Publié le Jeudi 4 juin 2020 à 12:00:00 par Louis Vitrant
Test de Those Who Remain (PC, PS4)
La grosse déception
Pour être tout à fait franc avec vous, Those Who Remain m’a tapé dans l’œil depuis son annonce en Août dernier. En effet, avec son synopsis proposant de vous enfoncer dans un étrange village d’une Amérique profonde, accompagnée d’une ambiance à la croisée des univers de Lovecraft et Stephen King réunis, il y a de quoi faire battre (un peu trop vite ?) mon cœur d’amateur de Survival Horror.C’est donc dans la joie et l’alégresse (mais toujours avec une pointe d’appréhension) que j’ai alors lancé ce jeu, développé par Camel101 et édité par Wired Studio, à qui nous devons Close to the Sun ou encore Deliver Us The Moon. Pour vous résumer l’intrigue, vous incarnez Edward Turner qui, après avoir visiblement quelques bouteilles de bourbon, décide de rejoindre sa maîtresse dans un motel miteux (alors oui, la similitude avec la vie de Cedric est assez frappante, mais rassurez-vous, il ne boit pas de bourbon). Ainsi, après avoir compris que votre charmante amie vous ait fait faux bond, vous apercevez votre voiture partir à toute vitesse vers une route sombre. Vous entendez alors une voix d’enfant (?) vous conseillant de rester « dans la lumière ». De fil en aiguille, vous allez rencontrer d’étranges individus armés mais immobiles dans l’obscurité et finir par vous retrouver dans une ville maudite, Dormont dont il faudra vous échapper.
Vous l’aurez donc compris via ce procédé plus ou moins subtil : rester dans les zones lumineuses vous protégera de ces menaçantes et étranges silhouettes.
L’une des premières informations communiquées et une mention nous expliquant que le jeu soutien la reconnaissance des handicaps et maladies mentales. Belle action, à souligner car rarement présentes dans notre industrie. Nous arrivons alors sur un écran d’accueil ma foi très correct et dont les effets de lumières à travers l’obscurité ne renforcent encore plus mon envie de découvrir ce titre et là… catastrophe.
Catastrophe car, dès le lancement du jeu, nous apprenons que ce dernier ne comportera pas de texture dans ses visuels. Pour ceux aux fond qui penseraient qu’il ne s’agit que d’un détail, sachez que jouer à un jeu dont les graphismes ne comportent aucun relief n’est pas chose agréable. En effet, et je tiens à préciser que je n’exagère pas sur ce point, Those Who Remain a bien plus de cinq ans de retard graphique, et pourrait tout à fait faire pâle figure face à un Bioshock 1 (version d’origine bien entendu).
Pour continuer dans les critiques concernant le visuel du jeu : la lumière. Alors qu’il s’agit de l’élément très certainement le plus important de ce jeu, il s’avère que ce point est lui également très mal géré. Outre la quasi impossibilité d’afficher les sources de lumières en extérieur, c’est surtout sa simulation qui est foirée. Les zones éclairées ne servent que d’espaces de sécurité mais ne rendent pas pour autant un aspect naturel, ou du moins crédible à la lumière.
Enfin, la colorimétrie. Ce point est très important. Alors que l’image semblait plutôt plaisante à regarder dans le manu de lancement, ce n’est plus le cas une fois en jeu. En effet, un « calque » noir et blanc a été utilisé pour les phases in-game, ce qui rend l’image bien plus terne et étrangement bien plus fatigante visuellement (notamment, aves certaines sources de lumières, trop aggressive). Alors oui, j’en entends déjà certain maugréer « Mais voyons Louis, gnagnagna, c’est voulu ». Je ne dis pas le contraire. Mais lorsque le jeu s’offre une couverture aussi belle et aguicheuse, il est plus que décevant de voir le jeu à travers un colorimétrie fade.
Mais bien entendu, les graphismes ne constituent pas l’intégralité des défauts du jeu. Ah ça oui ! Alors, il est certes difficile de l’expliquer par des mots mais le personnage principal est également très… étrange à manier. Les mouvements de la caméra sont particulièrement rigides, ce qui nous rappelle qu’au fond, Halo, c’était pas si mal.
De plus, les déplacements, eux aussi sont assez dérangeant : en plus de ne pas correspondre à une vitesse de déplacement crédible, les animations rendent les mouvements du personnage jouable particulièrement robotique.
Mais, qu’en est-il de l’histoire ? En effet, j’ai bel et bien souligné, en amont de ce test, que l’univers que semblait nous proposer Camel101 paraissait plutôt alléchant. Eh bien oui, il l’est. Sa mise en contexte est également très plaisante et parfois, franchement surprenante. Cependant, ces événements sont quelques peu gâchés par le manque de clarté des objectifs qui nous sont donnés. L’univers et la mise en scène ont beaux être très intéressant, si la narration en elle-même ne permet pas d’appréhender l’espace de jeu qui nous ait proposé de manière plaisante, alors le jeu nous perd.
Bref, vous l’aurez compris, Those Who Remain n’est pas seulement mauvais, il est en plus décevant, bien en-dessous de son postulat de départ. Et j’en suis bien triste. Mais vous savez quoi ? J’ai précommandé la version du jeu en version physique tout d’abord parce que le démat’, c’est de la merde, mais aussi qu’il nous faut soutenir ces développeurs qui, en plus de parler et de faire connaître des problématiques très concrètes comme les troubles mentaux, n’ont pas nécessairement les moyens de proposer des jeux au top de la qualité attendue d’une fin de génération de consoles. En plus, la jaquette, elle est quand même vachement jolie.
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Those Who Remain (PC, PS4)
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