Publié le Vendredi 4 octobre 2019 à 12:00:00 par Sylvain Morgant

 

Ghost Recon Breakpoint (PC, PS4, Xbox One)

A moitié plein ou à moitié vide ?

Après la mystérieuse disparition du navire USS Seay au large de l'ile d'Aurora ; siège de l'entreprise de haute technologie Skell Tech et n'arrivant pas à communiquer avec les habitants, le gouvernement US lance l'opération Greenstone.

Un détachement des Ghost, composé de 32 membres des Forces Spéciales, est envoyé sur place pour enquêter.

Les Ghosts n'ont pas le temps d'atteindre le sol de l'île que leurs hélicoptères sont abattus par une nuée de drones. Les survivants aux crashs sont traqués par une mystérieuse force armée baptisée Wolves, commandée par Cole D. Walker, un ancien Ghost.

Pourquoi et que fabrique Skell Tech sur Aurora ? Ce seront les deux questions auquelles Nomad, chef du détachement et l'un des rares survivants en état de combattre, devra répondre.

Dernière production vidéoludique produite par Ubisoft, Ghost Recon Breakpoint reprend quelques années après l'opération Kingslayer en Bolivie. Et ce doté d'une histoire, qui, si elle est plus développée que celle de Wildlands, fleure bon le film d'action basique. Même si des éléments liés aux "dangers des hautes technologies et des méchantes sociétés qu'elles gagnent trop d'argent" ont été incorporés. Bref, un scénario estampillé Tom Clancy juste pour faire beau parce qu’il faut bien avouer que les scénaristes du jeu sont loin d’en avoir le talent. Le scénario, relativement banal et insipide, ne vous aidera pas à vous sentir plus concerné que ça par l’aventure. Mais peu importe. On va flinguer des méchants, c’est tout ce qui compte, non ?


Dans Breakpoint, fini la Bolivie, bonjour Aurora, île mystérieuse du Pacifique Sud, totalement fictive et donc inventée pour le jeu. Les développeurs se sont encore lâchés avec un terrain gigantesque mêlant forêts, montagnes, marrais et complexes urbains. C'est grand, c'est à perte de vue et c'est escarpé comme jamais. Problème, c'est assez vide. Si l'on retire les patrouilles ennemies, l'environnement manque clairement de population et de faune. Il  y a bien le contexte qui te dit que l'île est sous "loi martiale avec interdiction de sortir" mais même dans les complexes urbains/industriels, il y a relativement peu de population. Quant à la faune, à part quelques oiseaux, cochons et lapins, on n'a pas vu grand-chose. A croire qu’ils sont tous végans sur cette île…

Le terrain de jeu est gigantesque mais est-ce qu'il est beau ce bac à sable ?

Pour être honnête, après les claques des derniers Assassin's Creed et The Division 2, on est déçu devant Breakpoint. C'est beau mais pas autant que l'on si attendrait. A moins de jouer sur un PC avec les dernières cartes graphiques à la mode, oubliez les niveaux de détails les plus élevés. Idem pour les versions consoles, la différence entre console normale (PS4 et Xbox One) et leurs versions boostées (PS4 Pro et One X) est flagrante, surtout les visages et la végétation. Pour avoir testé le jeu sur PC, PS4 et Xbox One X, on préfère largement la version One X et la version PC. Les textures y sont plus détaillées. Cela n'empêche pas d'avoir des reflets sur les lunettes de visés qui ont l'air de venir tout droit des années 80… Bref, beau si on a le matos, et encore, pas complètement subjuguant, le jeu en devient assez quelconque sur PS4 et Xbox One classiques.

Et niveau contenu, c'est comment ?

Ce Ghost Recon reprend la recette des dernières productions Ubisoft. Une liberté de mouvements, pléthore de missions principales et secondaires. Des missions "recherche d'équipement", des missions "End Game", des missions JcJ, des missions quotidiennes, des Raids à plusieurs, une campagne intégralement jouable en co-op. En gros, vous prenez un mix entre Odyssey et The Division 2 et vous avez Ghost Recon Breakpoint. Rajoutez à cela le contenu qui sera rajouté petit à petit par Ubisoft tout au long de l'exploitation du jeu. Bref, y en a pour tout le monde, que vous soyez solo, co-op ou JcJ. En parlant de JcJ, le mode Ghost War, des affrontements 4v4 sont aussi au programme. Niveau co-op, le mode Ghost War reprend les bases de Wildlands en l'améliorant. Les 8 joueurs s'affrontent sur des cartes réduites, mélangeant tactique pour trouver l'équipe adverse et bourrinage quand c'est l'heure de faire parler la poudre.  Même si, il est vrai, l'expérience peut être sensiblement différente d'une partie à l'autre en fonction du comportement des joueurs alliés et ennemis.


