Publié le Mercredi 16 décembre 2015 à 09:01:00 par Cedric Gasperini

 

Star Wars VII : Le Réveil de la Force, la critique du film

Un simple remake ?

Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine…
30 ans après la victoire des rebelles face à l’Empire, la galaxie est à nouveau en proie à de féroces affrontements.
Le Leader Suprême Snoke dirige le nouvel Empire d’une main de fer. Pour l’aider, il a à ses côtés Kylo Ren, Seigneur Sith qui dirige le premier ordre, troupes d’élite des stormtroopers, et le Général Hux, impitoyable nouveau gouverneur d’une nouvelle Etoile de la Mort – ou tout comme.
Les Rebelles ont plus que jamais besoin de Luke Skywalker à leurs côtés. Mais le Jedi a disparu il y a bien longtemps… Une chance réside toutefois dans une carte menant à Luke et qui se trouverait sur Jakku. Les Rebelles y envoient Poe Dameron pour la récupérer. Mais quand les troupes de l’Empire débarquent, Poe cache la carte dans son droïde BB-8 et lui intime l’ordre de s’échapper seul…
Le droïde, sur point d’être transformé en ferraille, est sauvé par Rey, une jeune pilleuse d’épaves. Pourchassée par l’Empire, elle va trouver une aide inattendue en la personne de Finn, un stormtrooper renégat qui, s’étant découvert une conscience, a préféré fuir le Premier Ordre, sauvant la vie de Poe Dameron au passage.
Lorsque Rey, Finn et BB-8 parviennent à s’échapper, c’est aux commandes d’une épave volante… qui n’est autre que le Faucon Millénium. Et ils ne vont pas tarder à tomber sur Han Solo et Chewbacca…

On ne parle que de ce film. Tout le monde l’attend depuis des mois. Et il est enfin là. Et nous avons eu la chance de pouvoir assister à sa projection en avant-première. Avec un service de sécurité hors-norme : double fouille des sacs, à l’entrée du cinéma et de la salle, obligation de laisser son téléphone et tout autre appareil électronique à la consigne, vigiles dans la salle dotés de lunettes à vision nocturne… Pas de doute. Star Wars VII : Le Réveil de la Force est LE film de l’année… que dis-je… de la décennie… Du moins en termes d’enjeux et d’espoirs…


Alors ? J.J. Abrams a-t-il réussi à raviver la flamme mise à mal par la préquelle détestée par les puristes ? Dès les premières minutes, pas de doute, on le sait, on le sent, on le voit à l’écran : c’est du pur, du « vrai » Star Wars. Exit le côté un peu « kitch » que l’on trouvait dans l’Episode I. Exit le côté pimpant également et les belles couleurs saturées. Retour à un film de science-fiction comme on les aime.
Ce Star Wars Episode VII : Le Réveil de la Force est assurément un film moderne. Un film d’action/science-fiction des années 2010 : Un bon rythme, de l’action, de l’émotion… L’univers est parfaitement respecté. Et intelligemment recréé. 30 ans après Le Retour du Jedi, les choses ont évolué… mais pas trop. Les X-Wing sont toujours des X-Wing… mais avec quelques petites touches de couleur différentes. Les Tie-Fighter sont toujours des Tie-Fighter… mais avec quelques touches de couleur là encore différentes. Même les Stormtroopers ont connu un léger lifting qui leur va superbement. Bref, c’est du Star Wars avec un design actuel. Et avec une réalisation actuelle. J.J. Abrams fait du J.J. Abrams. On aime ou non. Les scènes d’action envoient du lourd et son d’un esthétisme impeccable. Si on lui reprochera peut-être d’être un poil brouillon dans les scènes de combats aériens, privilégiant parfois le rythme à la clarté, on reste scotché à son siège et on en prend plein les yeux.
Tout est magnifique. Les décors sont nickels. Les effets spéciaux sont nickels. Les paysages sont sublimes…

Nous avons qui plus est eu la chance de le voir en IMAX 3D. Qui dit IMAX dit image sublime. Rien que le décor de l’épave de Destroyer, sur Jakku, au début du film, est une pure merveille et vous en met plein les yeux.
Avec une 3D bien présente, certes parfois un poil mal gérées sur les discussions entre deux personnages (un de face et un de dos), mais qui vous offre quelques plans saisissants et quelques frissons lors des combats aériens.

Bref, visuellement, esthétiquement et du côté de l’ambiance, J.J. Abrams fait un carton plein. Ce Star Wars VII : Le Réveil de la Force est une vraie réussite.

Mais du coup, y’a quoi qui cloche ?


