Publié le Mercredi 23 septembre 2015 à 15:00:00 par Cedric Gasperini

 

Review de New Order : Music Complete

Retour réussi ?

Fan de New Order depuis mon plus jeune âge, j'attendais avec impatience leur nouvel album. Music Complete sort le 25 septembre 2015.
Nous l'avons reçu en avant-première et il passe depuis en boucle dans nos bureaux. Ou du moins le mien. Et interdiction d'interrompre un morceau. Si vous voulez me parler ou me téléphoner, ce sera uniquement entre chaque titre. A vous de bien tomber. 

En attendant, après plusieurs heures d'écoute, de réécoute, de "tiens, j'aime vraiment ce morceau, je vais le remettre", de "non, ce morceau, j'aime moins... ah ben si, finalement, il est bien", voici notre critique, titre par titre. 

Label: Mute
Sortie : 25 septembre 2015
Playlist :

1. Restless
2. Singularity
3. Plastic
4. Tutti Frutti
5. People on the High Line
6. Stray Dog
7. Academic
8. Nothing But a Fool
9. Unlearn This Hatred
10. The Game
11. Superheated

Restless
Une ballade dans la plus pure tradition de New Order. La basse prend le tempo, le synthé donne le ton, la voix de Bernard « Barney » Sumner est posée, calme. Les paroles sont certes naïves, mais l’ensemble est impeccable, calibrée pour du New Order. Ça manque peut-être de punch, mais c’est efficace et au fil des écoutes, on en découvre toutes les subtilités et on ne peut qu’adhérer. Une ouverture d’album toute en douceur.



Singularity
Le morceau est un peu une rencontre entre Joy Division et l’électronique. Une sorte de morceau dansant aux sonorités de leur tout premier album, Movement. Une ligne de basse bien présente, un synthé qui s’y mêle parfaitement… un morceau entraînant et efficace. Ça sent le single. En tout cas, ça mériterait de le devenir.

Plastic
Sans doute le meilleur titre de l’album. Si ce n’est. Un morceau totalement Dance, une mélodie accrocheuse, des paroles qui claquent… On se croirait dans un mélange de Giorgio Moroder et de Pet Shop Boys. Avec un synthé omniprésent, Plastic est un ovni dans l’univers de New Order. Un peu comme Blue Monday à l’époque, même si les deux morceaux sont radicalement différents. En tout cas, à l’écoute de Plastic, on se lève et on danse.



Tutti Frutti
Une ouverture qu’on croirait tout droit sortie d’un album de Frankie Goes to Hollywood qui se poursuit comme morceau entre pop et disco. La voix de Barney lancinante, un piano, un cœur féminin qui fait le boulot… Tutti Frutti aurait eu sa place sur l’album Technique. Avec sa boucle musicale qui accroche, son rythme dansant…

People one the High Line
Un morceau nettement plus funk, avec son petit jeu de guitare soutenu par un piano clair… Mais là encore soutenu par un rythme disco. Entraînant. Simple, mais efficace une nouvelle fois. 

Stray Dog
Le morceau bizarre de l’album. Mais quel morceau ! Une sorte d’instrumentale bien péchue avec une guest-star de qualité : Iggy Pop ! Parfaitement. Le rockeur fait ici une apparition parfaite, posant sa voix grave et profonde sur des accords sombres que viennent entrecouper tour à tour une guitare saturée et un piano. Le genre de titre qui vous fait penser immédiatement à une balade en voiture, la nuit, à fond sur les routes. Du grand art.

Academic
Retour à un style plus classique. Un morceau pop comme New Order en a déjà écrit et qui est toujours sympathique à entendre. On pourrait éventuellement lui reprocher le fait que pour le coup, un bon coup de basse de Hooky aurait vraiment profité au titre. Mais une boucle de guitare ultra efficace, un rythme entraînant. Un très bon morceau.

Nothing but A Fool
Un morceau pop, avec une basse reléguée au second plan mais bien présente, une guitare omniprésente, une voix lancinante, des envolées de synthé… et la batterie toujours impeccable de Stephen Morris.

Unlearn this Hatred
Un mélange de Dance et Techno avec une boucle rythmique et synthé, le tout avec la voix de Barney bien plus pop. Une sorte de version moderne de « Confusion ». Unlearn this Hatred peut déstabiliser au départ et passer pour un morceau secondaire de prime abord. Mais après plusieurs écoutes, on se rend compte que c’est un exercice de style réussi et qui impose son caractère moderne. C’est aussi le morceau le plus court de l’album. Il aurait duré une ou deux minutes de plus, le plaisir n’en aurait été que plus long.

The Game
Un morceau plus pop électronique. Des refrains plus lents qui viennent donner un ensemble plus planant au titre. Et une fin de morceau à la guitare électrique. L’ensemble est assez disparate mais l’alchimie prend parfaitement et donne néanmoins une certaine cohérence globale. Au final un bon morceau.

Superheated
Dernier morceau de l’album, écrit avec Brandon Flowers de The Killers. Le résultat est donc un mélange des deux groupes et fonctionne parfaitement bien. Une sorte de ballade bien calibrée, soutenue par la batterie sans faute de Stephen Morris, une nouvelle fois. Des arrangements aux petits oignons, bref, un titre qui clôt magnifiquement l’album.


Au final, n’ayons pas peur de le dire. Peter Hook, qui a quitté le groupe, manque à l’ensemble. Certains morceaux auraient pu gagner en envergure, très certainement, avec sa ligne de basse incomparable. Mais il n’empêche que ce Music Complete est un excellent album. Sans doute l’un des meilleurs de New Order depuis pas mal d’années. Peut-être même le meilleur depuis Technique, tiens. Le groupe fête cette année leurs 35 ans de carrière (sans compter les années Joy Division). Le premier album sans Peter Hook avec qui ils se sont brouillés. Mais c’est un retour carrément réussi.

Dans la playlist New Order qui trône dans mon smartphone et accompagne mes journées et voyages, un bon nombre de morceaux y ont gagné leur place. Restless, Singularity, Plastic, Tutti Frutti, Stray Dog, Academic et Superheated. Ce qui ne veut pas dire que les autres morceaux sont moins bons, notez bien. Juste que je sélectionne la quintessence.

L’album est sans doute plus dance que les précédents, New Order s’essayant à un style musical moins new wave, plus dans l’air du temps. Mais ils ont réussi à se réinventer avec brio. Music Complete est un excellent album. A Masterpiece, comme on dit chez nos voisins anglais.