Bayonetta (Xbox 360/PS3)

 

Publié le Vendredi 15 janvier 2010 à 16:30:00 par Cedric Gasperini (feat. Geoffroy Ladrat)

 

Un jeu moulant

imageDans un film, les personnages et les acteurs qui les incarnent sont bien souvent les garants du succès au box office. Les développeurs de jeux vidéo l’ont bien compris : il faut des héros charismatiques et attirants pour remuer les foules. Et ce n’est pas Bayonetta qui va me contredire. Platinum Games a choisi de raconter l’histoire d’une nana sexy aux courbes affolantes et qui, à vu de nez, doit peser dans les 95-58-87.

Bon. Ok. Je reconnais qu’elle a du charme. Platinum Games sait que les joueurs passent du temps à baver devant leur écran dès qu’ils aperçoivent les rondeurs d’une miss. Et tout mâle normalement constitué aimerait bien voir Bayonetta autrement que sur un écran, venir se prélasser dans son lit et faire moult cochonneries que la morale réprouve. Même en duo avec madame si possible.
Mais d’un autre côté, je trouve qu’elle a franchement une allure de secrétaire d’un mauvais film porno, à m’attendre limite que débarque le réparateur de photocopieuse et, oh ben zut, la photocopieuse est sous le bureau et je suis en jupe courte sans culotte mais je ne vais pas bouger parce que j’ai encore du travail oh ah oh ha ouuuuh oh oui je le sens bien ton gros tournevis vas-y remplis-moi la cartouche d’encre.

Bref, personnellement, je trouve que les développeurs, pour le coup, en ont un fait un poil trop côté personnage sexy rendant finalement leur personnage totalement chimérique et inaccessible. Ce n’est pas le cas de Geoffroy qui, lui, en est tombé éperdument amoureux, pour preuve les grandes traces laissées par ses innombrables coups de langue sur son écran.

Et ce n’est pas le seul point qui nous oppose avec Geoffroy concernant Bayonnetta.

screenHeureusement, nous sommes d’accord pour dire qu’au niveau du scénario, Platinum Games a écrit sous l’influence de drogue. Totalement imbitable, il raconte grosso modo l’histoire d’une sorcière amnésique garante de la sécurité du monde normal en buttant les anges qui, avec leur tronche d’Horus ailé, viennent mettre le souk chez les humains dans la guerre qui les oppose avec les enfers. Ajoutez tout un tas de subtilités, de cas particuliers, de personnages étranges ou secrets, de confrérie masquée et j’en passe, et vous aurez un micmac incompréhensible et difficile à suivre. Pour ne pas dire qu’en fait, on enquille les niveaux en se foutant éperdument de l’histoire racontée.

Bayonetta est un beat’em all qui s’assume. Ici, entre les nombreuses cinématiques qui permettront de faire un poil retomber la pression, on enchaîne des niveaux impressionnants de frittages monstrueux avec des légions d’anges pas si angéliques que ça.

Ridicule. C’est le mot qui me vient à l’esprit en voyant les pitreries de Bayonetta. Faisant le poirier sur les mains, elle dézingue les ennemis avec les flingues monstrueux accrochés à ses chevilles et qui ferait à n’importe qui une démarche de pingouin, tirant avec la cadence d’un fusil-mitrailleur et les réserves de munition d’un F-14 Tomcat bourré jusqu’à la gueule.
Geoffroy, lui, trouve au contraire que les acrobaties du jeu permettent encore plus de mouvements, encore plus de combos, et jubile à chaque fois que la belle alterne entre ses mains et ses cuisses pour dézinguer du méchant, jubilant à chaque fois qu’elle fait le grand écart de ses jambes qu’elle a fort belles.

screenBrouillon. J’ai quand même un écran 40 pouces. De quoi voir les détails d’un jeu, en théorie. Sauf que dans Bayonetta, les combats sont tellement brouillons qu’on se contente souvent de matraquer les boutons sans voir où le personnage se trouve, ce qu’il est en train de faire, et qui il affronte. On appuie de temps en temps sur le bouton des morts spéciales, qui, elles, sont effectivement très sympathiques et amusantes… mais dont on se lasse à la longue.
De son côté, Geoffroy a, lui, réussi à maîtriser les combats. S’il reconnait quelques phases parfois brouillonnes, notamment en raison d’un caméra capricieuse et de nombreux ennemis à l’écran, il n’en jubile pas moins de se lancer dans des affrontements titanesques contre des hordes d’ennemis. Il enchaîne les combos comme une employée de maison close enchaîne les passes. Il utilise les griffes, le katana, les patins à glace, et même les armes laissées par les ennemis, mettant à profit l’impressionnant arsenal proposé par le jeu. Et effectivement, il jubile de guillotiner les ennemis, les envoyer dans des vierges de fer ou leur faire subir les fameux « mouvements de torture » pour les achever, à matraquer le bouton de sa manette comme un fou pour que le coup soit plus violent encore.

