Publié le Mercredi 31 octobre 2018 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
Test de Red Dead Redemption 2 (Xbox One, PS4)
Le chevauchée fantastique
Avant toute chose, il est bon de préciser que le testeur du jeu, moi en l’occurrence, a été élevé au Western. Et qu’il en est tout bonnement devenu fan au fil des ans. Les John Ford, les Sergio Leone, les Clint Eastwood, John Wayne, Lee Van Cleef, Steeve McQueen, Charles Bronson, Eli Wallach et j’en passe, sont pour moi autant de héros qui m’ont fait voyager dans ma jeunesse et m’ont fait rêver de grands espaces parcourus à dos de mon cheval appelé Kouillemolle. Avec un K parce que le jeu Red Dead Redemption 2 n’acceptait pas que je mette un C sous prétexte qu’il y avait là-dedans un mot « inapproprié ».Enfin bref, le western, c’est mon truc. Si je n’avais pas une sainte horreur des canassons, j’aurais volontiers embrassé la carrière de cow-boy au XIXème siècle. Si, si.
Tout ça pour dire que les jeux de Western, c’est aussi ma came. J’ai adoré le premier opus, j’ai fait mes armes sur Outlaws (1997), Call of Juarez (2005) ou même, pour remonter plus loin encore, sur Gun Fight (1975). Quant à Gunfright (1985), il reste encore aujourd’hui l’un de mes jeux préférés.
J’ai donc pris un plaisir immense à retrouver Red Dead Redemption 2, même si recevoir pour test un code de téléchargement (100 Go) à midi, le jour de la sortie du jeu, ça a toujours de quoi énerver un journaliste…
Red Dead Redemption 2 vous met dans la peau d’Arthur Morgan. Comme John Marston, le protagoniste du premier jeu, Arthur était un orphelin recueilli par le brigand Dutch Van Der Linde. Il va apprendre à devenir un bandit de grand chemin. Le jeu s’ouvre alors que la bande de Dutch a subi un revers dans la ville de Blackwater. Des hommes sont morts, mais surtout, ils sont désormais ruinés et à bout de souffle, pourchassés par la célèbre Agence Pinkerton. Ils échouent dans un petit village minier abandonné, dans les montagnes enneigées. Arthur n’était pas à Blackwater, mais va se mettre au service de son mentor pour redonner vie à la troupe. Vous allez donc apprendre à tirer, chasser, braquer un train, et j’en passe. A la rude. Ça va aussi être l’occasion de découvrir un à un les autres membres de la bande.
Une sorte d’introduction qui va vous prendre une paire d’heures, voire plus, avant que les neiges ne fondent et que vous ne migriez vers Horseshoe Overlook. Le point central de votre aventure où vous allez établir votre camp. Un camp de fortune que vous pourrez, au fil des missions et de l’argent gagné, améliorer et approvisionner en nourriture, munitions et médicaments. Même si ces améliorations sont, au final, relativement accessoires et n’influeront pas sur l’histoire en général.
A une encablure de votre camp se trouve la petite ville de Valentine où vous pourrez commercer, mais aussi filer un coup de main au shériff local en attrapant des bandits notoires, voire à quelques autres personnes que vous y croiserez.
Et bien entendu, chaque membre de votre gang a toujours un boulot à vous filer. Quand il ne s’agit pas d’aller les récupérer ivres morts à l’autre bout du territoire…
Aider un de vos potes retenu prisonnier, récupérer l’argent de dettes, flinguer la bande ennemie des O’Driscoll, chasser divers animaux… les missions s’enchainent comme les kilomètres à dos de cheval. Vous pourrez ainsi acheter de nouvelles munitions plus efficaces, de nouvelles armes, des remèdes pour soigner vous ou votre cheval, de nouvelles tenues…
Premier constat, Red Dead Redemption 2 est un jeu énorme. Enorme pour une multitude de raisons. Enorme au niveau graphisme. C’est sans nul doute le plus beau jeu jamais sorti. Une vraie tuerie, c’est le cas de le dire. La carte est immense et vous fait voyager de plaines arides en montagnes, de fermes en villes… chaque endroit regorge d’une multitude de détails. Animaux, plantes, arbres, cailloux, souches… les développeurs ont fait un travail extraordinaire et on comprend mieux comment on peut alors arriver à 2 disques Blu-ray et 100 Go de données pour le jeu. C’est tout bonnement incroyable. On passerait des heures à simplement se promener pour profiter du décor, des horizons sublimes… et d’ailleurs, cela dit, on va passer des heures à se promener… mais on y reviendra.
