Publié le Mardi 21 juillet 2015 à 12:00:00 par Cedric Gasperini

 

Test de F1 2015 (PC, PS4, Xbox One)

Raté

Sport automobile préféré des français, voire sport automobile le plus populaire au monde, la Formule Un s’offre comme chaque année son jeu vidéo officiel. Il est une nouvelle fois signé Codemasters, et vous offre comme à son habitude les écuries et les circuits de la saison en cours.

Bonne nouvelle d’ailleurs : vous pourrez choisir de jouer la saison 2015 ou la saison 2014. Les deux sont incluses. L’occasion de retrouver les pilotes de l’année passée et rendre, par exemple, un dernier hommage à Jules Bianchi en le pilotant. Le pilote français est en effet bel et bien présent dans la saison 2014. Et c’est tant mieux.
Sur le papier, toutefois, rien ne change vraiment. Quelques ajustements au niveau des pilotes et un circuit, celui de l’Allemagne, remplacé en 2015 par le Grand-Prix du Mexique. 20 circuits au lieu de 19, c’est toujours bon à prendre, même si à comparer avec les Forza et autres jeux de courses qui proposent généralement des dizaines de circuits et centaines de voitures, forcément, on reste carrément sur notre faim. Où sont les légendes d’antan, les voitures des années 20, 30, 40, 50, 60, 70, 80, 90, 2000 et j’en passe ? Où sont les circuits supplémentaires ?
D’ailleurs, on regrettera l’impossibilité de passer d’une saison à l’autre sans avoir à redémarrer le jeu (ou alors, je n’ai pas trouvé l’option). Ou encore devoir se taper une interminable installation de tous les circuits sur le disque dur des consoles.

Je sais, je sais… c’est un jeu sur la Formule Un actuelle… Mais il n’empêche… pour les amoureux des jeux de courses, le contenu peut sembler un peu famélique, non ?


Famélique, c’est d’ailleurs le sentiment général qui sort de ce F1 2015. Les modes proposés sont en effet Championnat du monde, Saison Pro, Course rapide, Contre-la-montre, et Multijoueur. L’absence d’un mode carrière est là encore étonnante et décevante. Pas de défis non plus. Pas de « moments forts » à revivre. On se contente du strict minimum.

Au niveau de la conduite, F1 2015 semble avoir cédé aux affres de l’accessibilité pour proposer des sensations résolument portées sur l’arcade et non pas la simulation. Le jeu s’avère extrêmement permissif à tous les points de vue : freinages tardifs, morsures sur l’herbe ou sur les vibreurs, virages un peu trop serrés… aucune réelle pénalité ou perte de contrôle ne sera à déplorer à ce niveau-là. Même en enlevant les habituelles aides à la conduite, vous ne devriez pas avoir trop de mal à maîtriser les machines, vous laissant croire, à tort, que vous pourriez être un vrai pilote de Formule Un.
A contrario, l’IA des adversaires est catastrophique. De gros bourrins qui poursuivent leur trajectoire sans vous éviter, et sans aucun risque de pénalité, eux. Si leur conduite est raisonnablement « réaliste » dans leurs comportements et trajectoires, on ne pourra que déplorer leur manque de discernement quand vous cherchez à les dépasser ou que vous leur passez sous le nez. Les tamponnages sont du coup nombreux et, pour peu que vous ayez une conduite agressive, passablement pénible à terme.

Enfin, on parlera des graphismes. Sans être hideux, avouons qu’ils ne sont pas au niveau d’un jeu nouvelle génération. Le manque de détails et clipping omniprésent sont d’autant plus dommageables que, comme expliqué plus haut, les circuits s’installent sur le disque dur et vous bouffent une place folle.

Alors pour relativiser un peu cette grande déception qu’est F1 2015, il faut toutefois avouer que le jeu reste plaisant dans l’ensemble. Retrouver les deux saisons de Formule Un, passée et en cours, reste un vrai plaisir pour les fans de sport automobile. Les sensations sont bonnes. L’ambiance sonore est bonne. L’adrénaline monte durant les grands-prix… Mais il n’empêche que depuis quelques années déjà, la série est sur une pente descendante en termes de contenu et de qualité. Et que cet épisode est finalement l’épisode de trop. Codemasters a intérêt à se remettre rapidement en cause pour son F1 2016.