Publié le Mercredi 26 décembre 2018 à 12:00:00 par Thibault Claudel
Bumblebee, la critique du film
Un petit jaune pour l'apéro ?
Cybertron est tombée. Les Autobots ont échoué. Coupés dans leur retraite par les vilains Decepticons, nos amis robotiques envoient leur plus jeune recrue en mission. Alors que leur berceau mécanique s’effondre, les Autobots regardent Bumblebee s’envoler dans l’espace, avec la Terre comme seule direction.L’introduction de Travis Knight nous annonce au moins deux idées fortes derrière le premier spin-off de la saga Transformers. Tout d’abord, un changement esthétique. Le récit ne se contente pas de se dérouler dans les années 80. Il épouse aussi, dans un mouvement presque méta, le look des Transformers de l’époque. Bumblebee n’a pas tout à fait ses cornes, mais l’ensemble des Transformers sont plus colorés, plus cubiques, en un mot, plus robotiques.
Second changement annoncé : l’intrigue. Après cinq films aux « McGuffins » toujours plus médiocres, le seul objectif des Transformers est ici de trouver un refuge. Sans tomber dans la métaphore politique pour autant, Bumblebee dépeint ainsi une vraie guerre civile entre nos robots favoris, là où Bay se contentait d’escarmouches certes impressionnantes, mais souvent vides de sens. Ça n’a l’air de rien comme ça, mais le choix de la scénariste, la très désormais populaire Christina Hodson, prendra tout son sens par la suite.
Elle qui décrivait Terminator : Le Jugement Dernier comme le scénario qu’elle aurait rêvé écrire teinte son film d’une vraie patte inspirée des films d’action des années 80 et 90. Rien de plus normal à l’heure d’un marché hollywoodien biberonné à la nostalgie, et pourtant Bumblebee n’en fait pas trop. A l’exception près de choix musicaux un peu trop évidents, le film parvient à surfer sur nos souvenirs tendres et notre conscience des clichés du cinéma américain sans sacrifier ses émotions ou son intrigue.
Et en l’occurrence, Bumblebee a un cœur en or. Le petit Autobot emmène les spectateurs et spectatrices – le personnage humain était pour la première fois une héroïne, Charlie, interprétée par la talentueuse Haillee Steinfeld – de tous les âges à travers ses péripéties, sans jamais leur faire perdre le sourire, si ce n’est le temps d’une larme douce-amère. Passées les premières minutes très riches en action, Travis Knight joue ainsi sur une note portée sur l’émotion, très « Amblin ».
Il aura donc fallu cinq films à Transformers pour enfin toucher du doigt la recette de son producteur Steven Spielberg, mais la licence n’est pas à une contradiction près, et quand le résultat est aussi appréciable, on ne peut qu’applaudir. Maintenant, on ne pourra pas s’empêcher de relever quelques incohérences, mais surtout, des répétitions par rapport à l’original.
Venus de l’animation, Travis Knight amène des séquences plus tendres et une action plus ludique, là où Michael Bay donnait dans l’apocalyptique. Mais pour le meilleur comme pour le pire, le plus américain des auteurs reste le père d’une majorité des bonnes idées de Bumblebee. S’il est plus mignon et plus chaleureux qu’à l’accoutumée, le plus célèbre des Transformers reste ainsi muet, s’exprimant uniquement grâce à la radio.
Par moments, Bumblebee aura donc des allures de remake, comme la plupart des opus franchisés de ces trois dernières années. Ce qui ne veut pas dire qu’il manque d’intérêt, bien au contraire, mais ne serait-ce que par honnêteté intellectuelle, il reste bon de le mentionner. Bien heureusement, ces échos au premier Transformers n’empêchent pas Knight de nous livrer des scènes touchantes, tandis que Christina Hodson s’avère plutôt douée dans l’utilisation de la symbolique, qui disparaît petit à petit des blockbusters.
Par conséquent, Bumblebee fait l’effet d’un petit shot d’Energon, parfait pour revitaliser une franchise au potentiel insoupçonné et divertir petits et grands pendant les fêtes. Hasbro et son studio récemment créé en partenariat avec Paramount, Allspark Pictures, ont visiblement réussi leur pari, parce qu’on a définitivement hâte de voir plus de Transformers, désormais !
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Bumblebee, la critique du film
Plateformes :
Editeur : Paramount Pictures France
Développeur : Travis Knight
PEGI : 3+
Prix : Cinema
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