Publié le Vendredi 29 mars 2019 à 12:00:00 par Louis Vitrant

 

Tropico 6 (PC, PS4, Xbox One)

Quand c'est trop, c'est Tropico...

Pour la sixième fois, la licence Tropico propose aux joueurs de se coiffer la tête de leur plus beau képi afin de diriger d’une main de fer une île des Caraïbes. Ce nouvel opus est édité par Kalypso Media (en charge de la série depuis le 3) et est disponible dès aujourd’hui. Et il s'agit toujours d'un jeu de gestion, dans lequel vous allez administrer une (ou plusieurs ici) île, construire ses infrastructures, gérer le peuple, vous occuper de la politique...

Le scénario du jeu sera donc dévoilé par Penultimo, l’historien et biographe d’El Presidente, le dictateur que le joueur va incarner. Tout débute à l’ère coloniale. Tropico est une propriété de la Couronne d’Angleterre et nous sommes le gouverneur mandaté par le roi d’Angleterre pour exploiter les ressources, mais aussi le peuple de l’île. Toutefois, porté par des factions rebelles et animé d’une âme de révolutionnaire marxiste, vous devrez proclamer l’Indépendance de la colonie avant la fin de votre mandat. S’en suivront alors d’autres enjeux, en lien avec différents contextes historiques et politiques tels que les deux Guerres Mondiales, la Guerre Froide ou encore notre époque. Le but du jeu étant de prospérer le plus longtemps possible, le joueur devra gérer ses relations diplomatiques avec les grandes puissances, mais aussi son propre pays (au travers d’élections plus ou moins honnêtes, ou encore de lois militaires plus ou moins strictes).

Le jeu comprend le mode bac à sable, déjà présent dans l’opus précédent et qui nous propose de « créer » notre propre archipel en réglant de nombreux critères tels que l’époque de départ (de l’ère coloniale à nos jours), la population de départ ou encore l’argent que nous possédons en début de partie. Le second mode de jeu est le mode « Mission ». Cette partie est davantage guidée, puisque l’on doit choisir entre 15 îles prédéfinies et possédant leurs propres contraintes : l’ère de départ est imposée, et l’objectif des missions varient.  Sur certaines missions, d’autres caractéristiques ont été greffées, par exemple ne pas pouvoir installer de logements durant la partie. En rajoutant les trois niveaux de difficultés, Tropico 6 se présente comme un jeu plutôt riche en contenu et disposant d’une courbe de progression adaptable en fonction du joueur.


Cette même progression est d’autant mieux gérée grâce aux différentes périodes historiques. Ainsi, plus on avance dans le temps, plus il nous est offert de possibilités d’actions : durant l’ère coloniale, servant de tutoriel, notre panel d’action sera peu développé afin de connaître les bases du jeu (le système de quêtes et de relations avec les différentes factions, les durées de mandats, les routes commerciales, et enfin les raids). Une fois le tutoriel passé, la période « Guerres Mondiales » nous offrira alors la possibilité de créer notre propre constitution, d’améliorer nos unités de production ou encore de nouvelles ressources (notamment l’électricité). Et cela continue encore, avec la Guerre Froide, puis les Temps Modernes.

Le rythme du jeu est bien mieux géré qu’auparavant, on ne se retrouve que très rarement dans des situations d’attente, notamment grâce au retour des raids qui permettent de gagner de nombreuses ressources (argent, population et marchandises). Le jeu ne perd pas non plus ses qualités déjà présentes dans les anciens épisodes avec un HUD vraiment clair et des personnages encore plus attachants, avec des références plus assumées.

Toutefois, on ne peut pas nier que le jeu n’a pas réellement subi d’améliorations graphiques. En effet, on ne relève pas d’évolution notable (peut-être à cause du nombre d’éléments présents à l’écran, vu que nous sommes passés d’une île à plusieurs ?). De plus, le jeu est parfois mal optimisé.

Ainsi, nous nous retrouvons avec un jeu de gestion vraiment plaisant, tant au niveau de son ergonomie globale qu’au niveau de son humour, encore plus accentué. Cependant, on ne peut pas passer à côté de son aspect graphique, qui n’a pas suffisamment évolué. En plus de cela, le rapport que l’on entretien avec El Presidente est moindre (je regrette vraiment de ne plus pouvoir créer ma descendance). Le jeu est donc meilleur que son prédécesseur mais sans apporter non plus suffisamment d’innovations et de changements, et il est loin d’être exempt de tout défaut.
Quoi qu'il en soit, Tropico 6 reste dans la même veine que ses prédécesseurs : un jeu de gestion fun, sympa, délire mais avec du fond et du contenu. On adhère, donc.