Publié le Mercredi 30 septembre 2015 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test de LEGO Dimensions (PS4, Xbox One, PS3, Xbox 360, Wii U)

Retour en enfance

A l’instar de Skylanders ou de Disney Infinity, LEGO sort à son tour son jouet vidéo à base de figurines qui, posée sur un portail relié à votre console, prennent vie à l’écran.

En premier lieu il y a un élément primordial à prendre en compte. Lorsque vous achetez LEGO Dimensions, vous achetez un LEGO. Comprenez par-là que la première heure de jeu se déroule… console éteinte. Parfaitement. La première heure de jeu, vous la passez à monter votre portail et vos figurines. Et ça, c’est fabuleux. Personnellement émigré de l’univers LEGO depuis de nombreuses années en raison de mon âge antédiluvien et du fait que j’ai deux filles, donc plus portées sur les figurines de poneys ou de petits animaux que sur les petites briques jaunes, j’avoue avoir littéralement jubilé lors du montage du portail, des personnages et véhicules. C’est tout bête. Mais c’est un vrai retour en enfance. Alors qu’aujourd’hui, la seule chose qu’un adulte monte, c’est une commode Ikéa et qu’il en tire énervement, consternation et envie de meurtres, on retrouve le plaisir incommensurable et créer ses petits univers de briques.

Autrement dit, avant même d’avoir allumé votre console, vous prenez un pied grave. Et mine de rien, c’est déjà énorme et un vrai plus par rapport à tous ses concurrents.

Cela dit… quand on vous parle de « jouer avant d’allumer votre console »… on vous conseille quand même de lancer le jeu en tout premier. Une mise à jour de lancement qui pèse 5,14 Go (PS4 et Xbox One tout du moins), ça prend du temps… et au passage, ça frise quand même un brin le foutage de gueule.


Bref. Le jeu est lancé. Votre portail est monté. Vous avez trois figurines : Batman, Gandalf et Cool-Tag (LEGO La Grande Aventure). Et il reste encore quelques pièces éparses qui vous donneront ensuite la Batmobile (le montage vous sera expliqué à l’écran ultérieurement et sachez que vous pourrez même construire à chaque fois trois versions des véhicules).

L’histoire est simple : Le petit ami de Batman, Robin, a été aspiré par un vortex. A la recherche de son amoureux, l’homme chauve-souris  se retrouve propulsé dans l’univers… du Seigneur des Anneaux. Là, c’est Bilbo qui est à son tour enlevé par un vortex. Batman sauve alors Gandalf en chute libre dans le précipice avec le Balrog, et tous deux se retrouvent finalement dans l’univers de Cool-Tag (LEGO La Grande Aventure). Nos trois héros débarquent alors dans une sorte de grotte où ils vont construire un portail gigantesque. Instable, le portail. Les derniers éléments sont éparpillés dans différents univers. Et il va donc falloir aller les chercher.

Batman, Gandalf et Cool-Tag vont donc sillonner divers mondes. Le Magicien d’Oz, les Simpsons, Ninjago, Portal… et j’en passe.
Notez que des packs bonus (25 € chaque…) permettront de découvrir de nouvelles figurines et des niveaux supplémentaires. Parfois complémentaires de ceux déjà visités : Simpsons, Portal, mais aussi Retour vers le Futur, Dr Who, Ghostbusters, Jurassic World, Scooby Doo, Ninjago, Chima, DC Comics, La Grande Aventure LEGO… Ajoutez quelques véhicules et personnages bonus… LEGO tape d’entrée très fort avec d’innombrables possibilités et un jeu à rallonge.


L’aventure de base, en elle-même, reste assez importante et offre une assez bonne durée de vie. Il ne s’agira donc que de bonus.
Revenons justement à cette aventure. Le portail peut d’ailleurs contenir jusqu’à 7 personnages et véhicules ! Jouable à deux sur un même écran, le jeu vous permet donc de switcher à loisir entre chaque bonhomme. Et bonne nouvelle, les véhicules peuvent être pilotés par tous. Gandalf au volant de la Batmobile, ou Gollum qui pilote la De Lorean, moi je dis, c’est ridiculement jouissif.
Chaque personnage a ses propres capacités. Batman jette ses Batarangs, Cool-Tag peut révéler des objets cachés et Gandalf en faire léviter ou créer une bulle protectrice. Il va donc falloir jongler entre tous pour résoudre les puzzles. Révéler un crochet avec Cool-Tag, utiliser le grappin de Batman pour tirer un objet, faire léviter un portail avec Gandalf pour le placer au bon endroit…

Grosso modo, il s’agit du même type de jeu que les jeux LEGO habituels. On casse des milliers d’objets du décor pour récupérer des pièces, on saute, on virevolte, on combat quelques ennemis… et surtout on met ses méninges à rude épreuve. Certaines énigmes sont en effet assez complexes. Le portail est divisé en trois zones. Gauche, centre, droite. Toutes s’illuminent soit en rouge, blanc, bleu, ou jaune. Il faudra parfois comprendre comment déplacer une figurine sur une bonne couleur tant à l’écran que sur le portail, voire la déplacer sur les trois suivant un ordre précis…

Malheureusement, ce n’est pas toujours très clair et très bien expliqué à l’écran. Un adulte pourrait bien être utile si le jeu est joué par les plus jeunes.


De la même manière, on pourra peut-être regretter le côté volontairement simpliste des véhicules, rendu nécessaire par la place restreinte sur le portail. Enfin, on pestera surtout contre le prix du pack. 100 € le pack de démarrage, c’est clairement, indiscutablement, indéniablement, incontestablement, beaucoup trop cher. Même si, effectivement, le portail a de la gueule. Même si, c’est un vrai bonus par rapport à ses concurrents, de construire ses personnages et véhicules. Si, si. Je vous assure, moi je me suis retrouvé comme un gosse et j’ai adoré.

Bref, LEGO Dimensions pâtira très certainement de ce message brouillé : un pack trop cher, même si à l’intérieur, on en a finalement pour son argent. Des dizaines de packs et figurines supplémentaires, même si l’aventure de base est déjà suffisamment riche et importante. Une communication un brin brouillonne et des choix tarifaires qui risquent de desservir le jeu.

Ce serait dommage. Parce que bizarrement, alors que les premières impressions m’avaient laissé assez froid, j’ai, là, pris mon pied. Réellement. Je me suis marré comme un couillon. A jouer en famille. A construire et bouger mes petites figurines LEGO sur le portail. A m’amuser comme un gland dans cette histoire toujours aussi loufoque. A voir les univers mélangés. Parce que voir Batman menacer l’épouvantail… du magicien d’Oz, c’est très très con mais hilarant. Et que le jeu est bourré de traits d’humour, de vannes, de situations à la con, comme seuls les jeux LEGO savent en proposer. Un jeu cher. Certes. Mais tellement fun au final…

C’est finalement juste une question entre vous et vos finances. Parce que la qualité et la richesse du jeu, elles, sont indéniables. Pour preuve ma nuit passée sur le jeu hier. Du genre "tiens, il est déjà 5h du mat' ? Merde ! Je n'ai pas vu le temps passer..."