Publié le Mercredi 9 mars 2016 à 12:00:00 par Cedric Gasperini
Test de Tom Clancy's The Division (PC, PS4, Xbox One)
Un jour j'irai à New York avec toi...
Attendu comme le nouveau Messie du jeu vidéo, balancé comme une nouvelle licence forte d’Ubisoft, Tom Clancy’s The Division est désormais sorti. Disponible sur PC, PS4 et Xbox One, il s’offre un petit raz-de-marée parmi les joueurs, après une bêta à succès.Reste à savoir si le jeu en vaut la chandelle, ou si vous allez au-delà de déconvenues en y jouant.
Quoi qu’en fait, la question ne se pose pas exactement en ces termes. La problématique première revient à savoir ce qu’est exactement Tom Clancy’s The Division comme jeu.
Et à savoir si un test est véritablement représentatif de sa qualité.
En fait, si Tom Clancy’s The Division peut être parfaitement joué en solo et sans s’emmerder avec des branquignoles au QI de moule qui parcourent généralement les serveurs… il est tout de même totalement destiné au multijoueur. Pour être tout à fait exact, il fonctionne un peu – voire beaucoup – comme Destiny, le FPS d’Activision. A quelques différences près. Et de la même manière que le Destiny d’aujourd’hui n’a plus grand-chose à voir avec le Destiny des débuts, Tom Clancy’s The Division est destiné à évoluer, à changer, à se bonifier avec l’âge. Enfin on espère. Il n’y a pas de raison pour que ce ne soit pas le cas. Du coup, le tester revient à simplement donner une impression générale et espérer un développement futur qui magnifiera cette base.
D’ailleurs, oubliez le jeu en solo. Sincèrement. Et c’est sans doute l’un des points qui m’a le plus dérangé. En solo, on s’emmerde. Le jeu manque de peps. On peste contre le level design. On peste contre les décors et les bonus (armes, équipements) que l’on trouve uniquement dans des sacs et caisses spéciales (toujours le même design) alors que les rues sont jonchées de détritus et d’objets qui dans n’importe quel autre jeu auraient pu être fouillés. Ici, pas de placard à ouvrir, pas de coffre de bagnole avec des petits trucs à chourer. Même l’hôpital qui fourmille de placards… ne distribue ses bonus que sous la forme d’objets relâchés par les ennemis ou planqués dans des sacs à dos…
Les missions s’enchaînent sans passion et avec une IA ennemie pas toujours au top. On fait encore et encore les mêmes mécaniques de gameplay, les mêmes combats. Et le jeu devient du coup un poil redondant.
Bref, Tom Clancy’s The Division est un jeu multijoueur. Uniquement. Exclusivement. A jouer entre clans. Entre potes. Car c’est là que le jeu prend toute sa saveur, toute son importance. Et que le joueur prend enfin du plaisir.
Mais revenons au début de l’histoire. New York a été victime d’un virus qui a ravagé la population. Désormais, de nombreuses zones sont contaminées. Les cadavres se comptent par milliers. L’anarchie règne. Le chaos. Les voitures en vrac. Les poubelles éventrées. Les pillards s’en donnent à cœur joie. Plus de règle. Plus de loi. Une zone de non-droits.
Le gouvernement envoie la Division. Une unité spéciale destinée à remettre de l’ordre dans cet immense bordel. Et vous êtes l’un de ces agents.
En premier lieu, vous allez choisir votre personnage, via un menu de personnalisation… légèrement ridicule. Peu de possibilités, peu de choix… un vrai raté de la part d’Ubisoft pour le coup. On aurait vraiment aimé avoir un système de personnalisation plus poussé, à la Elder Scrolls par exemple, avec la possibilité de créer son avatar idéal pour qu’il ne ressemble à aucun autre. Pour avoir croisé des personnages totalement identiques lors de missions, je peux vous dire que c’était légèrement chiant de savoir qui était qui au premier coup d’œil…
Mais passons. Le système de Tom Clancy’s The Division est simple : une base centrale, où tout se décide. Des quêtes à prendre. Des boutiques où acheter et vendre votre matos. Un hub central d’où vous partirez effectuer des missions. Elles sont jouable en coop, jusqu’à 4, et vous permettent de faire grimper votre expérience.
