Publié le Vendredi 9 octobre 2020 à 12:00:00 par Sylvain Morgant

 

Star Wars : Squadrons (PC, PS4, Xbox One)

La Force Molle

Cela faisait des années que le fan de Star Wars n'avait pas eu entre les mains un jeu exclusivement tourné vers le combat spatial.

C'est bien simple, depuis X-Wing Alliance en 1999, nous n'avions rien à nous mettre sous la dent. Bien entendu, il y avait les Rebel Assault, les Rogue Squadron et même les Starfighter mais ceux-ci étaient très orientés arcade.

Bref, notre nouvel espoir repose aujourd’hui en Star Wars : Squadrons.

Et pour crever l'abcès de suite… c’est raté. On est déçu. Pas totalement, mais déçu quand même.

Le jeu se compose d'un mode solo et d'un mode multi-joueur.

L'histoire du solo se déroule quelques temps après Le Retour du Jedi. Les Rebelles sont devenus la Nouvelle République et l'Empire, bien qu'ayant perdu son Empereur, continue le combat. Durant 15 missions, qui vous prendront entre 8 et 10 heures, vous allez switcher d'un camp à l'autre tantôt les gentils Républicains, tantôt les méchants Impérialistes. Avec en toile de fond, un projet secret dont le nom revient des tréfonds de l'ancien Univers Etendu, sur fond de la trahison et de vengeance. Vous passerez donc de l'escadron Vanguard à l'escadron Titan pour jouer les Maverick intergalactique. Les missions sont relativement variées, passant de l'escorte aux dogfigths en passant par le bombardement de cibles stratégiques.

Et c'est à peu près tout ce qu'on retiendra de la campagne car, il faut encore le reconnaitre, on est face à du cliché sur patte en ce qui concerne la campagne en général et nos alliés en particulier. Pire, on a bien du mal à s'attacher à ces coéquipiers vu le peu d'interaction que nous pouvons avoir avec eux. Cela vient de la construction des écrans pré et post mission. Si dans de plus en plus de jeux, on a des "hub" interactifs, ici, on se croirait au retour des "points & clicks". De simples "écrans" 3D dans un hangar puis dans une salle de briefing avec des zones à cliquer pour lancer des dialogues et des briefings. Ça nous rappelle Wing Commander… en moins bien. Une fois ces briefings passés, il n'y a rien d'autre à faire. Pas moyen de se déplacer dans la scène, d'interagir avec qui ou quoi que ce soit…  C'est peut-être beau (et encore) mais c'est chiant. Et surtout, le gameplay n'est pas parfaitement convaincant. Moins prenant qu'un X-Wing vs Tie-Fighter, par exemple, en raison notamment d'une impression de vitesse franchement au rabais. Avoir un vaisseau Star Wars qui se traîne à la vitesse d'un vélo, quel comble ! Et encore, même pas un vélo monté par un pro sous dopage. A moins de ne vraiment pas être difficile ou d'être totalement frustré de ne pas être soi-même un Jedi, vous aurez du mal à pleinement vivre l'aventure.
Enfin, on a encore une fois l'impression que la campagne est un tutoriel servant à apprendre à piloter les différents vaisseaux et à comprendre les différentes mécaniques de jeu, avant de jouer en multi.


D’ailleurs, pour ce qui est du multi-joueur, on est loin d’un contenu gargantuesque. 2 modes de jeu "Combat Aérien" et "Bataille de Flottes" où deux escadrons composés de 5 pilotes s’affrontent sur 6 cartes aux ambiances variées : Yavin Prime, Esseles, le chantier naval de Nadiri, Sissubo, Galitan et l’abysse de Zavian. Et concernant les vaisseaux, là aussi le joueur est face à un choix réduit, avec 4 vaisseaux par camp, répartis en 4 classes : Chasseur, Intercepteur, Bombardier et Support. Ce qui donne un total de 8 appareils. Et pas n'importe lesquels, puisque l’on retrouve les classiques X-Wing / A-Wing / Y-Wing / U-Wing / TIE Fighter / TIE Interceptor / TIE Bomber / TIE Reaper. Pas de B-Wing ou de TIE Defender, ni de Slave One ou de TIE Advanced… C'est un peu court jeune homme comme dirait l'autre...

Concernant les modes, "Combat Aérien" est comme son nom l'indique du dog fight pur et dur, où les joueurs s'affrontent jusqu’à la fin du temps imparti ou jusqu’à ce qu’une équipe arrive à marquer le score maximum. C'est rapide à prendre en main, c'est fun, c'est prenant et grâce aux modifications que l'on peut faire sur nos appareils, ça permet de varier les plaisirs et de compenser certains avantages que peuvent avoir les adversaires. A l'image, par exemple, des moteurs instables qui provoquent une belle et grosse explosion, capable d'emporter avec vous un ou plusieurs autres vaisseaux. Parfait pour les kamikazes du dimanche qui n'aiment rien d'autre que de se lancer dans la mêlée… Quant à "Bataille de Flottes", c'est un mode plus difficile, plus long aussi, qui va demander de la stratégie et de la coordination aux joueurs car ici, le but est de détruire un vaisseau amiral. Ledit vaisseau étant lourdement protégé, lourdement blindé et lourdement armé. Et si cela ne suffisait pas à rendre la chose difficile, pour espérer attaquer ce monstre, les joueurs devront détruire les joueurs adverses, détruire les 2 frégates leur barrant la route et détruire les canonnières adverses apparaissant régulièrement sur la carte. Le tout en protégeant ses propres frégates et son propre vaisseau amiral. Bref, attendez vous à des combats long, furieux, stressants et épuisants. Surtout si l'adversaire est coordonné, lui (mais y’a peu de chance)…


Cependant, une fois qu'on a fait le tour, que reste-t-il à découvrir de Star Wars : Squadrons ?

Hélas rien.

Une campagne vite finie, 6 maps, 2 modes de jeu, 8 vaisseaux. On en a très vite fait le tour. Oui, le jeu est cross-platform. On peut très vite enchainer les parties, le délai d'attente n'est jamais très long. En moins d'une minute, vous pouvez commencer une partie. Mais quand en 2h vous avez pu jouer sur toutes les cartes, tester tous les vaisseaux, vous faites quoi ?

Surtout qu'aux dernières nouvelles, il n'y aura pas de DLC. Donc pas de nouveau mode, pas de nouvelle carte, pas de nouveau vaisseau.

Il y a du monde, mais jusqu’à quand sans nouveauté ni suivi ?

Quant à la version VR, c'est marrant 5 minutes, un peu gerbant au final et surtout, si peu pratique que vous devriez ne pas y revenir après un essai ou deux. Certes, ça répond bien, c'est bien calibré mais... c'est moins pratique, moins jouable, moins instinctif, tout simplement.

Ce qui ressort de Star Wars : Squadrons, avec son contenu succinct, son "petit" prix et son absence de DLC futur, c'est qu'il est une sorte d'add-on à BattleFront II où quelqu'un se serait dit : "mince on n'a pas mis de combat spatial dans le jeu." Et qu'un autre aurait répondu : "Pas grave, on va sortir le module séparément".

Bref, encore heureux que Star Wars : Squadrons soit vendu à 40 €, parce que, bien qu'on s'amuse pour le moment, pas sûr qu'il restera grand monde dessus dans un mois.