Il y a des tonnes de choses à faire dans le jeu. Sans compter les missions « aléatoires » : sauver une jeune fille en détresse, aider un pauvre ère qui s’est fait mordre par un serpent, aider un type qui se fait maltraiter par les O’Driscoll, en aider un autre provoqué en duel par un mauvais joueur… et j’en passe. A vous de vous y intéresser ou de passer votre chemin. A vous aussi d’aider ou décider de braquer les passants… vous pouvez choisir d’être un bon cow-boy ou un mauvais, malgré votre passif déjà lourd en tant que membre du gang de Dutch Van Linde.
Jouer du flingue ou du lasso dans un jeu de malade, aux graphismes de malades, avec une bande-son de malade (les cris des animaux sont magnifiques), voilà qui donc augurait du meilleur.
Mais malheureusement, tout n’est pas forcément tout rose dans Red Dead Redemption 2. Des mécaniques de jeu datées plombent très largement l’ensemble. Une roue des armes et objets mal pensée, la nécessité de toujours prendre ces armes sur la selle de votre cheval avant chaque mission (sans quoi vous avez tôt fait de vous retrouver à poil), des scripts ridicules (faire le tour de son cheval pour poser une peau de bête dessus notamment), ouvrir les tiroirs et devoir prendre un à un chaque objet, les scripts longuets du dépeçage d’animal, la rigidité des déplacements à pieds… sans compter certains scripts franchement visibles, à base de « tu peux toujours courir pour rattraper le méchant, mais dans le jeu on a prévu qu’il arriverait à tel endroit avant toi, donc on va te ralentir… ». Il y a toujours, à chaque mission, des choix qui vous sortent du jeu ou vous rappellent que vous n’êtes que dans un jeu vidéo, très rigide sur le gameplay qui plus est.
On rajoutera aussi pas mal d’autres choses agaçantes : les sauvegardes automatiques très espacées et qui vous rechargent n’importe quoi (j’ai marché 30 minutes pour aller récupérer le cheval d’un bandit dans l’espoir de le revendre, je suis mort connement en chutant d’une falaise, pourquoi ma sauvegarde me remet en haut de la falaise sur mon cheval ?). Il y a aussi ces bugs… notamment la gestion des déplacements à cheval : votre canasson bute contre une souche, une pierre, et vous tue en tombant. Ou alors vous pouvez aussi mourir en tombant d’une pierre… de un mètre de haut alors que vous grimpiez une petite colline… Si vous écrasez un animal à cheval, inutile d’espérer récupérer son cadavre : il disparait comme par magie. Enfin, lorsque vous lancez une mission, vous êtes bloqué sur plein de choses jusqu’à la terminer (oui mais je veux au passage déposer de l’argent dans la caisse de ma bande… ah, ce n’est pas possible… bon…). Ajoutez des fois où vous perdez la mission juste pour avoir voulu contourner vos ennemis ce qui vous a… fait sortir de de la zone…
Rigide. Très rigide, Red Dead Redemption 2. Trop rigide et trop mal pensé sur beaucoup de choses. Ah. Et pour info, quand le vieux vous propose de rentrer avec lui après la chasse à l’ours ratée, dites oui. Sinon vous devrez vous taper 30 minutes de galop pour revenir dans votre camp ensuite…
C’est enfin un des autres gros reproches à faire au jeu : les mauvaises langues le compareront à un simulateur de cheval. Red Dead Alexandra Ledermann… Il faut débloquer le fast travel (et ça met du temps) avant de pouvoir vous éviter de longues chevauchées un brin chiantes et où un accident de cheval (bug) a tôt fait de survenir… Sans oublier tout ce qu’il faudra débloquer au fil de l’histoire, parce que tant que la mission n’est pas faite, vous n’y avez pas accès… Et cela concerne certaines armes… comme certains bâtiments (receleur notamment).