Comme un jeu de rôle, les ennemis vous lâcheront du matériel en fonction de votre niveau. Et comme dans un jeu de rôle, l’expérience glanée permettra de faire évoluer votre personnage selon un arbre de compétences. A vous d’y développer le côté technique, dédié aux compétences de combat, l’arbre médical, ou l’arbre dédié à la défense. Sachant que pour accéder à certains bonus, il faudra forcément en passer par les missions de la quête principale.
Le jeu en coop offre nettement plus de fun que d’y jouer seul avec des bouseux gérés par l’IA par exemple. Ici, on met au point des tactiques, on échange, on prépare… jusqu’à finalement ne plus rien suivre lors des affrontements. Un peu de coordination est toutefois nécessaires sur certains passages bien chauds et, dans tous les cas, on engrange les missions de la campagne principale et les missions annexes. Quelques évènements aléatoires viennent également égayer votre voyage.
Globalement, ces missions solos sont assez rébarbatives à la longue, via une mise en scène, assez simpliste, et qui fait rapidement oublier le pitch de départ : sécuriser une zone, libérer des otages, tuer une cible particulière… le tout permettant au final de développer votre hub et d’y ajouter des fonctionnalités et des personnages qui à leur tour, vous donneront des quêtes à remplir…
Cette campagne est assez longue, il faut bien l’avouer. Difficile de vous donner une idée précise de sa durée. Tout dépend des quêtes annexes et autres évènements aléatoires, et du niveau de vos coéquipiers.
Mais finalement, cette campagne n’est là que pour vous préparer au gros morceau de Tom Clancy’s The Division : la Dark Zone.
Cette zone PvP est là où, finalement, tout se passe. Les joueurs ont des objectifs, là aussi : ouvrir un coffre, flinguer un personnage particulier… le tout permettant de récupérer des objets et de l’équipement bien plus intéressant et bien plus puissant. A condition de pouvoir le ramener. Car une fois votre mission effectuée, encore faut-il retourner à un point d’extraction, et appeler un hélico pour vous en échapper. C’est l’heure de tous les dangers : les factions ennemies vous y attendent pour vous tendre des embuscades. Quand ce n’est pas au final un de vos coéquipiers qui vous flingue au dernier moment pour garder tous les objets et ne rien partager…
Les joueurs qui attaquent les autres sont classés comme « renégats ». Ils ont pour but d’éliminer le maximum de joueurs. Et ces derniers auront droit à des bonus s’ils permettent de les rayer de la carte…
Il va sans dire que cette Dark Zone est l’endroit le plus jouissif, le plus intéressant, le plus fun et le plus anarchique qui existe. A oublier en jeu solo, parce qu’un loup solitaire se fera toujours décimer par une meute de chasseurs. Mais délirant en équipe.
Enfin, on parlera de deux autres petites choses. Le gameplay est assez intuitif, même si personnellement, j’ai trouvé assez rébarbatif les sauts et autres passages d’obstacles. Mais globalement, la prise en main est bonne et ne pose aucun problème. On flingue à tout va. Un petit bémol aussi sur la visée automatique, cela dit, assez mal gérée. Et bien entendu, sur les menus que, personnellement, je trouve totalement bordéliques et pas clairs du tout.
Mais bon. On s’y fait. Et cela n’enlève rien au final : le jeu est facile à jouer et à prendre en mains.
Quant aux graphismes, ils sont plutôt bons. Le jeu fourmille de détails. Certes, certaines textures bavent un peu et il y a parfois du clipping. Mais l’ambiance est prenante et bien installée grâce à un vrai travail sur les décors, grâce à des effets météo ou une gestion du cycle jour/nuit.
Le jeu, sur PC, est sublimé, vous vous en doutez. Testé avec une carte graphique Nvidia GTX 980, ça envoie du lourd en mettant le niveau de détails au max.
Et que ce soit sur consoles ou sur PC, pas de ralentissements.
Au final, Tom Clancy’s The Division est donc une sorte de MMO. Jouable en solo, mais c’est fortement déconseillé, il prend toute sa saveur en multi. On lui reprochera pas mal de petites choses, pour résumer : une personnalisation trop faiblarde. Des missions répétitives. Un menu brouillon. Et le fait que jouer seul ne représente finalement aucun intérêt.
Mais cela n’enlève rien au fait que par son système de jeu, ses possibilités d’évolution, un gameplay solide, une Dark Zone vraiment intéressante pour les fans de PvP, et un jeu en coop bien ficelé, fun et agréable, le jeu est une réussite. On a hâte de le voir évoluer au fil des mois, au fil des ajouts, au fil des extensions. Ubisoft tient peut-être un truc, là.
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