Jouissif. Ce n’est pas forcément le terme que j’aurais employé, mais je laisse à Geoffroy la possibilité d’exprimer son total contentement face aux boss de fin de niveaux, vu que je partage son enthousiasme à ce niveau. Ces boss demanderont plus de tactique, plus de réflexion, des combos plus compliqués, et offriront des combats titanesques qui vous donneront pas mal de suées. Heureusement, les checkpoints sont nombreux et bien faits pour éviter de se retaper de trop grandes portions du jeu en cas de mort inopinée.

screenEnfin, nos avis se rejoignent également sur le design. Si mes goûts personnels me laissent assez hermétique au character design et d’ailleurs au design en général, je lui reconnais d’être original, cohérent et bien foutu. Geoffroy, lui, adore tellement qu’il a décidé de s’habiller en combinaison latex ultra-moulante jusqu’à la fin de ses jours. Bayonetta est surtout vraiment beau et fort bien réalisé. Un jeu qui vous en mettra plein les mirettes pour votre plus grand plaisir.

Au final, comme vous aurez pu vous en rendre compte, deux avis divergent à la rédaction. Et divergent pour deux avis, c’est énorme. Si je reconnais tout à fait qu’on puisse se laisser séduire par Bayonetta, parce que le jeu est bien foutu, beau et tape dans tous les sens, je n’ai ni accroché à l’ambiance, ni aux personnages, ni à l’univers et encore moins à ce qui n’est, pour moi, qu’une succession de bastons brouillonnes et un poil répétitives, heureusement rythmées par des boss de fin de niveaux sympathiques et offrant un véritable challenge.
Geoffroy, de son côté, a plongé en plein dans l’univers, dans la beauté des environnements, dans cette histoire délirante aux personnages abracadabrants, et dans ces affrontements gorgés d’adrénaline. Il n’a pas eu la même aversion pour moi face au brouillon de l’action et a très bien réussi à passer outre, à mieux organiser son jeu.
Alors pour ma part, je n’ai pas non plus détesté, hein. Bayonetta est un bon jeu.
Geoffroy, pour sa part, le qualifierait d’excellent.

Ne reste plus qu’à faire votre propre choix.


Le contre-avis de Geoffroy image
Je pensais m’adonner à un Devil May Cry de plus ou moins bonne qualité. Erreur, puisque même si Bayonetta manie des flingues, même si c’est un beat them all, même si il y a des gemmes, des sphères, de la vie, de la magie, des épées, des transformations,… Le jeu de Sega est bien différent. J’ai traversé un conte de fée qui s’est transformé en compte d’horreur face à tous les monstres croisés. Car ici il ne s’agit pas de bêtement déambuler dans les couloirs en trucidant des vagues d’ennemis toujours identiques. Chaque scène du jeu est unique, scénarisée, scriptée. Elle raconte sa petite histoire, comporte ses propres énigmes et ses propres Boss. On vous demande d’aller toujours plus loin, de faire toujours plus fort.
Bayonetta est une musique dont le tempo accélère sans cesses, jusqu’à la fatigue d’ailleurs, sans vous laisser respirer une seule seconde. Vous voyez je ne vous ai même pas encore parlé des courbes délicieuses de notre héroïne tant elles sont occultées par des graphismes impressionnants. Le niveau du Paradis est clairement la plus belle chose que j’ai pu voir en jeu vidéo, et il étalonnera désormais la qualité des graphismes des jeux.
Je suis séduit, mais je sais également reconnaitre ses défauts. Bayonetta est épileptique (même si l’action est beaucoup plus lisible que Cédric veut bien le faire croire), étrange, décalé. Il ne plaira clairement pas à tout le monde, mais il est vraiment très loin d’un simple jeu fan-service.
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L'avis de Cedric image
Difficile. Difficile de donner un avis clair et précis sur un tel jeu. Parce que je sais que c'est un bon jeu. Une excellente réalisation, même si la caméra a parfois tendance à partir en vrille. Parce qu'il est original. Parce que certaines scènes sont assez intenses. Mais pour ma part, je n'ai pas réussi à entrer dans le jeu, dans l'atmosphère, dans l'univers. Bayonetta me laisse complètement de glace et ses accrobaties me navrent plus qu'elles m'amusent. Confus, répétitif, je n'ai finalement pris qu'un plaisir modéré en raison de graphismes somptueux et de certains passages effectivement croustillants.
Maintenant, de l'aveu même des développeurs "Bayonetta est un jeu dans lequel il ne faut pas s'attarder sur le scénario. Les qualités du jeu sont ailleurs". Certes. Sauf que le scénario est, pour ma part, terriblement important et que là, pour le coup, il est tout simplement incompréhensible et bordélique au plus au point. Ne reste donc qu'un bon défouloir pour ceux qui aiment, mais auquel il manque le plus important : une âme.
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Bayonetta (Xbox 360/PS3)

Plateformes : Xbox 360 - PS3

Editeur : Sega

Développeur : Platinum Games

PEGI : 18+

Prix : 70 €

LA NOTE

LA NOTE DES LECTEURS

note 7/10

 

 

Images du jeu Bayonetta (Xbox 360/PS3) :

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