. Peu de productions sont dans ce domaine. Ça fait du bien d'être emporté par une bonne histoire et de se laisser un peu guider. Ce jeu le fait très bien. Si je l’observe en tant que production Dontnod, je le trouve juste bon. Le studio a fait un bon énorme tant au niveau technique que dans la mise en scène des séquences cinématiques. Cependant, j’ai toujours en tête la pépite “Life is strange” qui des années après sa sortie reste pour moi une référence du genre. Je ne pense pas que “Twin Mirror” ressortira comme conseil de ma part dans les prochains mois de ma vie de gamer. Il n'empêche que le jeu m’a fait passé un très agréable moment. Il a une ambiance propre, un scénario qui se laisse découvrir avec plaisir. De plus, certains passages sont vraiment intenses.Aussi, je suis resté scotché sur ma manette pendant les 5h d’autant plus que son prix est très attractif. Seulement 30 euros. Il ne faut pas bouder son plaisir. Au final, c’est tout ce que l’on demande à un jeu narratif. Il ne faut pas forcément réinventer la roue à chaque production.
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Twin Mirror (PS4,Xbox One,PC)
Plateformes : PC - Xbox One - PS4
Editeur : Dontnod
Développeur : Dontnod Entertainment
PEGI : 16+
Prix : 29,99 €
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