Pour le gameplay, on reprend les basses de Wildlands en y incorporant des points, encore une fois, de Odyssey et The Division 2. Ici, point de compagnon IA, on est en solitaire ou en co-op. La survie et l'endurance du personnage ont été incorporées dans Breakpoint. Mais on ne va pas se mentir, ces deux éléments font plus rire qu'autre chose. La survie consiste juste à pouvoir se soigner via des bandages ou des seringues. Quant à l'endurance, c'est encore plus risible, à force de courir, de grimper ou descendre les pentes, votre personnage se fatigue. Il faut donc qu'il mange et boive régulièrement. On a donc la joie de voir notre personnage se casser la gueule de fatigue après avoir descendu 20m de pente… On rappellera à l'assistance que l'on est censé être un soldat des Forces Spéciales US… Mais rassurez-vous, la carte est remplie de bivouacs, qui servent aussi de points de voyage rapide, où l'on peut se reposer. Et donc ne pas manger ni boire une seule fois de toute votre partie… Petite nouveauté amusante, surtout si vous aimez Predator, on a la possibilité de se camoufler intégralement lorsqu'on est allongé au sol, devenant ici invisible pour les drones et les ennemis. Pour les sensations de tirs et le combat, on retrouve les sensations de Wildlands. L'IA est un poil plus agressive, surtout les Wolfs et les Drones, mais agit selon des schémas rapidement identifiables. Bref, ce n’est pas forcément la joie, l’IA étant quand même très basique.

Pour le reste, on retrouve les points de compétences qui amélioreront vos personnages. Il y en a des passifs, des spécifiques à des classes et des avantages, des bonus que l'on doit activer après les avoir déverrouillés. On ne peut en activer que 4 au maximum, permettant de s'adapter à la situation en cours. On retrouve aussi le système de classe, assez classique : Médecins, Assaut, Sniper, Panthère. Enfin, les armes et équipements sont aussi modifiables. La nouveauté est qu'ici, le look du personnage est aussi customisable, les pièces "d'armure" peuvent prendre l'apparence de n'importe quelle pièce d'équipement précédente que vous avez débloquée. Pour faire simple, le casque high-tech avec vision nocturne lvl 250 peut prendre le look de votre petit bonnet en laine tricoté par maman avec lequel vous avez commencé l'aventure. Les véhicules terrestres et aériens sont toujours là. Et l'hélico sera encore et toujours votre compagnon idéal pour voyager tant les voitures et camions sont toujours aussi bordéliques à conduire.


Si globalement, on est emballé par le jeu et son contenu, on l'est moins par son menu, lent et fouillis. On peut clairement compter entre 1 et 2 secondes pour passer d'un onglet à l'autre alors qu'on l'on appuie sur une touche ! La carte n'a que 2 réglages de zooms. De même on ne comprend pas pourquoi le module de personnalisation du personnage n’est pas à côté ou intégré à l'onglet de l'équipement.

Concernant les microtransactions, car il y en a, pour le moment, elles ne servent qu'à déverrouiller que des éléments cosmétiques et des armes. Dans le cas que celles-ci, elles sont claquées sur le niveau du joueur et vous obligent quand même à trouver le plan d'amélioration. On espère quand même qu'Ubisoft ne charge pas la mule plus tard.

On ne peut hélas pas ne pas parler de la réalisation technique du titre. Encore une fois, Ubisoft à fini Ghost Recon Breakpoint à la va-vite. Textures absentes ou qui arrivent 3 jours après les autres, effets de lumières hideux, blocages dans les décors… Encore une fois, on est parti pour pas mal de correctifs dès la sortie du jeu. C'est dommage car à priori, il a tout pour faire claquer la rétine des joueurs, pour peu qu’il soit correctement optimisé (et si, c’est possible, Assassin’s Creed y a bien réussi).

Bref si Ghost Recon Breakpoint n'est pas parfait et a des défauts techniques, il est doté d'un solide gameplay et de mécaniques qui raviront les amateurs du genre. Mais ça manque de finition et de détails.