Vous devrez aussi faire attention au moral de la bande, gérer vos « noyaux » d’endurance et de faim qui permettent de régénérer votre santé et votre sprint, sans oublier la gestion de votre température corporelle (bien se couvrir dans les montagnes) ou votre poids (ne pas trop manger)… même si c’est au final plus accessoire qu’autre chose et n’est pas spécialement à (trop) prendre en compte durant votre partie.
Le jeu s’étale… durant une vingtaine d’heures, vous allez végéter dans cette carte, au gré des missions, comme un bon gros tuto qui finira par devenir un brin lourdingue… avant que le jeu ne s’accélère et termine en apothéose. Vous aurez au final passé plus de 50 heures sur Red Dead Redemption 2… si vous avez le courage d’aller au bout (les interminables dialogues à cheval peuvent aussi vous donner envie de précipiter votre canasson par-dessus un ravin, avec vous dessus).
Qu’on ne se méprenne pas pour autant. Agaçant, daté au niveau de son gameplay, notamment au niveau des scripts, avec un rythme qui aurait dû être mieux pensé, avec des choix contestables à tous les niveaux, Red Dead Redemption 2 n’en est pas moins un excellent jeu.
Une ambiance extraordinaire, un graphisme sublime, une ambiance sonore aux petits oignons, des personnages secondaires travaillés et avec lesquels vous allez tisser des liens au fil d’un scénario bien maîtrisé et diablement bien écrit, une cohérence fabuleuse de la carte, un niveau de détails jamais vu, une durée de vie conséquente, un contenu pléthorique… Red Dead Redemption 2 vaut le coup d’œil. Vraiment.
Test précédent - Home - Test suivant
Red Dead Redemption 2 (Xbox One, PS4)
LA NOTE
LA NOTE DES LECTEURS
Aucune note des lecteurs.
Soyez le premier à voter
Images du jeu Red Dead Redemption 2 (Xbox One, PS4) :
Derniers Commentaires
- New Order : un nouvel album remasterisé par Cedric Gasperini
- L'Edito du Dimanche par clayman00
- L'Edito du Dimanche par clayman00
- L'Edito du Dimanche par Azu
- L'Edito du Dimanche par streum13
- Top des ventes de jeux vidéo sur Steam par iactus
- Flashback 2 est sorti ! par clayman00
Articles préférés
- PlayStation Portal : les jeux PS5 disponibles en streaming
- PlayStation Plus : Les nouveaux jeux gratuits de décembre
- (TEST) The Legend of Zelda : Echoes of Wisdom (Nintendo Switch)
- (TEST) S.T.A.L.K.E.R. 2: Heart of Chornobyl (PC, PS5, Xbox Series)
- ACER : 3 PC portables Predator Helios Neo 16 en édition limitée pour fêter l'e-sport
- Arma Reforger désormais dispo sur PS5
- Crown Wars: The Black Prince est sorti sur Nintendo Switch
Dernières Vidéos
- Eriksholm: The Stolen Dream dévoile sa bande-annonce en version longue
- Beneath, le FPS sous-marin se dévoile à nouveau
- Monster DNA : incarnez un savant fou qui crée des monstres
- Agatha Christie - Mort sur le Nil annoncé par Microids
- The Blood of Dawnwalker, une nouvelle saga narrative signée Bandai Namco
Derniers Concours
- Une manette Deadpool & Wolverine plutôt généreuse
- Amazon Prime Gaming : les jeux gratuits de juillet deuxième partie
- Enemy of the State : un shoot coop au pays d'Al Capone
- Concours Calendrier de l'Avent Jour 23 : Battlefield 2042 Edition Ultimate (PS4, PS5)
- Concours Calendrier de l'Avent Jour 22 : Spiderman intégrale 8 films (DVD)