Et bien pas mal de trucs, en fait. C’est con à dire, mais ce Star Wars VII n’est pas un nouvel épisode pour les fans. C’est un remake pour la jeune génération. Si, si. Un remake.
Mais si. Regardez : les plans cachés dans le droïde. Le droïde qui s’échappe dans le désert. Qui tombe sur un héros prometteur mais qui ignore sa valeur. Le héros qui rencontre un faire-valoir comique. Qui lui sauve la vie. Avant que le héros ne se découvre très réceptif à la Force…
On croirait que c’est l’Episode IV… mais non, c’est le scénario de l’Episode VII. Franchement, ils ne se sont pas foulés. Le héros cette fois est une héroïne, histoire de rentrer dans les quotas de parité et surtout d’attirer les jeunes filles à la saga Star Wars, bien plus masculine jusque-là.
Même le Capitaine Phasma, chef des Stormtroopers du Premier Ordre, est… une femme. Au design sublime. C’est sans doute le personnage qui en jette le plus. Mais son rôle dans le film est totalement insignifiant, sachez-le.
On retrouve même quelques clins d’œil à la trilogie initiale : le coup du bar avec ses musiciens (la musique plus reggae ne restera pas dans les annales, elle) et sa faune issue de l’univers tout entier, le jeu d’échecs du Faucon Millénium, le sabre laser de Luke, le casque bousillé de Vador…

Côté acteurs, on oscille entre révélations et déceptions. L’excellent Oscar Isaac campe un Poe Dameron convaincant mais dont le rôle est finalement assez ténu. Le Général Hux manque un brin de prestance. Et John Boyega n’est qu’un simple faire-valoir. Il n’est pas mauvais, notez-bien. Il est simplement éclipsé par l’immense talent de ses confrères. Harrison Ford vole la vedette à chaque plan. C’est un grand acteur, au charisme exceptionnel, et il vole la vedette à chacune de ses scènes. Mais c’est Daisy Ridley, alias Rey, qui est la vraie révélation de cet Episode VII. Non seulement elle est magnifique, mais elle joue parfaitement bien. Le film repose en partie sur ses épaules et elle a le talent pour le tenir sans aucun problème. Et Adam Driver – Kylo Ren – n’est clairement pas au niveau face à elle. Quant à Carrie Fisher, elle est toujours aussi moyenne. Ah. Et oui… le grand méchant Snoke (un nom ridicule au passage)… ressemble carrément à Gollum. Et même si oui, c’est le même acteur qui l’incarne (Andy Serkis), on aurait aimé avoir un gros méchant duquel on n’attend pas, à chacune de ses interventions, qu’il nous lance un « mon précieeeeeeux ».



D’autres reproches peuvent être faits. Et non des moindres. Si vous me permettez quelques spoilers, toutefois sans grande gravité puisque d’une part, les infos sont données très tôt dans le film, et d’autre part, l’évènement final a été révélé et archi-commenté sur le net depuis pas mal de temps. Mais si vous préférez passer votre tour, sautez ce paragraphe, tout simplement. En premier lieu, on apprend très tôt que Kylo Ren est le fils de Han Solo et Leïa. Fils passé du côté obscur. On aurait préféré le savoir plus tard. Que ça sonne comme une surprise, comme la filiation de Vador et Luke. On aurait préféré aussi que Kylo Ren garde son casque tout du long. Sa voix robotisée et l’impassibilité du costume vont mieux à son personnage, surtout que l’acteur, Adam Driver, manque cruellement de profondeur de jeu et de charisme. Enfin, le parricide final, logique en soi pour tourner la page mais là encore tellement calqué sur l'Episode IV, reste tout de même le viol pur et simple de nos souvenirs de la trilogie originelle, comme un « on efface tout pour le renouveau », comme si les personnages de notre enfance n’avaient finalement pas plus d’intérêt que ça. Et ça, ça reste impardonnable.



Au final, que penser de ce renouveau de la saga Star Wars ? Que penser de ce Star Wars VII : Le Réveil de la Force tant attendu ?
Je suis personnellement tiraillé. Tiraillé entre le fait que J.J. Abrams , scénaristes et producteurs ont définitivement décidé de piétiner les souvenirs que les anciens fans, tels que moi, avaient de la trilogie initiale. C’est un déchirement. Je suis conscient qu’il est nécessaire, notez bien. Mais je ne suis pas obligé d’aimer ça.
Je suis également déçu, forcément, de voir que le scénario de cet Episode VII est finalement un simple copié de celui de l’Episode IV. J’aurais aimé un peu plus d’imagination. Et ne pas découvrir quelques futures évidences. Parce que le nom de famille de Rey serait Skywalker que ça n’étonnerait plus personne. Des facilités scénaristiques qui auraient pu –auraient dû – être évitées.

Mais en face de ça, on a visuellement un Star Wars que l’on attendait depuis des années. Un film impeccable, avec une héroïne charismatique et excessivement prometteuse. Un rendu visuel impressionnant et très réussi. Une action rondement menée. Un univers riche et passionnant.
C’est assurément un film pour la nouvelle génération. Celle de nos – de mes – enfants, qui ne sont pas plus attachés que ça à Luke, Leïa, Han et Chewie. Et qui eux, vont découvrir un merveilleux film, posant les bases d’une nouvelle trilogie très très prometteuse.

Bref, ce Star Wars Episode VII : Le Réveil de la Force est un très grand film… que ceux de ma génération ont déjà vu.